Dans le cadre des « olympiades culturelles Paris 2024 » et du projet « Du courage », les élèves de quatre lycées de l’agglomération grenobloise étaient réunis à la MC2 ce mardi 4 juin pour présenter leur film documentaire valorisant le parcours de Sportifs de haut niveau (SHN), en section d’excellence sportive de ces établissements.

En cette année olympique, nous avions fait le choix, tout au long de l’année, de vous parler de ce festival et de vous faire suivre le processus de création de ces films. Depuis la phase de repérage jusqu’au montage, en passant par les prises de vue et la promotion du film. Sans oublier l’entretien avec la réalisateur Yoan Demoz de l’association Cinéma excentrique (Cinex), partenaire de ce projet.

L’heure était donc venue de remettre la « palme d’or » ou plutôt sa version locale, le trophée « bulles d’argent » fabriqué par les élèves de bac Pro TRPM de Vaucanson. Un titre qui se disputait entre le lycée Marie Curie à Échirolles (Natation) et trois établissements grenoblois : Vaucanson (Judo), Mounier (Basket) et Louise Michel (Rugby).

Un jury étoilé !

Charge aux membres du jury de départager l’ensemble des participants en sélectionnant le film le plus abouti esthétiquement, celui qui illustre au mieux la vie d’un lycée de section sportive.  Loin d’être une sinécure, tant les élèves ont su s’emparer du projet pour livrer de superbes images et des courts métrages forts en émotions.

Présidé par Monsieur Listello, DAASEN de l’Isère et parrainé par Pascal Plisson, réalisateur césarisé pour son chef d’œuvre « Sur le chemin de l’école », le jury se composait de nombreuses personnalités issues du monde de l’audio-visuel,  de la culture, du sport et de l’Éducation nationale : Eric Rostang (DGESCO), Arnaud Meunier (directeur de la MC2), Bruno Gallice (DRAC), Céline LASSERRE (conseillère cinéma DAAC),  Régine Battois (IA-IPR EPS), Sandrine Chaix (représentante AURA déléguée au handicap, action sociale et violences faites aux femmes), Annabelle Bretton (adjointe au maire de Grenoble), Elsa Masson (chargée de mission culture à Grenoble Alpes Métropole), Muriel MARTIN (directrice chez Stage'Up, votre spécialiste montage scène Grenoble), Phillippe REGO (délégué CASDEN), Damien Roget (Volley Assis), Carole Montillet (skieuse alpine médaillée olympique), Robin Duvillard (ski nordique médaillé olympique), Patrick Ceria (paracyclisme médaillé olympique).

Danse, émotions, bonheur… triptyque de ce festival

C’est par une « danse du festival » sur le parvis de la fringante MC2 que s’échelonnait l’accueil des participants. Orchestrée par des enseignantes du lycée Louise Michel (Florence Boyer, enseignante de biotechnologie en filière professionnelle, Mme Maury, professeure de lettres/histoire et Mme FARENC, animation) cette chorégraphie d’une dizaine d’élèves de l’établissement a été lauréate académique au concours national « La danse des Jeux ». Une entrée en matière de qualité donc, au diapason de la soirée …

Un amphithéâtre comble et enjoué accueillait ensuite les membres du jury et les délégations. A l’applaudimètre, notons un succès retentissant pour l’architecte de ce projet, Anne Deparis, proviseure adjointe du lycée Louise Michel, ainsi que les 4 chefs des établissements concernés : Véronique Ghiglione (proviseure LPO Louise Michel), Fabrizio Cristante (proviseur LGT Marie Curie), Michel Kosa (proviseur LPO Vaucanson), Jospeh Sergi (proviseur lycée Mounier).

Un petit sondage improvisé assis/debout laissait apprécier ensuite le caractère sportif de l’assemblée présente, à quelques exceptions près dont on taira les noms (n’est-ce pas les collègues de la com :)

Des questions adressées par des élèves à chacun des membres du jury constituaient le fil rouge de cette soirée. La première salve, à destination des sportifs, nous livrait des extraits de vie touchant, comme ce témoignage de Patrick Ceria. L’athlète paralympique soulignait l’importance du sport sur le chemin de reconstruction, suite à son accident de moto. Un témoignage empreint de reconnaissance « où le sport a pu ouvrir des portes » ponctué par ce clin d’oeil : « rien ne vaut l’usage de ses deux jambes ». Carole Montillet évoquait ensuite la « diversité des challenges offerts par le sport » tandis que Robin Duvillard rappelait « la nécessité de poursuivre ses études ». Damien Roget ponctuait cette série de questions en évoquant sa future coupe de cheveux excentrique (pas encore imaginée) afin de célébrer ses futurs jeux.

Pascal Plisson profitait de l’occasion pour « remercier » le FCG pour sa victoire face à Provence Rugby (son neveu rugbyman international Jules, passé par le Stade Français et Clermont, vient de s’engager à Provence-Rugby en espérant jouer en Top 14. Loupé pour le coup.). Des échanges et anecdotes à l’image de la soirée, sportive, souriante et détendue.

Place ensuite aux projections des quatre films, toujours présentées en amont par des représentants de chaque établissement, afin d’expliquer la genèse du projet et le défendre devant le jury.

 « L’Union fait la force » (classe de terminale STMG du lycée Louise Michel) : Flexion, liez, jeu !

Un documentaire réalisé l’année dernière qui souligne les valeurs du rugby, effort, cohésion, solidarité, amitié… déclinables à la vie d’une classe de première STMG et d’un établissement.  C’est peu ou prou le discours tenu par les quatre « men in black » en charge de « vendre » le court métrage, dont l’intervention collégiale sera ponctuée de fort belle façon par Mathis : « Comme disait Michael Jordan, le talent fait gagner des matches, l’esprit d’équipe et l’intelligence font gagner des championnats » !

Un Ippon (ou pas) en guise de deuxième acte : « Tenir debout »
(Lycée Vaucanson - classe de terminale Bac Pro Systèmes Numériques)

Un court métrage où nos maitres de cérémonie coupent court à toute présentation : « le film se suffit à lui-même ! Bon visionnage !» Ippon seio Nage, Tai otoshi, O soto gari, Uchi mata, O uchi gari …les prises s’enchaînent sur le tatami. Surtout, un documentaire centré sur la vie du jeune Hamzat, livrant un témoignage intense sur l’amour porté à ce sport, les joies, craintes et ambitions du futur champion. Tenir debout, une allégorie de la vie. Avec cette phrase pleine de poésie, en guise de conclusion : « Le judo c’est une danse, on danse sur le tapis pour faire tomber l’autre » ! Du grand art !

Plongée au cœur du lycée Marie Curie pour ce troisième opus : « Touché mais pas coulé » (classe d’enseignement général Spécialité éducation physique, pratiques et cultures sportives -EPPCS)

Nos quatre animateurs font le job à merveille, comme des poissons dans l’eau (elle était facile) mêlant humour, trame détaillée et anecdotes, nous mettant l’eau à la bouche.

Papillon, crawl, pirouettes … Toucher mais pas couler nous fait vivre le quotidien de ces nageurs, entre doutes, certitudes et solidarités, où « la joie est immense à chaque centième de gagner ». Un film qui nous livre de superbes images sous et hors de l’eau, telles des aquarelles, où l’espace d’un instant, les nageuses et nageurs se muent en papillon.

Le lycée Emmanuel Mounier (classe de CAP équipier polyvalent du commerce) au rebond pour clore les projections : « L’entrainement »

Le trac passé, Meïssane et Mattéo parlent avec le cœur de ce joli projet en « montrant le sport autrement », récoltant des applaudissements nourris amplement mérités.

Écran noir d’une minute avec interview d’une entraîneuse pur débuter le film… le ton est donné. Une mise en avant, entre ombres et lumières, de jeunes sportives dans une salle de musculation et un gymnase aux installations flambant neuves. Air d’opéra, superposition des voies des élèves, consignes sportives chuchotées, amplifiées, plans fixes graphiques, la prise de risque est réussie et « entrainement » se transforme en œuvre artistique.

Ramener la coupe à Vaucanson !

Après de longues discussions confidentielles et des débats passionnants (selon quelques indiscrétions de ses membres), le jury, représenté par Pascal Plisson se charge de mettre fin au suspense. Est ainsi récompensé le lycée Vaucanson pour son court métrage intitulé Tenir debout. Un discours de remerciement des vainqueurs (un film qui effectivement, se suffit à lui-même) sera suivi de celui de Anne Deparis pour évoquer la prochaine édition, avant qu’un pot de l’amitié ne vienne conclure cette superbe soirée !

Ce festival Sport N’Doc aura eu le mérite de concilier les disciplines, créer du lien entre les établissements et les élèves, le tout dans un esprit festif et créatif. Un festival qui doit surtout à l’investissement de l'association CINEX et des lycéens, ainsi que l’implication sans relâche des enseignants et chefs d’établissements prenant part au projet. Réunions mensuelles, recherches de subventions, création d’une charte graphique, communication … Bref, un travail de l’ombre pour lequel Anne Deparis aura bien mérité, au moins ce jour, une mise en lumière…