Sport'N'Doc : les élèves de C.A.P. du lycée Mounier à la prise de vue !

Le festival Sport'N'Doc poursuit son petit bonhomme de chemin afin de « livrer » les films en temps et en heure pour le mois de mai. Après la phase du repérage au lycée Marie Curie d'Echirolles, rendez-vous est donné aux élèves de CAP du lycée Mounier à Grenoble pour les prises de vues.

Le festival Sport'N'Doc poursuit son petit bonhomme de chemin afin de « livrer » les films en temps et en heure pour le mois de mai. Après la phase du repérage abordée avec les élèves de lycée Marie Curie à Echirolles, place désormais aux prises de vues. Rendez-vous donné aux élèves de CAP du lycée Mounier à Grenoble dont la mission est de filmer et mettre en avant leurs Sportifs de Haut Niveau. Sportives pour le coup puisque le basket féminin est mis à l’honneur. Alors on chausse les baskets : trois, deux, un point, switch !!!!

Et comme le basket et le cinéma sont en tête d’affiches, clin d’œil sur quelques bons films qui font la part belle à la grosse balle orange !

« Space Jam » de Joe Pytka

Ils sont cinq : Meïssane, Matteo, Sajida, Kamil, et Axel à se retrouver autour de Djamila, réalisatrice, pour leur seconde session de prise de vue et de son auprès des basketteuses et basketteurs du lycée, réunis tous ensemble pour l’occasion. Sommets enneigés en arrière fond, soleil éclatant, gymnase ultra moderne, sportifs motivés … les conditions sont propices aux sourires et aux belles images.

Pendant que les ballons claquent au sol, sur la planche et dans les filets, Djamila distribue le matériel et revient sur les imperfections de la première séance : « Rappelez-vous, quand vous parlez, de ne pas être trop près du micro, ça sature, il doit toujours être à une certaine distance. Même chose pour l’aiguille qui ne doit jamais être dans le rouge, toujours proche du orange, c’est là où le son sera le meilleur. Un bon son c'est entre moins 6 et moins 12 db, d’accord ? »

Ils sont d’accord et partants les élèves de Marie Oumair. L’enseignante, à quelques encablures de gouter au repos d’une retraite bien méritée, pose un regard bienveillant sur ses élèves : « ils ont besoin de confiance en eux et j'espère que ce projet va leur apporter cela. Ils sont très contents et motivés par cette aventure. C’est Djamila qui leur a demandé de revenir aujourd’hui pour une seconde séance, ce genre de petites attentions les touchent, ils sont heureux de se retrouver ensemble, ça leur fait plaisir et à moi aussi. »

« Basketball Diaries » de Scott Kalvert

Caméra positionnée, apprentis ingénieurs du son casqués, clap des mains, la séance débute. Dribble, écran, passe en profondeur, shoot… Pendant que les sportifs s'en donnent à cœur joie, du côté des cameramen on soigne les réglages. Djamila intervient, conseille, ajuste. Les preneurs de son se promènent sur le terrain, en immersion, au plus près des joueurs. On passe à quatre pattes sous la caméra pour éviter de gâcher une prise de vue.

« On a de la chance aujourd'hui, il y a une belle luminosité avec le soleil, il faut l'exploiter, nous glisse tout sourire Djamila.

- C’est-à-dire ?

- Nous avons des images avec des ombres portées qu'on n'aura peut-être pas la prochaine fois. »

Alors on exploite avec Meyssane notamment, extrêmement intéressée par son travail qui bichonne la caméra et se prend au jeu de la vidéo : « j’adore les sensations que ça fait quand on a un plan parfait.

- Un plan parfait, qu’est-ce que c’est ?

- Un plan où il n’y a pas trop de luminosité, mais faut quand même que ce soit net. »

« Coach Carter » de Thomas Carter

Step, catch and shoot, roll, screen shot… ça fleure bon l’anglicisme, la NBA et l'Amérique. Changement de cameraman, Meïssane glisse les consignes. L’occasion de faire un point rapide avec Djamila sur les objectifs de la séance : « C’est encore le stade de la rencontre avec les outils, le son et les images, ils doivent prendre le temps de se familiariser avec eux. Le rapport à la caméra ou au casque n’offre pas le même regard ni la même écoute, ça amplifie le réel, il faut leur laisser le temps d'appréhender tout cela. Nous sommes encore dans l’idée, pour les élèves, d’alterner leur regard sur les sportifs et d’appréhender ce qui est possible de faire avec la caméra, de comprendre sur quoi ils ont envie de travailler, de potentiellement trouver de belles images à exploiter, ce que l'on peut autoriser à prélever, quels motifs ils trouvent agréables à regarder et essayer de comprendre ce qu’ils aiment filmer. »

Des élèves désinhibés et investis dans la tâche confiée. Il faut dire en préambule, que Djamila a sa petite technique pour aider les élèves à s’imprégner de leur mission, une astuce qu’elle accepte de nous confier : « lors de la phase de repérage, je leur ai demandé de regarder les sportifs comme des danseurs et de se mettre les écouteurs dans les oreilles, ça a fait sens pour eux. »

« Air » de Ben Affleck

Meïssane et Kamil enfilent la panoplie du preneur de son et s’improvisent journalistes sportifs, le temps d’une interview. Le contact avec les basketteuses est bon, ça rigole bien, c’est déjà un bon début. Et les questions fusent…

« Pourquoi le basket ? Quelles sont les règles, les fondamentaux du basket ? Pourquoi vous êtes blessées ? La pire des fautes dans un match ? Vous avez des matches régulièrement ? C’est dur les matches ? Combien de temps ça dure ? Vous avez des idoles ? Des rêves ? … »

Pas le temps d’écouter toutes les réponses (ce qui fait bien rigoler les joueuses), il faut filer interroger l’entraîneuse :  

« Vous êtes coach depuis combien de temps ? Dans quel club ? Pendant les exercices vous êtes sévère ou en mode cool ? Qu’est-ce qui vous a donné envie d'être coach ? Il faut avoir joué au basket pour être coach ? Comment se déroule un match ou un entraînement ?

Kamil pose le micro et admire les sportifs, de quoi permettre une prise de recul sur l’activité : « Les voir jouer me plaît, c’est beau. » Lucide et attachant, il revient sur sa performance de journaliste : « C’était sympa de poser les questions, mais il faut que je m'améliore, elles ne sont pas toujours claires. »

« He got game» de Spike Lee

L’exercice sur le terrain est terminé, les perdants font des pompes, les vainqueurs chambrent, de bonne guerre... Le temps avance, la confiance gagne. On parle dans le micro, on raconte quelques blagues, la bonne humeur est communicative…

Djamila siffle la fin de la récréation et propose un changement d'angle de vue, on déplace la caméra et place à un petit cours technique : « Il y a un reflet car il y a beaucoup de lumière, cela nécessite de fermer l’obturateur. » Sajida acquiesce, filme tout en appréciant le spectacle : « c’était beau ça !!!! » Le cœur a parlé.

« Et si on faisait un plan fixe du sol avec les basketteurs qui se déplacent et des jeux d'ombres ? Ça peut donner des images sympas. »

Coup de sifflet final, game over. Fin de séance également pour les élèves de CAP. Le temps de ranger les accessoires et Djamila félicite ses troupes pour les jolis plans, reste désormais à peaufiner le tout pour livrer des images magiques.  On débriefe, discute et interroge … La réalisatrice se projette déjà vers les prochaines échéances : « Lors de la première séance, les élèves ont assisté à une séance de musculation. La préparatrice a parlé de puissance physique. Ce terme les a interpellés, je pense que l’on ira creuser de ce côté-là. »

Le parquet retrouve son calme. Les apprentis réalisateurs saluent les sportifs et rebroussent chemin. La diffusion des films est encore loin mais on n’en oublie pas pour autant le festival Sport'N'Doc et « la concurrence », à l’image de Meyssane, toujours prête à motiver ses troupes : « On est là pour gagner, et si on ne gagne pas, personne ne gagnera. »

Réponse en juin…

Mise à jour : avril 2024