Questions - Réponses ! Annabelle Moriceau, directrice opérationnelle du CMQ Smart Energy Systems

Annabelle Moriceau est directrice opérationnelle du Campus des métiers et des qualifications d'excellence Smart Energy Systems. Au cœur de la semaine de l’industrie, du 27 novembre au 03 décembre 2023, elle nous ouvre les portes du monde de l'industrie, de l'innovation et de la technologie française

Alors le campus des métiers et des qualifications, c’est d'abord un label national qui vient identifier un réseau d'acteurs. Il peut y avoir des campus des métiers et qualification sur une multitude de thématiques différentes, il y en a plus de 100 en France, et presque 18 maintenant en région Auvergne-Rhônes-Alpes. Le campus Smart Energie Systems, son périmètre, c'est la région Auvergne-Rhône-Alpes, et sa thématique est la transition énergétique, tout simplement. Ce réseau d'acteurs va rassembler des entreprises, des organismes de formation, des laboratoires de recherche, des institutions, qui travaillent tous ensemble sur les formations et les compétences d'aujourd'hui et de demain.

Effectivement, quand on pense transition énergétique on va avoir tendance à penser d'abord nouveaux métiers, mais en fait nos besoins premiers sont des métiers qui existent, mais des métiers qui évoluent et pour lesquels il va falloir adapter les formations, que ce soit pour les jeunes, mais aussi les salariés en entreprise ou les personnes en reconversion.

Alors des métiers qui ont disparu, pas forcément... des métiers qui évoluent, je pense au métier d'électricien réseau de distribution. Un électricien qui travaille chez Enedis ou chez Greenalp, puisqu'on est à Grenoble, il avait l'habitude d'intervenir sur des réseaux où quelque part, c'est un peu caricatural ce que je vais dire, le courant n'allait que dans un sens. On allait de la production vers les consommateurs. Aujourd'hui, tout un chacun peut produire son électricité avec des panneaux photovoltaïques, donc l'électricien qui va intervenir sur les réseaux, il faut qu'il prenne ça en compte, que le courant peut arriver de plusieurs directions et ça change un certain nombre de règles, en particulier des règles de sécurité, donc c'est vraiment très important. Concernant les nouveaux métiers : installateur de panneaux photovoltaïques, concepteur de système hydrogène de stockage ou de production.

Oui tout à fait. Précisons que le campus ne recrute pas directement : les membres de son réseau vont avoir des besoins et nous, on s'adresse à toute la chaîne de valeur de l'énergie, de la transition énergétique. Je ne vais peut-être pas la détailler, mais on va de la production, transport, distribution jusqu'aux usages, aux consommateurs et puis à l'économie circulaire, et effectivement c'est tout à fait transversal pour tous ces domaines-là. C'est vraiment le poste de technicien, technicien supérieur et en particulier technicien de maintenance qui est le plus recherché. Après voilà, il y a beaucoup de besoins mais c'est ce qui ressort de façon très évidente.

Oui complètement, bien sûr, les industries du territoire et même les entreprises au sens large, et bien évidemment les organismes de formation, à commencer par les lycées. Alors on pense en premier lieu aux lycées professionnels, et c'est tout à fait vrai, mais également la voie générale et technologique qui est très importante, et puis l'enseignement supérieur. Je travaille beaucoup avec l'IUT 1 de Grenoble, avec l'Ense3 Grenoble INP et puis l'UGA bien sûr, l'université Grenoble-Alpes. Après, on a tous les organismes de formation continue, les CFA, le GRETA, Afpa etc., donc tous les organismes de formation, des laboratoires de recherche. On travaille actuellement avec un docteur en psychologie et des labos de l'université Grenoble-Alpes aussi, et puis des acteurs institutionnels. La Région est un partenaire essentiel du campus des métiers qualification Smart Energy System, Pôle Emploi, des syndicats d'énergie, Grenoble-Alpes métropole etc.

Oui, concrètement cela prend beaucoup de formes différentes. Concernant la façon dont on travaille, avec un certain nombre de partenaires, on va se structurer autour de projets qui permettent d'identifier des objectifs, des ressources, humaines mais financières aussi, d'aller chercher des financements et puis de se donner un calendrier avec un certain nombre d'actions et d'objectifs à atteindre.  Ensuite, les actions que l'on définit sont multiples, on va travailler sur ce qu'on appelle l'attractivité des filières et des métiers, donc là, effectivement, ça va être des interventions dans des établissements de formation près de jeunes, moins jeunes, mais on fait aussi venir ces jeunes dans les entreprises, ça fonctionne dans les deux sens. On travaille sur ce qu'on appelle aussi, un petit peu de de jargon, la coloration de diplôme ou de formation, c’est-à-dire que l’on va amener une thématique dans un diplôme. Par exemple il y a un BTS au Lycée des portes de l’Oisans de Vizille qui s'appelle le BTS CIRA (Contrôle industriel et régulation automatisme) sur lequel, avec l'entreprise Waga energy, on a amené une coloration Gaz vert.  On travaille sur l'achat d'équipement pour améliorer aussi la pertinence de la formation et on a des actions à l'international également.

Oui tout à fait, d'abord des événements organisés avec, ou par des lycées. Alors la semaine de l'Industrie, c'est cette semaine, mais on a le droit de commencer un peu avant, et de continuer un peu après. Donc la semaine dernière, le lycée René Perrin d’Ugine a organisé sa journée des partenaires en plaçant deux campus des métiers un petit peu au cœur de l'animation de la journée. Cette semaine, le lycée Ferdinand Buisson, à Voiron, organise aussi une inauguration de ces plateaux techniques, et le campus est associé à l'animation, avec grand plaisir. Et puis cette semaine de l'industrie se prolonge aussi avec la semaine des lycées professionnels, la semaine prochaine, donc notamment le lycée Pablo Neruda de Saint-Martin d'Hères va accueillir des classes de CM2 pour faire découvrir aussi les formations, les plateaux techniques.

Lauréat absolument, et non je n'ai que très peu collaboré, j'ai tout un tout petit peu accompagné l'enseignant qui s'en occupe. Non, non, tout le mérite revient vraiment au lycée, à l'enseignant, mais j'étais vraiment très fière de cette belle réussite.

 

Les objectifs de cette semaine sont de valoriser l'industrie auprès de l'ensemble de la population, de la faire connaître avant même de la valoriser, et puis de rendre les métiers qui sont associés attractifs, notamment auprès des jeunes.

Oui je crois que pour notre pays, c'est un enjeu important, et alors de par mes missions, c'est ma vision, mais moi je l'associe vraiment à la réussite de la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique, à la décarbonation de nos énergies. Il y a un enjeu aussi très fort, on le voit avec la situation géopolitique actuelle de souveraineté de la France, d'indépendance sur des domaines tels que la microélectronique, la fabrication de batteries pour les voitures, la fabrication de panneaux photovoltaïques, donc oui, c'est un enjeu important et c'est au cœur des actions du campus.

Renaissance.

Oui, peut-être un petit mot sur un travail qu'on vient de conduire avec l’Onisep, le comité stratégique de filière nouveau système énergétique et puis un collègue qui est ingénieur pour l'école de l'association Ingénieur pour l'école qui s'appelle Michel Burel, nous avons travaillé sur une liste de 100 diplômes qui concourent à la transition énergétique, qui ont été remis aux ministres Carole Grandjean,  Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure la semaine dernière et qui vont faire l'objet d'une mise en lumière par l'Onisep, à travers une sorte de label, le 22 janvier prochain.

Alors moi qui étais pourtant assez sérieuse et scolaire, les meilleurs moments c'était les moments hors cours j'ai envie de dire, le club astronomie et les voyages à l'étranger.

Prix hippocrène 2023 - Lycée Pablo Neruda

Mise à jour : novembre 2023