Pour sa 14ième édition, du 18 au 24 novembre, la semaine de l’industrie était sur le devant de la scène nationale avec l’ambition d’informer le grand public des besoins en recrutement, sensibiliser les jeunes aux métiers de l’industrie et notamment à l’industrie du futur, en promouvant une image moderne, innovante et écologique.
Exit la graisse et la poussière, l’industrie de demain est propre et attirante, elle laisse désormais une place importante aux femmes, c’est en tout cas un autre des objectifs majeurs de cette semaine, renforcer l’attractivité de l’industrie et de ses métiers, notamment pour la gente féminine.
Présentations, expériences, forum : Welcome aux CHIM4U et CHIMDAYS
Ce sont deux gros évènements centrés sur la chimie qui ont animé le lycée Galilée de Vienne ce mardi 19 novembre, avec un objectif commun, faire découvrir aux élèves des collège et lycées les métiers et formations du secteur de la chimie sur le territoire Viennois, et au-delà.
Pour sa première édition, CHIM4U s’adresse à des élèves de 3e et 4e des collèges Brassens de Pont-Evêque et Bouvier de Saint-Jean-de-Bournay. Pour le premier temps de la matinée, les élèves prennent place dans des laboratoires brillants et rutilants : « On s’installe à une paillasse et on écoute les consignes de sécurité. Pas de gants sur cet atelier car il y a du feu et si ça fond, ça colle à la peau. Les lunettes de protection sont sur les yeux, du début à la fin. » Les enseignantes se démènent et se déplacent d’un groupe à l’autre. Lampe à lave, serpent du pharaon, liquide magique, courants océanique, électrolyse de l’eau, bouteille tricolore, fabrication de nylon…, les expérimentations sont légion. Les collégiens et collégiennes suivent le protocole, encadrés par des terminales STL et des élèves de seconde. Justine, Solène, Rheda, Rudy et Arnaud sont aux petits soins pour leurs protégés : « Vous allez mélanger de l’huile, du bicarbonate et du vinaigre mais attention il ne faut verser que quelques gouttes. Vous savez pourquoi il y a de la mousse ? C’est la réaction chimique entre le bicarbonate et l’eau distillée utilisée pour le nettoyage ».
Les échanges se prolongent au-delà de l’expérience, puis Solène partage avec enthousiasme son avis sur l’orientation et la formation STL du lycée : « Je viens à toutes les journées portes ouvertes du lycée Galilée pour présenter ma filière et ses 12 heures de laboratoire par semaine. Tu commences avec rien et tu crées un protocole en définissant le matériel, les composants et les mélanges nécessaires pour arriver à une solution à la fin, c’est ce que j’aime le plus ».
Changement de salle mais pas d’ambiance, toujours studieuse et joyeuse, pour prolonger les expériences. C’est le moment choisi par les troisièmes prépa métiers de l’établissement pour rejoindre les activités. Là aussi on insiste sur les conditions de sécurité, « on enfile sa blouse et on attache bien ses cheveux ». Rudy surveille le sodium, glucose et carmin d'indigo et l’expérience fonctionne « pour la première fois de la matinée ». La bouteille a enfin changé de couleur, de quoi rendre fier le jeune lycéen : « j’ai dû adapter le protocole car il était faux, je suis assez content de moi ».
Arnaud, lui, se tient prêt à sa paillasse pour accueillir un nouveau groupe : « La chimie c’est trop intéressant, vous allez voir, c'est génial. On pense bien à manipuler sous la hotte pour ne pas respirer de l’air toxique et on rebouche les flacons pour éviter de les contaminer ». Et petit à petit, comme par magie, le mélange se crée, le liquide se cristallise, le plastique surgit et la magie opère …
Le timing est serré, Il est l’heure de croiser les groupes et rejoindre le forum organisé dans le gymnase de l’établissement. Une activité à laquelle sont également conviés l’après-midi des demandeurs d’emploi, des lycéens et des personnes en réinsertion.
Plusieurs stands composent cet espace d’échanges et de discussion, parmi lesquelles l’entreprise Oniris où Annabelle présente son travail à des collégiennes : « Je travaille dans l’analyse des métaux, on contrôle notamment les rejets dans le Rhône pour lutter contre sa pollution. Tous les ans, les normes sont plus strictes, cela nous oblige sans cesse à trouver des solutions et nous réinventer. » Puis les élèves piochent des étiquettes comportant du vocabulaire lié à la chimie, avec l’idée de discuter sur leur signification. Chloé et Derya se concentrent sur la maintenance avant de dériver sur les projets d’avenir : « Plus tard je serai astrophysicienne ou software designer (Chloé). Moi l’ingénierie me plait même si je ne connais pas trop toutes les branches, mais pourquoi pas la chimie, ça a l’air sympa. (Derya) ».
Marine et Chimène, du bureau Véritas, soulignent les vertus à portée médicales de la chimie et insistent également sur la prépondérance des contrôles qualités, qui peuvent influer sur la commercialisation d’un produit.
Le Greta, collaborateur privilégié de cette journée, est évidemment représenté, notamment par Isabelle Tarnier qui témoigne « de vrais partenariats qui lient le lycée Galilée avec les entreprises et formations secondaires de la région ».
Un dernier tour de piste avant de regagner la sortie, non sans un passage obligé par la photo boost pour immortaliser l’instant : 3,2,1 sourire ultra bright, avec ou sans composant chimique !
CHIM4U et CHIMDAYs, what else?
On a profité d’un moment de répit pour échanger avec les lycéennes et lycéens de STL, à la baguette lors des expériences de chimie. Tous ont un point commun, une passion sincère pour la chimie. Arnaud confirme : « Je disais tout à l’heure que c’était génial et je le pense vraiment. Il y a plein de couleurs, des débouchés et surtout on contribue aux avancées scientifiques, on rend service à la population. Je ne sais pas encore précisément ce que je ferai plus tard, certainement technicien dans un laboratoire, mais j’ai une certitude, je serai dans la chimie ». Un avis largement partagé par Solène : « Moi j’adore ça, tu n’es pas derrière un bureau toute la journée à écouter un prof, elle te donne une base globale mais ensuite tu fais ce que toi tu as envie, c’est vraiment une spécialité où tu as beaucoup de liberté pour agir. L’an prochain j’aimerais faire un BTS Chimie en alternance dans mon lycée pour avoir un pied dans le travail et un pied dans une formation plus poussée, puis je vise une licence pro pour ensuite travailler dans la criminologie ». Un projet d’avenir bien défini également pour Justine : « Moi aussi j’aimerais faire un BTS Chimie en alternance au lycée et après m’orienter dans la médecine, tout ce qui est recherche pour lutter contre le sida, les cancers, les maladies ».
Deux jeunes filles si enthousiastes pour la chimie, de quoi lancer un appel pour attirer la gente féminine dans cette filière. Solène et Justine sont unanimes : « Il y a pas mal de filles mais surtout dans les laboratoires. Franchement, on leur dit venez en chimie c’est trop bien ! Il faut enlever les préjugés. On s’entend bien avec les garçons, cela fait deux ans que l’on est ensemble et il y a une super ambiance dans la classe, on est une grande équipe avec des liens forts. Et en plus les profs ils adorent avoir des filles dans leurs cours donc c’est très bien, il faut vraiment que les filles viennent en chimie et dans les labos, elles vont adorer ».
Combien de filles dans votre classe par exemple ? « Dans notre classe il y a beaucoup de filles, on est quatre sur 30.
- Quatre c’est beaucoup ?
- Oui pour la chimie c’est beaucoup ».
Les standards de la quantité demandent à être réévalués…
Ajoutez à ce temps fort une conférence pour explorer les opportunités offertes par la chimie verte à l’Université Savoie Mont-Blanc, partenaire du CMQeC_AURA, et on comprend mieux désormais pourquoi cette journée fut une très belle réussite.
En ce jour particulier, le lycée rendant hommage au célèbre astrophysicien Galilée n’aura (presque) jamais aussi bien porté son nom. Qu’on se le dise, la chimie, ça embellit la vie et offre de multiples débouchés à la clé. On aurait bien cité Walter White pour vous le prouver. Mais ce n’est vraiment pas une bonne idée…
L'interview en plus
L’interview en + : Noura Metri, directrice opérationnelle du campus des métiers et des qualifications excellence chimie AURA, organisatrice de la journée : « La chimie est passionnante, il faut juste pousser la porte pour le découvrir ».
Deux évènements autour de la chimie valent mieux qu’un ?
Effectivement. On avait déjà nos CHIMDAYS mais c’est la première édition de ChIM4U, un évènement qui combine des expériences en laboratoire et un forum pour découvrir les formations et les métiers de la chimie. Il s’agit vraiment d’un apprentissage tout au long de la vie qui commence dans le scolaire, les universités, les écoles d’ingénieurs et les entreprises accueillies pendant la semaine de l’industrie. Cet évènement est organisé par le CMQ Excellence Chimie Aura et son lycée support, le LPO Galilée, en collaboration avec le GRETA Nord-Isère, membre adhérent du campus. Nous accueillons 12 exposants dont quatre entreprises, des collégiens, des lycéens, des demandeurs d’emploi, l’école de la seconde chance, la mission locale et l’antenne locale de France Travail. Nous avons également une intervention en visio-conférence sur le Master de chimie verte assuré par un autre membre du campus, l’université Savoie-Mont-Blanc.
Quel est l’objectif de la journée ?
La chimie est au cœur des grands enjeux de demain : transition écologique, innovation technologique, santé et bien-être. Avec des milliers d’emplois à pourvoir en Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur est une véritable source d’opportunités pour les jeunes talents et les adultes en reconversion. Cette journée permet de faire découvrir un secteur de la chimie souvent méconnu, c’est vraiment pour montrer à ces jeunes et aux plus âgés la richesse de cette filière et de s’informer sur les métiers, les formations et les débouchés qu’elle offre. Il existe une palette de métiers très variés, il n’y a pas que les laboratoires, il y a aussi des métiers support à la chimie comme de la maintenance, les métiers de l’eau et bien d’autres encore. C’est important de les découvrir et ici, contrairement aux grands salons, l’espace est exclusivement dédié à la chimie, rien que la chimie.
Une sensibilisation particulière est prévue à destination des filles ?
La féminisation est un axe de travail très important dans les industries au sens large et évidemment dans les industries chimiques. L’imaginaire collectif associe le travail dans les industries chimiques aux garçons, et tout ce qui est métier de recherche et laboratoire, on le rapproche plus des filles. Et en effet le pourcentage varie selon le métier choisi mais il n’y a pas que laborantine, enseignante ou maitre de conférences pour les filles. On travaille beaucoup pour leur faire découvrir tous les métiers, on essaye de les sensibiliser via des stages de découverte ou des questionnaires interactifs et on insiste sur le message que cette industrie est ouverte, qu’elle n’est pas seulement réservée aux garçons.
Quel bilan tirez-vous de la journée ?
Nous avons eu beaucoup de monde, on peut dire que pour une première édition sur le territoire viennois, c’est une belle réussite. Les collégiens étaient très contents, ils ont pu manipuler notamment et ont apprécier de pouvoir échanger avec des professionnels du secteur.
Que dire à un jeune qui hésite à s’engager dans la chimie ?
La chimie est passionnante, il faut juste pousser la porte pour le découvrir.
Mise à jour : novembre 2024