Les groupes sont construits en fonction des besoins identifiés par les professeurs. Sur le plan pédagogique, on peut définir le « besoin » par une notion, une compétence de base, qui, lorsqu’elle n’est pas maîtrisée, constitue un point de blocage à toute progression. Il est donc possible d’identifier précisément ce qu’il convient de travailler et de se définir une cible à atteindre. Lorsque cette cible est atteinte, le blocage est levé et l’élève peut reprendre sa progression.
À titre dérogatoire et sous la responsabilité du chef d’établissement, il sera possible de préserver des temps d’enseignement en classe complète, de manière distribuée dans l’année (dans la limite de 10 semaines). Le temps passé en groupe de besoin reste donc la norme. Quelles opportunités ce retour en classe entière permet aux équipes ? Le passage régulier au cours de l’année en classe entière garantit la régulation des progressions et permet de s’assurer de l’avancée de tous les élèves vers la maîtrise des attendus communs. Il s’agit là d’une souplesse complémentaire laissée aux équipes au service de la réussite de tous les élèves en gardant la même exigence pour tous.
Ce temps permet donc d’assurer une cohérence dans les apprentissages, et de réexaminer la composition des groupes de manière régulière afin de prendre en compte l’évolution des compétences des élèves. Ce retour en classe entière peut, selon les cas, libérer un enseignant et offrir la possibilité de :
• co-intervenir sur les différentes classes au cours de la semaine en classe entière, comme peuvent le faire également des eneignants du 1er degré ;
• coordonner le diagnostic et les modalités de travail de période suivante en groupes de besoins ;
• permettre de pouvoir se former sur ces semaines ;
• observer l’engagement des élèves en classe pour en tirer un bénéfice collectif dans la mise en œuvre des pratiques efficaces et équitables.
La constitution d’un ou de plusieurs groupes à effectif réduit répond à la nécessité d’accorder un accompagnement plus fin et repensé aux élèves identifiés à besoin sur les compétences clefs en mathématiques et en français et dont le profil d’engagement dans les apprentissages le nécessite « élèves décalés ». Il ne s’agit donc pas de classer les élèves en trois niveaux de performance en français et en mathématiques mais bien d’identifier les élèves fragiles sur chaque compétence clef. Cette logique d’identification permet d’aller vers la notion de groupe de besoin en fonction des difficultés ciblées chez les élèves sur ces compétences. Pour les élèves de 5ème, il sera judicieux d’identifier les acquis du cycle 3 qui ne sont pas suffisamment maîtrisés.
La nouvelle 6ème, telle qu’elle a été organisée à la RS2023, constitue le point d’ancrage pour la mise en œuvre des groupes en 6ème et en 5ème.
• Une réflexion poussée sur l’analyse des besoins et les points de blocage des élèves en inter degré ;
• Un partage des pratiques pédagogiques entre le premier et le second degré ;
• Une opportunité de travail en équipe pédagogique sur le partage des progressions, des attendus, des évaluations ;
• L’implication des professeurs des écoles gagnera à être pérennisée et renforcée dans chaque collège notamment en co-interventions, dans le cadre de devoirs faits en 6ème, ou d’heures de soutien (2h max/semaine).