« Jeunes en montagne » : des élèves du lycée Vaucanson à l’assaut des sommets !

Comme son nom l’indique, ce projet consiste à faire découvrir aux lycéens et lycéennes du territoire la nature environnante, et notamment les plus belles ascensions qui entourent la capitale des Alpes

Le projet « Jeunes en montagne » est organisé en partenariat avec la ville de Grenoble, la maison de la montagne et des établissements grenoblois, dont le lycée Vaucanson. Comme son nom l’indique, ce projet consiste à faire découvrir aux lycéens et lycéennes du territoire la nature environnante, et notamment les plus belles ascensions qui entourent la capitale des Alpes

Après la pluie, le beau temps…

Quatre sorties, construites en partenariat avec la mission montagne et le CAF jeunes en Montagne, étaient programmées pour les élèves grenoblois. Sylvain Payan, professeur de sport au Lycée Vaucanson, est en charge de ce projet.  Il nous explique les coulisses de ces sorties, en commençant par le facteur x : « Les excursions sont organisées à la journée les mercredis. Les quelques jours précédant la sortie, les yeux sont rivés sur la Météo pour être certains que nous pourrons aller profiter de nos montagnes environnantes. Tous les sites sont scrupuleusement scrutés. Quand le créneau est validé avec les guides, le RDV est fixé au gymnase du Lycée pour récupérer le matériel. Puis nous partons tous ensemble en Minibus. Généralement l'ambiance est joyeuse malgré l'appréhension de l'inconnu... »

Toutes les applis météos de France sont donc concentrées sur le téléphone de Sylvain Payan, sans oublier les fonctions photo et vidéo pour immortaliser l’instant !

« Incroyable tout ce qu'il peut se passer autour de nous l'hiver »,
« Dingue ce que peut construire la nature »…

Ces réflexions, témoignages d’élèves, résument à elles seules l’esprit de ces sorties et la rencontre avec la nature sauvage.

A l’image de la première, une randonnée raquettes au cœur de l’hiver. Au programme, découverte du détecteur de victime d’avalanche (DVA), de traces animaux (de loups notamment) et construction d'Igloo.

Ou encore cette seconde sortie centrée sur la spéléologie et une première approche du milieu souterrain, avec à la clé « la découverte d’un véritable trésor sous terre, de belles concrétions et de belles colonnes ».

Malheureusement, une météo orageuse annulera la randonnée printanière prévue pour le troisième volet de la série.

Et pour finir en apothéose, le dernier opus de la tournée était consacré à une initiation à l'alpinisme. Direction, les « Trois pucelles » … pour « la plus folle, la plus rocambolesque, la plus extrême, la plus incroyable des sorties ». Les mots des élèves se suffisent à eux-mêmes.

Le Vercors, terre de résistance, d’histoire et de jeux !

Vous connaissiez les quatre filles du docteur March ? Désormais il faudra composer avec les filles du seigneur Naves, à l’origine de l’appellation de ces trois aiguilles qui, selon la légende, furent transformées en pierre par Charlemagne. Des légendes qui se déclinent à foison… Dans un cas il s’agirait également de trois jeunes filles qui auraient fait le vœu d’être changées en pierre pour échapper à la poursuite d’un vil seigneur, et dans un autre, ces demoiselles, au nombre de quatre, se seraient toutes éprises de sieur Roland, neveu de Charlemagne. Hélas, déjà marié, les 4 filles larmoyèrent un seigneur inaccessible, jusqu’à se dessécher et se transformer en pierres… aujourd’hui appelées, le Couteau, la Dent Gérard, la Grande Pucelle et la Pucelle de Saint Nizier.

Défi relevé !

Les 16 élèves de l’association sportive du lycée Vaucanson, dont deux souffrant de troubles autistiques, se sont donc confrontés aux célèbres aiguilles rocheuses qui dominent Grenoble pour une ascension par la voie Honneger, faisant preuve d’une volonté et détermination sans faille.

Car du courage, il en fallait pour venir à bout de cette montée dont la première ascension fut répertoriée dans « l’annuaire des touristes du Dauphiné » fin mai 1889. Une révolution et bien plus encore … En effet leurs quelques 1456 mètres au-dessus du niveau de la mer peuvent induire en erreur car certaines lignes d’escalade flirtent avec des délicats 8+. Une ascension qui révèle donc de l’exploit pour ces lycéens et lycéennes, relativement novices en la matière !

Soleil, sueur froide et concombre !

Rendez-vous était donc donné mercredi 22 mai au petit matin devant les portes du lycée grenoblois. La suite, c’est Sylain Payan qui nous la conte : « Nous nous sommes garés au parking du tremplin de Saint-Nizier-du-Moucherotte et nous avons traversé la forêt en nous encordant parfois pour nous protéger lors des passages périlleux. Nous avons rejoint le lieu-dit "la salle à Manger". Puis nous avons constitué les cordées. Nous débutons par un rappel, départ vers l'inconnu mais nous maîtrisons la technique. Puis nous évoluons soit en corde tendue, soit en escalade pour arriver à l'endroit le plus dingue, une tyrolienne entre 2 Pucelles. Le vide est impressionnant et plusieurs élèves sont stressés. Nous nous jetons à tour de rôle dans le vide en criant le plus fort possible "Concombre"  pour évacuer nos craintes. Le soleil nous réchauffe enfin et nous pouvons pique-niquer au sommet de la face. Ensuite nous entamons une longue désescalade pour rejoindre "la salle à manger" que nous avons délaissée au profit d'une vue plus grandiose. Puis nous retraversons la forêt en direction du parking. Lors de la descente en minibus vers le lycée nous pouvons observer ces 3 protubérances rocheuses que nous avons grimpées aujourd'hui. Quelle fierté d'être allé tout là-haut ! Nous ne les verrons plus jamais du même œil ces 3 aiguilles qui surplombent notre Lycée ».

Un œil nouveau et surtout des images et souvenirs gravés à jamais. Une fierté légitime d’être venu à bout de cette délicate ascension.

Mise à jour : juin 2024