Parité, inclusion, partage, étaient les maîtres mots du projet sportif et éducatif commun validé par l’UNSS (Union nationale du sport scolaire), organisateur de cet évènement. Et comme la victoire est encore plus belle lorsqu’elle est partagée, cette édition s’adressait exclusivement à des équipes de jeunes ayant franchi au préalable l’obstacle des championnats départementaux.
À couper le souffle …
Il fallait bien 100 professeurs d’EPS et une cinquantaine de jeunes officiels formés à l’UNSS pour encadrer les élèves issus de classes de 6e à la Terminale des collèges et lycées de toute l’académie. Représentant plus de 150 associations sportives, ces élèves ont chaussé les baskets dans une ambiance détendue et conviviale, malgré le stress et l’enjeu. De l’appréhension évidemment car une victoire vous ouvre les portes du championnat de France UNSS programmé au mois de mars à Cergy-Pontoise dans le Val d’Oise.
S’il y avait bien une doublette de collégiennes qui n’était pas du tout impressionnée par l’évènement, arpentant avec un sourire contagieux les travées de l’anneau de vitesse, c’était bien les jeunes Olivia et Anne-Louise en provenance de Cranves-Sales en Haute-Savoie : « Nous, ça va, on n’est pas trop stressées, ce n’est pas notre premier cross alors on commence à avoir l’habitude. Ce qu’on veut, c’est déjà de ne pas se faire mal. On ne pense pas gagner mais on va quand même se donner à fond ».
Du stress ou du moins de l’appréhension, il y en avait certainement du côté de l’organisation, sur le pont dès l’aurore pour poser les premières barrières, podiums, ravitaillements et rubalises délimitant les tracés des différents parcours.
Bleu, vert, rouge, orange, rose par ordre croissant de difficultés, ces tracés, empruntant notamment le Stade des Alpes, étaient destinés à accueillir douze courses par équipe mixtes, programmées entre 11h45 et 15h10 ; des courses répondant aux noms de « championnat » ou « critérium ». Cela mérite bien un éclaircissement détaillé de la part de Christophe Malenfant, directeur régional UNSS et maître de cérémonie : « Les championnats ont une finalité nationale avec une qualification de l’équipe gagnante pour les championnats de France, tandis que les critériums visent un prix académique. Les élèves courent par équipes de six composées à minima de 2 garçons ou 2 filles. Nous établissons un classement à partir des cinq premiers de chaque équipe ».
Une organisation accompagnée par des élèves grenoblois, « un renfort de poids » selon Christophe Malenfant et Cyril Guerre, son adjoint : « Nous sommes épaulés par une quarantaine de jeunes issus des collèges Munch pour encadrer les courses en VTT, du collège Aubrac avec sa classe cadet sécurité présente aux postes de secours et la classe sécurité du lycée Guynemer pour le balisage et le stationnement. Ils méritent tous d’être valorisés, leur implication est juste parfaite ». Une convention a même été signée avec le lycée Guynemer pour l’occasion, un condensé de l’esprit UNSS parfaitement résumé par Cyril Guerre : « Une action pour les jeunes menée par les jeunes ». Qui dit mieux ?
Ajoutez-y l’élément indispensable à toute manifestation sportive réussie, le soleil, et vous obtenez un rendu, au service des élèves, tout simplement parfait.
… et forcément des points de côté !
Dans ce labyrinthe de rubalises siglées UNSS, on trouve de jeunes sportifs plus consciencieux les uns les autres. Mettant du cœur à l’ouvrage de l’échauffement, Sofia, Lucie et Justine de l'école Barnave à Saint-Egrève enchaînent les allers-retours et les pas chassés, ça ne rigole pas… Ah si, quand même un peu au moment d’enchaîner quelques pas de danse. Il faut dire que la musique est entraînante. La Mano Negra répond à Petit biscuit, qui passe le relais à The Cure…de quoi ravir les jeunes et les (un peu) moins jeunes.
Et oui car les parents sont eux aussi bel et bien présents le long des tracés, coupant à travers parc pour donner de la voix et encourager leurs protégés. Sandrine et Denis, parents de Capucine, préfèrent stationner au départ. Détendus, ils multiplient les pouces levées et clin d’œil d’encouragement : « La veille de la course, c’est quelque chose, il fallait se coucher tôt, manger des pâtes pour être en forme et surtout ne pas décevoir les copains et les copines. Elle a envie de gagner, nous on prend surtout plaisir à l’encourager ».
Les enseignants, évidemment, sont aussi présents en nombre le long des rubalises. C’est le cas de Mireille, en poste à Grenoble, qui couve ses protégés du regard : « Je suis super contente, ils sont heureux tous ces enfants qui vont courir. Moi, mon rôle consiste à prodiguer les derniers conseils et surtout porter les vestes ».Tâche ô combien importante pour libérer le sportif de toute charge mentale.
Les coureuses et coureurs se succèdent dans les corridors de départ où l’on vérifie les inscriptions. Les dernières consignes résonnent au micro : « Début de la course dans moins de trente secondes, on recule un peu et on fait une belle ligne ». Coup de pistolet ! Top départ accompagné de cris d’encouragement. RDV dans un quart d’heure environ, de l’autre côté de l’anneau de vitesse, pour le sprint final. Où le classement est alors déterminé à l’aide d’une puce incluse dans le dossard, ce qui a le mérite de dissiper toute confusion. Une ligne d’arrivée où l’on retrouve Paul, en pleurs, « iI avait mal aux poumons » nous glisse compatissant son copain. Un passage par le ravitaillement au bout de la ligne d’arrivée et ça repart, de quoi soigner les points de côté et les petits coups au moral.
Disséminés dans le parc avec leur enseignante, Yaël et Johann (collège de l'Europe à Bourg de Péage) récupèrent de leurs efforts, sandwichs en mains : « On va finir entre la trentième et la cinquantième place (note de la rédaction, petit conciliabule car elles ne sont pas tout à fait d’accord). Devant nous des filles sont tombées, alors on était gênées. On savait bien que ce serait difficile de se qualifier pour les championnats de France mais on est plutôt contentes de nous. Le pire stress c'est quand on est sur la ligne de départ avec tout ce monde, maintenant que c'est fini on peut profiter, on est détendues ».
Sport partagé, compétitivité et plaisir décuplé
La cinquième course au programme, les finales du championnat de sport partagé, se déroule sous un format particulier qui mérite que l’on s’y attarde. On interroge alors Christophe Malenfant : « Il s’agit là aussi d’équipes mixtes composées de deux élèves valides et deux enfants avec un dossier MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Ils courent sur le parcours Benjamin avec l’idée de finir la course tous ensemble. Pour cela c’est un format de relais avec le premier coureur qui récupère le second, plus loin ils récupèrent le troisième etc. ». Avec de jolis moments à la clé lors du passage de la ligne d’arrivée notamment.
Plus le temps avance et plus l’on monte dans les âges, et plus les courses gagnent en intensité. La détermination se lit sur les visages et les enjeux se font plus importants. On n’en oublie pas malgré tout de prendre du plaisir. Comme Lorette, du lycée Argouges, toute souriante sur la ligne d’arrivée. Il faut dire qu’elle vient de remporter sa course : « C’est parti vite, j’ai essayé de garder mon rythme et à la fin j’ai accéléré, et puis voilà, j’ai gagné. C’est trop bien, je suis fière de moi. Ce qui rend la course UNSS super cool, c’est que l’on court pour l’équipe, c’est sympa. Je trouvais que c’était une belle course, de toute façon du moment qu’il y a du monde et du soleil, je suis heureuse ».
Du bonheur en veux-tu en voilà…
Au-delà de la douleur liée au dépassement de soi, le plaisir de partager ces moments s’exprimait sur tous les visages, et même au micro de Christophe Malenfant, comme lors de ce témoignage recueilli sur les podiums : « C’était trop stylé de courir dans le stade des Alpes tous ensemble avec les copines et les copains. Dommage, on n’a pas gagné mais on s’est bien amusés. On reviendra plus fort l’année prochaine ». Sans nul doute.
Les championnes et champions des critériums académiques sont :
- Benjamins « critérium » (44 équipes) :
Collège Liers et Lemps - Le Grand-Lemps - Isère (BLEYS Julie, HAZEMANN Ninon, FIZIR ONORATI Joha, MOREAU Dylan, COULLOMB Lucas, MOUNIET Bastien)
- Minimes « critérium » (44 équipes) :
Collège Joseph et Xavier de Maistre - Saint-Alban-Leysse - Savoie (CASSET Léna, GONSETH Bjanca, CAVIGLIA Eliot, PRUD'HOMME Ana, VOGELSBERGER E, ABADIE Ethan)
Les championnes et champions qui représenteront l’académie de Grenoble à Cergy-Pontoise en mars 2025 sont :
- Sport partagé collèges
Collège GEORGES Gouy – Vals-les-Bains - Ardèche (GODARD-HOUARD Jordan, ALVES Louise, TAURINES DIEME Lola, TAURINES DIEME Leyla)
- Sport partagé lycées
LP Marius Bouvier - Tournon-sur-Rhône ET IME de Soubeyran – Saint-Barthélémy-Grozon - Ardèche (JAISSON Chaan, BEGOT Noémie, VEERECKE Quentin, PONS Ézéquiel)
- Benjamins « championnat » (52 équipes) :
Collège Alexandre Fleming – Sassenage – Isère (MAKHLOUF Jade, GERIN Valentin, PERRON PERRUC, LAVERLOCHERE I, MARTINEZ Léo, MEGRETTE Lucas)
- Minimes « championnat » (49 équipes) :
Collège de Varens - Passy - Haute-Savoie (GROBOST Evan, LECROART Émilie, HEBRARD Alexa, EL AAMMARI Mans, BARRAT Azelie, BOSSON Anselme)
- Lycées polyvalents « championnat » (47 équipes) :
Lycée général Champollion – Grenoble - Isère (PICARD Lynne, PARREAU-BOULM, ROBERT Pierre, ROLLET Valentin, GIROD Anna, RITTER Simon)
- Lycées professionnels « championnat » (4 équipes) :
Lycée professionnel Général Ferrié- Saint-Michel-de-Maurienne – Savoie (RAMEAU Robin, MONCHAUX.R, PANNEKOECKE.N, BRETONNET Johan, RUAL Ewan)
Au-delà des résultats, c’est surtout l’esprit sportif qui est à souligner lors de cette journée, comme lors de ce moment des plus touchants, quand un jeune athlète a préféré s‘arrêter et « sacrifier » une hypothétique victoire pour aider un camarade au sol, en pleurs. Tout l’esprit du sport UNSS résumait en une seule image où l’essentiel est bien de participer. Et tous ensemble, s’amuser !
Mise à jour : décembre 2024