Questions - Réponses ! Jérôme LISTELLO, DAASEN de l'Isère et référent académique du SNU

Jerôme Listello est directeur académique adjoint des services de l'éducation nationale en Isère. Il est également référent académique du SNU- Service National Universel, c'est avec cette casquette qu'il nous dévoile les coulisses du SNU, objet du podcast du jour.

Jerôme Listello est directeur académique adjoint des services de l'éducation nationale en Isère. Il est également référent académique du Service National Universel, c'est avec cette casquette qu'il nous dévoile les coulisses du SNU, objet du podcast du jour. 

 

Bonjour à toutes et à tous, le Service national universel, c'est l'opportunité de s'engager dans une aventure humaine, collective et riche en émotions. Il offre, via un séjour de cohésion, l'occasion de voyager et découvrir d'autres territoires, d'autres personnes et de vivre des expériences, mais c'est aussi la possibilité de s'engager pour une cause, à travers une mission à court ou plus long terme.

 

D’un point de vue de de l'institution, de l'État, les objectifs sont au nombre de quatre. Il s’agit de renforcer cette cohésion nationale et d'assurer une sorte de brassage social et territorial, on sait que les jeunes sont de plus en plus connectés, mais de façon numérique, ils se fréquentent un petit peu moins. C'est d'accompagner aussi, à travers la mission d'intérêt général dont nous parlerons tout à l'heure, la possibilité d'une insertion sociale, professionnelle, rencontrer le monde des adultes et valoriser des territoires et leur dynamique.

D'un point de vue du jeune, l'objectif est très simple, il est d'être volontaire pour participer au SNU.

Pourquoi s'engager ? Parce que plusieurs études montrent une progression du désir d'engagement et de la participation à la vie publique chez les jeunes. C'est un besoin qui repose sur du bénévolat, mais à travers la quête d'un sens, d'une cause qui sont les éléments importants de l'engagement des jeunes. Ils ressentent un besoin d'utilité sociale et le SNU est un peu la structure qui offre cette possibilité de combiner l'utile à l'agréable. Il permet un engagement de tous les jeunes dans un parcours et des structures qui sont sécurisées, quel que soit leur lieu d'habitation, leur niveau de vie et leur scolarité. Le SNU peut aussi entretenir ou de susciter des engagements susceptibles de se poursuivre à l'âge adulte. Je recommande à ceux qui sont intéressés par le SNU de ne pas hésiter à aller échanger avec leurs camarades qui ont déjà participé à ce séjour, parce que, pour les avoir croisés, en vue de les solliciter lorsqu'on fait la promotion du SNU, le retour est unanime, il est constamment et toujours positif.

Deux temps, mais on va dire trois étapes possibles. La première étape correspond à un séjour de cohésion d'une durée de 12 jours organisé en dehors du département de résidence. Tous les frais d’hébergement, transport, restauration et activités sont pris en charge. Il se déroule pendant les vacances, soit de février, soit d'avril, soit sur le courant du mois de juin ou au mois de juillet. La deuxième étape est une mission d'intérêt général, l'équivalent de 84 heures à réaliser avant la fin de l'année qui suit le séjour de cohésion. Et enfin une dernière étape, la possibilité d'un engagement optionnel de 3 mois à 1 an qui peut se décliner sous forme de service civique ou dans différentes structures.

On va dire sur le principe d'un emploi du temps bien rempli. Les 12 jours passent très vite. Cela démarre déjà par la prise en charge du déplacement, en bus sur les lieux du séjour.  Les élèves sont ensuite accueillis, on procède à leur installation, on leur distribue les tenues et ensuite le séjour va démarrer par une cérémonie d'ouverture et par des activités à base de cohésion, où l'enjeu est que tous les élèves puissent s'intégrer, se connaître et se rencontrer. Ensuite le séjour est balisé par des ateliers, du sport et des sorties. Chaque soir il y a ce qu'on appelle des conseils de maisonnée, des échanges, des débats sur la journée, sur des thématiques. Ce qu'il y a à retenir peut-être en termes de fil rouge, c’est cette cohésion. Tout est fait en sorte pour qu'aucun élève ne se sente à l'écart.  Dans leurs témoignages, la plupart des ambassadeurs nous ont tous dit qu’au départ certains étaient un peu isolés, n'osaient pas, étaient timides et un peu angoissés. Très vite, en fait, les activités des deux premières journées ont permis de créer un peu cette osmose et des amitiés qui se sont construites et perdurent parfois au-delà du séjour de cohésion.

Les journées sont bien denses avec un lever assez tôt et un petit déjeuner au plus tard vers 7h45/8h. Elles sont différentes d'un centre à l'autre. Cela peut-être une matinée rando/découverte pour s'approprier et découvrir un petit peu les espaces où vivent les jeunes, puis le repas, un petit temps libre en début d'après-midi, des activités autour de la sécurité routière, des jeux de cohésion en fin d'après-midi, le dîner, un conseil de maisonnée et une extinction des feux vers 22h30/23h au plus tard.

Il y en a une douzaine, c'est tout ce qui a trait aux actualités et aux préoccupations sociétales d'aujourd'hui, l'environnement, le développement durable, la solidarité, le sport, la sécurité, la culture, la santé, l'éducation et la défense.

Ce qu'il faut retenir sur la deuxième étape mission d'intérêt général, les 84 heures à réaliser, cela peut se faire de façon perlée, régulière d’une ou deux heures par semaine tout au long de l'année, ou alors de façon ponctuelle, c'est-à-dire pendant une période de vacances scolaires de 15 jours ou à travers un projet collectif sur lequel la temporalité peut être aussi bien du court que du long terme.

Alors plusieurs possibilités, la première tout simplement en tapant sur n'importe quel moteur de recherche sur internet et ils trouveront le lien qui est le www.snu.gouv.fr. Ils peuvent encore se renseigner dans les établissements scolaires ou sur le site de l'académie de Grenoble où Il y a également un lien pour accéder au SNU. 

Je le dirais encore, il n’y a qu'à interroger les principaux concernés, les élèves qui ont participé pour voir que le bilan est unanime, ils sont conquis. Est-ce que c'est peut-être l'essentiel ? Pour revenir plus précisément sur les critiques, le séjour de cohésion est quand même bien différent d'un service militaire. Les enjeux du SNU reposent sur les valeurs de la République, ils s'inscrivent dans le cadre du parcours citoyen qui est proposé à tous les élèves de l'école, collège et lycée. Les cérémonies auxquelles on fait participer les élèves sont des cérémonies dites républicaines et non militaires. Elles permettent à chacun de s'approprier ou de se conforter avec les valeurs de la République par l’expérience et qu'est-ce qu'il y a de mieux que de le faire par l'expérience ? Il me semble que les valeurs de la République ne se transmettent pas, elles s'approprient dans et par l'action, c'est ce que permet le SNU.

Pour les deux et mêmes raisons évoquées précédemment, la méthode d'appropriation des valeurs de la République par l'expérience me semble être la bonne, c'est beaucoup plus pertinent qu'une démarche très théorique ou qu'un cours sur des valeurs, et parce que les retours des jeunes sont unanimes, ils sont tous très bons sur l'expérience qu'ils ont vécue, les liens d'amitié qu'ils ont liés et qui perdurent au-delà du SNU.

Pour nous il ne s’agit pas d’objectifs chiffrés, nous raisonnons plutôt en termes de place disponible au regard du nombre de demandes. Notre objectif est bien sûr de faire connaître le SNU pour que chacun puisse y participer, ose en tout cas, et soit volontaire pour s'y inscrire, mais il s’agit de permettre à tous ceux qui le souhaitent de pouvoir y participer. L'année dernière on a eu un nombre important de demandes, un peu plus que ce que l'on avait de places en termes de capacité d'accueil. Madame la rectrice a sollicité des places supplémentaires et nous avons pu accueillir 99,9 %, soit l'intégralité des demandes qui avaient été formulées.

Expérience.

Non, simplement redire une dernière fois que ceux qui en parlent le mieux ce sont ceux qui l'ont vécu. Je dirais de ne pas hésiter, parents, jeunes, s'ils sont intéressés à aller interroger un de leurs camarades qui aurait vécu le séjour de cohésion et/ou la mission d'intérêt générale.

Alors c'était peut-être plutôt au collège. Dans le cadre de ce que propose l’UNSS, l'association sportive scolaire, j'avais participé pendant plusieurs années à une activité de sport collectif et effectivement c'était l'occasion de pouvoir rencontrer des camarades lors des entraînements, de pouvoir participer à des championnats. Je me rappelle une année particulière où on a gagné un championnat départemental et où on a fait un podium au niveau régional. J'en retiens quelque chose d'affectif, ce partage, ces moments d'échanges dans le bus, à l'entraînement, les moments des fêtes aussi avec les camarades sur cette période-là, c'est quelque chose qui reste affectivement dans mes souvenirs parce que c'est tout simplement peut-être une expérience, et voire peut-être aussi ce qu'offre le SNU.

Mise à jour : janvier 2024