Vidéos, médiateurs, Escape game… Modane joue le jeu de la lutte contre le harcèlement !

Programmée depuis 2015 chaque premier jeudi après les vacances d’automne, la journée nationale pour dire non au harcèlement et cyberharcèlement vise à sensibiliser la communauté éducative aux phénomènes de harcèlement dans le milieu scolaire.

Une journée pour rappeler combien la prévention et la lutte contre le harcèlement sont fondamentales pour permettre aux élèves d’avoir une scolarité épanouie et sereine.
Ce temps fort du programme pHARe est l’occasion pour les communautés scolaires et leurs différents partenaires d’organiser diverses manifestations au sein des établissements scolaires, comme ce fût le cas notamment ce jeudi 7 novembre à Modane.
C’est donc dans la vallée de la Maurienne, à quelques encablures de l’Italie, que Madame la rectrice avait choisi d’accompagner les équipes pédagogiques et les élèves pour libérer la parole et lutter contre ce fléau.

Ecole élémentaire Jules Ferry de Modane : « Si un élève se fait embêter on l’aide à se relever, on le nettoie et on le dit aux médiateurs ! »

On n’aurait pas dit mieux que la jeune Capucine, en classe de Ce2, pour contribuer à aider les enfants victimes de harcèlement. Il faut dire que dans la classe de Madame la directrice, on prend le problème à bras le corps. Des médiateurs sont élus démocratiquement tous les mois, urne et isoloirs de rigueur, pour dissiper les malentendus et régler les conflits, avant de passer par la case adulte si nécessaire. Une règle valable dans toutes les classes. Formés par un adulte de l’école, ces médiateurs, identifiables dans la cour par une chasuble fluorescente contribuent à la bonne harmonie de l’école Jules Ferry. Outre les médiateurs, tous les élèves de l’école sont mobilisés autour du harcèlement. Du côté des Ce2 notamment, qui nous ont gentiment ouvert leurs portes, des petites vidéos sont support de discussion et de mise en situation.

Vous n’aviez pas la ritournelle « Le p’tit prince a dit » en tête, c’est désormais chose faite avec cette version intitulée « La rengaine contre le harcèlement ». Où quand Colère, Tristesse et Solitude s'en prennent à Timide. Poussé le lundi matin, tapé le mardi, insulté le mercredi, isolé le jeudi, racketté le vendredi et humilié le samedi, Timide a la vie dure.« Racketté qu’est- que ça veut dire ? » demande la maîtresse « C’est quand on joue au tennis !». Presque. L’explication s’impose. « Celui qui se fait harceler c’est... la victime, ceux qui embêtent comment on les appelle ? Les super harcèlements (nouvelle explication) et ceux qui voient ce qui se passe, ce sont … les témoins ». L'enseignante pose les bonnes questions. Les élèves participent et on explique le vocabulaire.

Madame la Rectrice intervient à propos lorsque dimanche arrive : « Toute l’école s’est opposée à ceux qui embêtent. Si on a peur, c’est important d’être plusieurs. On sait maintenant que tous ensemble on est plus forts pour dire non au harcèlement. » L’occasion est belle de rappeler le slogan national basé sur l’empathie : «Ton problème c’est mon problème »

Deux autres vidéos intitulées « Un jour une question : c’est quoi le harcèlement à l’école ? » et « Vous pouvez tous être des super-héros pour dire non au harcèlement » viennent alimenter la discussion et ponctuer les échanges. Oui, « tout le monde est déjà un super héros et a le pouvoir de dire non au harcèlement !» .
Prochaine étape, associer les parents à cette lutte en aidant notamment à identifier les signaux faibles, prémices annonciatrices d’une situation de harcèlement.

Collège la Vanoise : Un escape Game pour lutter contre le harcèlement

À journée particulière, dispositions particulières. Ainsi, le hall d’entrée du collège la Vanoise abrite une tente dans laquelle est installé un Espace Game. La salle polyvalente est scindée en deux, d’un côté la passation des questionnaires d’auto-évaluation et de l’autre un atelier autour de nuages de mots relatifs au harcèlement. Pas d’inquiétude pour le coup, l’orthographe n’est pas une priorité, on écrit tout ce qui nous passe par la tête et tant pis s’il y a des fautes. L’objectif est bel et bien ailleurs pour l’ensemble de ces activités, il s’agit de reconnaître les situations de harcèlement scolaire, identifier les problématiques liées aux situations évoquées, libérer la parole, réfléchir, débattre et aborder des solutions possibles pour lutter contre le harcèlement.

Si la passation des questionnaires et les nuages de mots encouragent les échanges d’une façon plus « conventionnelle », de son côté, l’Escape game fait un tabac. Les collégiens ont quinze minutes et pas une de plus pour identifier leur camarade qui va commettre l’irréparable. On se presse dans la tente, on progresse dans la résolution de la situation. On observe, on réfléchit. Les cadenas s’ouvrent, les codes apparaissent. Madame la rectrice participe activement à l’activité. Les langues se délient et la coopération mène à la solution.

L’élève harcelé est identifié. Ce n’est qu’un jeu (ou surtout un jeu car on retient souvent mieux en jouant) mais malgré tout, les collégiens sont fiers d’avoir réussi leur mission et sauvé leur camarade, ce qui n’est pas rien. La conclusion s’impose d’elle-même. Il faut parler de ses souffrances à un adulte de confiance, il y en a forcément dans son entourage. En atteste cette remarque pertinente de l’infirmier de l’établissement : « Si on ne parle pas, ça continuera, inévitablement. En parler offre la possibilité de résoudre la situation. Des actions seront alors mises en place et elles seront adaptées et réévaluées si besoin jusqu’à résolution du problème ».

Comme dans la chanson "Étoile des neiges", l’histoire se termine bien. L’élève harcelé ne l’est plus. La mobilisation de chacun a payé.
Alors oui, « dans ce coin perdu des montagnes », le problème de l’un est l’affaire de tous. « Les petits savoyards » se serrent les coudes et font reculer le harcèlement.
Un concept à valoriser qui vient rejoindre la longue liste des actions engagées dans l’académie pour que tous ensemble, on dise non au harcèlement !

Mise à jour : novembre 2024