Un bureau en travaux, c'est donc au détour d'un couloir que la G.O. de la prépro se confie sur cette semaine, non sans débuter par une explication précise de ses fonctions au sein de l'établissement : « Mon rôle est de coordonner tous les enseignements technologiques et professionnels, de la gestion des plateaux techniques aux matières d’œuvre pour l’enseignement, les relations des écoles avec l’entreprise, les PFMP (périodes de formation en milieu professionnel), les tenues professionnelles des élèves…». Offrir un stage à chaque élève, c'est l'objectif principal de cette semaine de préprofessionnalisation ? Florence Jovis confirme : « Nos élèves doivent être en mesure de trouver des entreprises pour les accueillir. Pour ce faire, ils ont clairement besoin d’être accompagnés, que ce soit dans la rédaction des documents à présenter à l’entreprise, ou bien accompagner pour soutenir un entretien professionnel puisque l’oral est compliqué pour eux, ou encore exposer les compétences qu’il faudra mettre en œuvre dans l’entreprise. C’est tout ce que l’on vise lors cette semaine à travers l’organisation d’ateliers, sur un temps décontextualisé, et destiné à tous les élèves de tous les niveaux. »
Offrir un stage, oui mais pas seulement. Outre faire découvrir le monde de l'entreprise aux lycéens la DDFPT nous gratifie d'un autre argument surprenant : « faire travailler les jeunes sur l’image fantasmée des métiers. Je prends l’exemple du bac pro Mode, il ne conduit pas tout le monde à évoluer chez Chanel ou Yves saint Laurent. C’est une façon de leur faire découvrir qu’il existe des emplois industriels hyper intéressants, à leur portée et dans la région. » CQFD.
Une semaine de préprofessionnalisation qui se décline en visite en entreprise sous l'égide des enseignants, mais surtout une circulation fléchée dans neuf ateliers différents, sur des temps d’une heure jusque trois à quatre heures. Des temps qui ne profitent pas qu'aux enfants : « Nous proposons un format pédagogique et les intervenants adaptent leur niveau d’intervention selon le public. Ces ateliers sont destinés évidemment aux élèves mais également aux enseignants qui pourront adapter par la suite le contenu didactique à l’évolution des pratiques. On constate également que les conseils prodigués ponctuellement par les professionnels ont souvent plus de portée que ceux distillés continuellement par les enseignants, cela renforce leur discours et le rend plus crédible. »
Avec en retour, un travail particulier demandé aux élèves ? « Pas du tout ». Florence Jovis veut casser la « verticalité » des apprentissages : « Nous ne voulions pas d’une relation descendante professeur/élève mais plutôt que les jeunes soient acteurs, pilotes de leur avenir. Même si des travaux ont été réalisés en amont pour exploiter au mieux cette semaine particulière, nous ne leur avons rien demandé en échange. »
Florence Javis nous présente en détail les différents ateliers, neuf ateliers pour ouvrir le champ des possibles...
Atelier 1 : « Recrutez-moi » créé par le MEDEF (1h45)
L’intervenant envoie en amont des annonces d’emplois correspondants aux filières, les élèves répondent par des CV et lettres de motivation. Le DRH fait un tri et le jour J, il revient montrer les CV et lettres anonymisés en discutant des points forts et ceux à améliorer. Dans un second temps, le DRH fait passer de vrais entretiens professionnels à des volontaires devant tout le groupe, et donne des conseils pour se perfectionner.
Atelier 2 : « C’est moi qui recrute » (1h45)
Ici, contrairement au premier atelier, l’élève change de posture, il est mis en situation de recruter et s’interroge par rapport cette nouvelle mise en situation. On débute par une annonce d’emploi et une fiche de poste vierge. La classe est séparée en deux groupes : recruteur/recruté. L’employeur écrit la fiche de poste en fonction de l’emploi recherché tandis que le postulant rédige une lettre de motivation qui correspond à l’annonce. L’atelier se termine par un entretien d’embauche entre les élèves.
Atelier 3 : « Mon code à moi » (1h30)
Il s’agit, à partir de courtes vidéos réalisées par EDF (« Au travail comment je m’habille ? », « C’est la pause » et « l’heure c’est l’heure ») de faire rédiger collectivement aux élèves une mini charte de comportement et des codes sociaux à respecter en entreprise.
Atelier 4 : « Un métier pour toujours » (1h00).
Un membre du GRETA (Groupement d'établissements ndlr) de Grenoble vient présenter et expliquer les voies de formation une fois que l’on est devenu professionnel. L’idée est de faire comprendre que les parcours ne sont pas figés et que l’on peut évoluer dans son entreprise ou faire autre chose dans la vie.
Atelier 5 : « Apprentissage=mode d’emploi » (1h00).
C’est une intervention de la CMA avec un format spécifique qui apporte un niveau d’information très pointu sur l’apprentissage. Ensuite, il existe des possibilités, pour les élèves intéressés, de déboucher sur une demi-journée de travail, un bilan et de véritables entretiens professionnels.
Atelier 5 bis "et si je devenais auto-entrepreneur"
Deux intervenants présentent leur vision de l’auto-entreprise, une expérience personnelle et un cadre plus juridique avec ses contraintes. Il s’agit d’évoquer la gestion d’une mini entreprise et les écueils à éviter.
Atelier 6 : « Réseau sociaux professionnels » (1h00/2h00).
Les intervenants, deux ingénieurs pour l’école (IPE), expliquent l’impact sur le recrutement des actions sur leurs réseaux sociaux personnels. Globalement, les élèves sont très informés de la portée des réseaux sociaux mais ne connaissent pas du tout le versant réseau professionnel. L’objectif est de leur expliquer l’utilité d’un réseau social professionnel pour valoriser leur carrière et se faire recruter. Pour les terminales, un module de 2h00 est proposé avec une mise en pratique sur leurs téléphones portables.
Atelier 7 : « La belle équipe » (2h00).
C’est un jeu sérieux réalisé par l’institut SuperGrid de Villeurbanne. Il s’agit d’un jeu de rôles où chaque élève occupe une fonction dans une entreprise où diverses actions sont proposées. Chacun doit rattacher des compétences à une fonction pour retrouver qui fait quoi. Ensuite, suite à une mise en situation professionnelle (de la conception jusqu’à la commercialisation d’un nouveau banc d’essai électrique), les élèves doivent déterminer toutes les actions mises en œuvre par tous les acteurs de l’entreprise pour arriver au but final.
Atelier 8 : « Je suis un consommateur » (30/45 min).
A partir d’une petite vidéo, on vise à faire prendre conscience aux élèves des conséquences économiques engendrées par l’acte d’achat.
Atelier 9 : Théâtre d’improvisation sur le thème de l’engagement et de la persévérance » (2/3 heures)
Il s’agit d’aider les élèves à prendre la parole lorsqu’ils vont chercher un stage, travailler la posture, la gestuelle, la tenue, le regard, leur donner des clés pour s’engager dans leur vie professionnelle et personnelle.
Mise à jour : décembre 2022