Depuis la désignation de la capitale française comme ville hôte des JO 2024, une semaine nationale olympique et paralympique rythme les années d’attente et fait monter la ferveur populaire.
L’inclusion est le thème de cette septième édition prévue du 3 au 8 avril. Même si « plus vite, plus haut, plus fort » est toujours d’actualité, « plus égaux » pourrait désormais s’immiscer dans la devise olympique.
Nous avons interrogé Claudine Gellens, chargée de mission Génération 2024 au sein de l’académie de Grenoble, pour nous aider à mieux cerner les enjeux d’une telle semaine.
Claudine Gellens, quel est l’objectif de cette semaine olympique et paralympique et plus généralement de #Génération 2024 ?
Génération 2024 est un dispositif de l’Éducation nationale pour sensibiliser les élèves à la mise en œuvre et à l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024. Il s’agit d’une sensibilisation à la manifestation afin d’intéresser et fédérer les élèves autour de ce grand moment que sont les jeux, pour qu’au final ce soit une belle fête partagée par tous sur le plan national.
Il y a aussi ce rapport à tous les enjeux portés par l’héritage des JO, c’est-à-dire à la sensibilisation à la pratique sportive dans le cadre de l’éducation à la santé et citoyenneté.
La santé est au cœur des préoccupations ?
Oui, aujourd’hui il y a un véritable enjeu de santé autour de la pratique sportive. Lorsque nous réalisons des diagnostics chez les élèves, on constate un taux d’obésité d’environ 15% sur une catégorie d’âge de 12 à 16 ans et un taux de sédentarité malheureusement bien supérieur à ce que l’on pourrait espérer, ainsi 80% des élèves ne respectent pas les recommandations de l’OMS de pratiquer au moins une heure d’activités physiques par jour. Les écrans sont notamment en cause. Faire sortir les élèves de chez eux pour qu’ils aillent pratiquer des activités physiques et sportives, leur faire prendre conscience que le sport n’est pas une contrainte mais une source de plaisir, c’est aussi l’idée de cette semaine.
Une semaine qui fait écho aux 30 minutes d’APQ ?
Pas spécialement. La semaine olympique et paralympique est une semaine internationale orchestrée par le CIO et par le CNOSF organisation Paris 2024 en France. Deux temps forts de célébration de l’olympisme et du paralympisme rythment l’année ; la semaine olympique et paralympique donc, qui a lieu la première semaine d’avril et la journée olympique programmée le 23 juin. S’ajoute à cela, concernant génération 2024, la journée nationale UNSS qui se déroule la troisième semaine de septembre. Lorsque l’on est labellisé génération 2024, comme le sont de nombreux établissements qui ont candidaté, on se doit d’épouser une dynamique de célébration et de valorisation des pratiques physiques et sportives sur ces trois temps forts dans l’année. Cette semaine de l’olympisme et du paralympisme fait donc partie de nos trois temps forts, et c’est certainement l’un des plus importants de l’année.
L’objectif ultime finalement est que tous les enfants fassent du sport, peu importe la raison ?
Effectivement, outre les sensibiliser à l’olympisme et notamment aux jeux de Paris 2024, nous souhaitons vraiment les attirer d’une manière ou d’une autre vers la pratique sportive.
Cette année le thème est l’inclusion. Plus vite, plus haut, plus fort, et désormais plus égaux. On peut résumer l’esprit de cette semaine de cette façon ?
Plus vite, plus haut, plus fort est à nuancer car il faut le traduire en termes éducatifs, je dirais plus d’efforts pour mieux progresser. Concernant plus égaux, plus équitable serait plus adapté.
Voir la personne avant de voir le handicap, c’est aussi des objectifs de cette semaine ?
Je dirais se rassembler pour mieux partager. Pour rappel, en France, 48% de personnes en situation de handicap ne pratiquent pas d’activités physiques. Il faut donc changer les idées reçues et se persuader que tout le monde peut faire du sport. J’ai en tête l’exemple d’une action qui se déroule dans une école proche de Montélimar avec tous les élèves de l’école, ceux de la classe ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) et les élèves d’UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones nouvellement arrivés) dont l’intitulé est « se rencontrer, partager ensemble et mieux se connaître ». Elle résume bien le principe de cette semaine selon moi.
Si on revient à l’académie de Grenoble, diriez-vous que c’est une académie sportive ?
Oui, sans hésitation, c’est une académie très sportive, dans le top 5 français.
Quels sont les chiffres concernant les actions menées au sein de l’académie de Grenoble ?
Au niveau national ce sont plus de 5000 écoles et établissements mobilisés, soit plus de 750 000 élèves. Sur 350 établissements labellisés dans l’académie de Grenoble, 154 actions sont recensées, ce qui représente deux fois plus de manifestations que les années précédentes. Et encore ce chiffre devrait être supérieur car beaucoup d’évènements se déroulent sans que les porteurs de projet ne se déclarent sur la plateforme. De ce que je recense, au moins deux tiers des établissements ont engagé au moins une action autour de cette semaine de l’olympisme et du paralympisme.
Quel genre d’actions ?
Cela peut aller de la simple manifestation sportive que l’on va valoriser, comme par exemple les phases finales d’un championnat académique de handball où l’on va essayer d’attirer des spectateurs et sensibiliser à la pratique sportive, à l’évènement dédié spécifiquement à cette semaine dans un établissement. Je pense à un établissement à Salaise-sur-Sanne dans lequel on revoit tous les contenus des disciplines, quelles qu’elles soient, pour y introduire un paramètre sportif de santé citoyen en lien avec l’olympisme et le paralympisme.
Une chose importante à ajouter sur cette semaine, un sujet que vous aimeriez évoquer et dont nous n’aurions pas parlé ?
Au travers de ces journées et au travers du label génération 2024, on constate un véritable rapprochement de l’activité physique et sportive pratiquée à l’école de la pratique sportive en dehors de l’école. C’est aussi un des enjeux majeurs de cette semaine, pouvoir offrir aux élèves une continuité des activités sportives. L’enfant débute à l’école grâce à l’EPS, le sport scolaire ou des animations, et ce que l’on essaye de faire, c’est collaborer pour qu’il trouve une continuité dans sa formation sportive personnelle. De fait, de la maternelle à l’enseignement supérieur, on travaille beaucoup avec les partenaires sportifs et les universités présentes sur l’académie, toutes labélisées génération 2024. Et pour finir, on vise également cette continuité dans le monde du sport associatif.
Dernière question avant de se quitter Claudine Gellens, si vous deviez résumer le sport en un seul mot ?
Valeurs, le sport est fait de beaucoup de valeurs.
Pour en savoir plus, télécharger le guide de la Semaine Olympique et paralympique 2023
Mise à jour : avril 2023