Semaines de l’engagement

Les semaines de l’engagement, dans l’académie de Grenoble comme partout en France, se tiennent du 12 septembre au 1er octobre 2022. Comme son nom l’indique, elles ont pour objectif principal de promouvoir l’engagement des jeunes au sein de leur établissement, mais pas que…

  

Sandrine Menduni, déléguée académique à la vie lycéenne et collégienne, ainsi que référente égalité nous aide à mieux cerner les enjeux de cette période citoyenne : « Outre l’investissement dans la vie de l’établissement, ces semaines doivent permettre aux élèves d’éprouver le fait de s’impliquer, d’être élu et se mettre au service de l’intérêt commun. » Avec l’objectif final de devenir un citoyen responsable dans la société ? Un « citoyen éclairé » ajuste la pédagogue, « informé et conscient des enjeux du 21ième siècle, et surtout capable d’agir. »

L’engagement se conjugue au pluriel !

Destinées principalement aux élèves de lycées, «même si on espère que les collèges vont jouer le jeu », Sandrine Menduni détaille les différents types d’engagements, de quoi satisfaire le plus grand nombre : « il peut-être associatif avec les maisons des lycéens (loi 1901) dont le bureau n’est tenu que par des jeunes avec notamment un budget à gérer ; ou encore politique avec le CVL, conseil de vie lycéenne, instance consultative pour laquelle les jeunes sont élus localement, académiquement ou nationalement ; et enfin militant avec les éco-délégués, élus complémentaires des délégués classiques. » Trois façons de s’engager donc, « trois types d’instruments éducatifs pour que chaque jeune trouve sa place au sein du lycée et puisse s’investir. »  Plus d’excuses pour passer à travers les mailles du filet selon la déléguée académique qui persiste et signe : « tout est possible dans un établissement scolaire, c’est une mini cité où tu t’essayes à ce que tu as envie. »

Et pour ce faire, les jeunes ont un relais de choix au sein de l’établissement, les CPE : « outre le fait d’accompagner les élèves pour les mettre dans les meilleures conditions de réussite scolaire, ils organisent les élections lycéennes et sont généralement les référents de vie lycéenne ou conseil de vie collégienne. »

Pour de vrai !

Un engagement qui ne fait pas semblant, c’est du très sérieux même. Sandrine Menduni en atteste : « il existe de vraies instances de gouvernance des établissements régies par un cadre juridique, des instances non pas pour jouer, mais pour donner un avis avant chaque prise de décision de l’établissement. »

Pas un jeu mais reste à savoir si les élèves jouent le jeu ? « Depuis 2013 et la mise en place d’une circulaire stipulant que la semaine de la démocratie scolaire doit être précédée de trois semaines d’engagement, on note une augmentation de l’investissement des jeunes, même si les 33 % de participation aux élections sont encore un peu en deçà de la moyenne nationale (39%). » Les chiffres ne sont pas les seuls indicateurs de la bonne santé citoyenne selon la déléguée académique : « Prenons la dotation ministérielle appelée Fond de vie lycéenne. Elle est distribuée dans les établissements sur un appel à projets à l’initiative exclusive des élèves. Il y a de plus en plus de fiches projets qui nous reviennent. Cela prouve la dynamique positive dans les établissements, avec notamment un rôle accru joué par les éco-délégués. »

Eco-engagement également !

Éco-délégués ? Ce n’est pas que lié à l’écologie ? Sandrine Menduni élargit le champ des possibles : « Tout est lié en réalité. Les 17 objectifs de développement durable balayent un spectre très large de possibilités, et les éco-délégués, même s’ils sont à priori centrés sur l’écologie, ont un champ d’action plus large et peuvent mener de grands projets avec des ponts entre les sujets. Je pense par exemple à ce travail effectué dans certains établissements, comme le Lycée Argouges à Grenoble, sur la précarité menstruelle. Les élèves ne se contentent pas seulement de faire installer des distributeurs dans les établissements, ils réfléchissent à des culottes de protection lavables et réutilisables qu’ils vont eux même fabriquer. C’est un bel exemple de projet mené de A à Z, où la lutte contre la pauvreté et les inégalités s’harmonise avec la préservation de la planète. »

Transversalité oblige, l’engagement des élèves se fait écologique, responsable et citoyen… mais aussi démocratique : « L’action citoyenne, à la différence de l’action de civilité (respect du vivre ensemble) ou de l’action civique (vote) œuvre pour la construction du monde, c’est un apprentissage démocratique en réalité. »

Fille ou garçon ?

Madame Menduni n’est pas référente égalité académique pour rien, et son œil averti note une différence de participation selon que l’on soit une fille ou un garçon : « Disons que nous sommes un peu moins paritaires qu’avant avec globalement une participation plus importante des filles dans les instances de vie collégienne et lycéenne, ainsi que dans les MDL. La répartition fille/garçon dans les lycées généraux pour l’année 2021/2022 est de 60/40 contre 53/47 l’année précédente. Dans les lycées professionnels le ratio est proche du 50/50 sachant qu’il y a plus de garçon dans ces établissements. » 

L’entretien touche à sa fin, le temps pour Sandrine Menduni de mettre en avant tous les bénéfices à retirer d’un engagement, et ils sont nombreux : « s’engager, c’est vivre une expérience humaine très riche. On parle de partage, de projets en équipe, de débats ou encore de mise en service au profit de la collectivité. C’est également le moyen de développer des compétences en vue du grand oral notamment, ou du chef d’œuvre en lycée pro, et enfin, cela ouvre des portes. En effet, l’engagement est très valorisé après le bac. Je pense à Parcoursup ou aux grandes écoles. C’est un indicateur permettant de mesurer la motivation d’un élève, un gros bonus qui peut faire la différence lors d’un recrutement. »

Un point loin d’être négligeable …

Et après ?

La semaine de la démocratie scolaire viendra conclure en beauté ces semaines d’engagements. Il sera alors l’heure d’élire ses représentants. La déléguée académique à la vie collégienne et lycéenne espère un engouement massif :

« On aimerait évidemment que l’engagement se poursuive. Des actions seront menées à l’occasion des élections début octobre, avec par exemple des teasers vidéo ou autres petites surprises le jour des élections. » Lesquelles ? Sandrine Menduni n’en dira pas plus : « votez et vous verrez ». CQFD

Alors collégiennes, collégiens, lycéennes, lycéens, citoyens de l’académie de Grenoble, engagez-vous !

Exemple du lycée d'Albertville

 

 

 

Mise à jour : novembre 2022