Questions - Réponses ! Michel DEGANIS, délégué à la formation professionnelle initiale et continue

Questions - Réponses ! Michel DEGANIS, délégué à la formation professionnelle initiale et continue nous parle de ses missions et de la semaine de l'indsustrie

Michel Deganis, délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue au sein de l’académie de Grenoble, revient sur ses missions et les temps forts de la semaine de l’industrie programmée du 18 au 24 novembre 2024.

Les missions sont relativement larges. Sans tout détailler, j'ai en charge avec l'ensemble des collaborateurs la formation professionnelle, initiale et continue. Concernant la formation professionnelle initiale, il y a tout le travail sur la carte des formations, donc les ouvertures, les fermetures, les transformations des formations dans nos lycées professionnels et polyvalents, c’est à dire CAP, Bacs pros, Certificats de spécialisation, BTS. C’est un travail que l'on conduit avec l'ensemble des services, avec les établissements qui nous font des propositions avec toute l'expertise des corps d'inspection pour pouvoir nous aider à voir quelles sont les formations à ouvrir, en relation bien entendu avec les besoins des entreprises, des collectivités territoriales, en fonction des métiers. En parallèle, il y a ce même type de travail que l'on conduit sur l'apprentissage avec des modalités un peu différentes, parce qu’autant sur la formation professionnelle et initiale, le statut scolaire il y a tout un travail de carte puisque quand on ouvre ou on ferme une formation, cela dépend aussi des services de la Région parce que nous sommes deux à porter ces formations professionnelles. Sur l'apprentissage c'est un peu différent puisqu'il y a une liberté des CFA et pour nous, Éducation nationale, ce sont les Gretas qui portent les apprentissages, donc il y a tout un travail aussi sur l'apprentissage. Après, à côté de cela, il y a tout le travail que l'on conduit avec les corps d'inspection sur l'accompagnement de la réforme du lycée professionnel, donc en lien avec les autres conseillers : notamment, l'information l'orientation, les collègues de l'international, du numérique éducatif. Après, il y a toute la formation continue, donc le réseau des Greta, c'est tout le travail sur l'offre de formation du réseau des Greta, réseau qui accompagne notamment les demandeurs d'emploi, qui accompagne les salariés en reconversion, qui accompagne les salariés qui veulent faire une validation des acquis d'expérience. Tout ce travail-là et l'ensemble de ces activités, formation initiale, formation continue, se fait dans le cadre d'une stratégie académique, bien entendu, mais aussi dans le cadre de la stratégie de région académique, puisque nous sommes une des délégations, un des services régionaux, donc tout ça s'inscrit dans une stratégie de région académique pour conduire la politique sur la formation initiale et la formation continue. Voilà un peu résumé assez rapidement les missions, donc on travaille vraiment sur la formation professionnelle et là on fait un petit focus sur la semaine de l'industrie, on est très en lien avec l'ensemble des entreprises, des acteurs de de l'économie que sont les chambres de commerce, les chambres de métiers, les branches professionnelles et cetera.

Les objectifs, ce sont souvent les mêmes, que ce soit sur l'industrie ou sur d'autres secteurs, c'est vraiment de travailler sur l'attractivité. Aujourd'hui l'industrie peine à recruter, nous avons-nous aussi des difficultés à attirer les jeunes vers ces métiers, donc il faut vraiment travailler sur l'attractivité de l'industrie, de ses métiers et pour nous de ces formations, donc sensibiliser les jeunes sur ces métiers de l'industrie et tous les métiers de ce qu'on peut appeler aussi l'industrie du futur. Il faut rappeler que dans l'industrie, il y a des métiers typiquement industriels mais il y a aussi tous les métiers périphériques liés au commerce, à la vente, à la distribution et cetera, et parfois un jeune qui a une formation en économie gestion ne va pas forcément postuler dans une industrie parce qu'il pense qu'il n’y a pas de métier, alors que non. Si on se focalise vraiment sur les métiers « cœur du système » pour l'industrie, il faut vraiment qu'on attire davantage de jeunes, que l'on montre la diversité des métiers de l'industrie, montrer qu'il y a toute une palette de métiers, une palette de parcours à faire dans l'industrie. Il y a un gros travail à conduire aussi notamment autour des filles parce qu’on sait que les métiers de l'industrie et du bâtiment peinent à recruter des filles, donc il y a tout un travail que l'on conduit dans les collèges, dans les lycées en partenariat avec des entreprises, avec des marraines de l'industrie pour faire en sorte d'attirer davantage des filles dans l'industrie, c'est aussi un enjeu capital.

Il y a un grand nombre d'événements. Sans forcément tous les citer, d'une façon générale, on a beaucoup de visites d'entreprise qui sont organisées et qui donnent lieu parfois à des signatures de convention entre un établissement scolaire et une entreprise. On a aussi de nombreuses conférences, tables rondes qui ont été organisées, soit dans les entreprises, soit dans les établissements avec à chaque fois la présence de collégiens, de lycéens. On a aussi des forums des métiers, des forums des formations avec notamment les Chimdays à Vienne autour des métiers de la chimie, puisque c'est aussi une branche qui a des difficultés à recruter. On a eu de nombreuses de rencontres qui ont été organisées, des rencontres entre des professionnels et des enseignants, et puis tout un tas de manifestations autour de la découverte des plateaux techniques des établissements, notamment à Voiron au lycée Ferdinand Buisson où là les entreprises, les partenaires ont pu visiter l'ensemble des plateaux techniques pour se donner une idée aussi de ce que l'on est capable de proposer dans nos établissements, et puis d'en profiter pour signer encore là aussi des conventions de partenariat avec les entreprises locales et avec les collectivités qui se montent très actives dans ce domaine.

Alors c'est un travail sur la carte des formations. Il faut que l'on travaille encore sur l'attractivité des métiers, il faut qu'on valorise nos formations professionnelles, donc il faut qu'on soit aussi présents dans les différents forums des métiers de l'orientation, sur les salons professionnels pour valoriser ces métiers, valoriser les formations qui conduisent à ces métiers. Il faut travailler aussi à parfois casser les représentations de certains métiers. Les temps modernes de Chaplin datent un peu, ce n’est pas forcément une référence pour les jeunes, mais il y a toujours sur certains territoires et même un peu partout des images un peu négatives de l'industrie parce que certaines années il y a eu des fermetures d'usine et cetera et peut-être les parents véhiculent à leurs enfants le fait que l'industrie, ça peut conduire à des licenciements, que c'est parfois bruyant un peu sale alors qu'aujourd'hui… On a visité des entreprises de mécatronique dans la vallée de l'Arve, on a visité des entreprises qui fabriquent des pièces automobiles, il n’y a pas beaucoup de bruit, pas plus que dans une salle de classe, c'est propre, pas de poussière donc il faut vraiment qu'on travaille là-dessus et aussi travailler sur la cohérence de l'offre de formation, travailler sur les passerelles entre la voie professionnelle, la voie technologique et la voie générale pour faire en sorte que le jeune qui aurait pu se tromper d'orientation puisse avoir ce droit à l'erreur et pouvoir revenir sur une formation qui le conduit à un métier ou à plusieurs métiers, et surtout un parcours valorisant en entreprise.

Oui bien entendu l'industrie recrute, elle est en manque de main d’œuvre à tout ce qui correspond à nos niveaux de formation, du CAP au BTS pour ce qui nous concerne et parfois des licences professionnelles que l'on porte. C’est de dire aux élèves déjà d'aller rencontrer les enseignants et les psychologues de l'Éducation nationale pour voir la palette de formations et de métier qui peuvent conduire à l'industrie, de se renseigner auprès de leurs pairs, des anciens élèves, de voir un peu leur parcours et puis d'aller sur les salons des métiers, les salons des formations de façon à pouvoir rencontrer un maximum de jeunes, et puis d'aller faire des stages, d'en profiter pour aller découvrir l'industrie. Alors c'est vrai que parfois il est plus confortable de se renseigner auprès de ses parents et puis de trouver un commerce de proximité mais ne pas hésiter à aller voir les entreprises qui sans cesse nous disent : « Nous sommes ouverts à pouvoir accueillir les jeunes », les jeunes qui sont en stage en 4e, les jeunes de seconde maintenant puisqu'ils ont un stage à faire, donc il ne faut pas hésiter et se dire qu’aucun parcours n'est une ligne droite, qu'on peut se tromper et pouvoir se réorienter entre la voie générale, la voie technologique et la voie professionnelle et quand on est dans la voie professionnelle, d'un métier à l'autre.

Oui, nous sommes constamment en relation avec les partenaires qui sont en attente. Les partenaires industriels, les partenaires du bâtiment, Santé-social, nous sollicitent pour pouvoir travailler sur l'attractivité des métiers. On a donc un gros travail à faire. Il y a de nombreuses conventions de partenariats qui sont signées, Madame la Rectrice vient de signer une convention partenariat avec STMicroelectronics notamment. Il y a ce travail avec les entreprises, en amont avec les représentants des entreprises donc Médef, CPME, l'UP2A et cetera pour pouvoir connaître leurs besoins en main d'œuvre, le travail que l'on conduit avec France travail qui a de nombreuses sources d'information qui nous permettent aussi de voir quels sont les besoins des entreprises sur les différents territoires, besoins qui ne sont pas toujours les mêmes d'un territoire à l'autre, pour que nous soyons ensuite en capacité de travailler sur la carte des formations quand c'est du moyen et du long terme, de travailler sur l'apprentissage quand c'est du court terme ou de la formation continue. On est donc en relation forcément avec les services du rectorat, les services de l'information, le secrétariat général pour inscrire cela dans la politique académique. On a aussi dans l'académie et dans notre service une mission école entreprise (MEE) qui travaille donc en relation avec les entreprises, les collèges et les lycées pour favoriser cette relation. Nous avons le réseau des Greta pour la formation continue et puis des campus des métiers et des qualifications qui regroupent un certain nombre d'acteurs sur des thématiques métiers relativement pointues.

Alors ça tombe bien, nous sommes en 2024 et les Greta fêtent leurs 50 ans. Ils ont été créés en 1974. Greta ça veut dire groupement d'établissements, c'est donc une fédération d'établissements qui mettent leurs compétences et leur énergie au service des adultes, de la formation continue, mais aussi aujourd'hui des jeunes et des moins jeunes sur l'apprentissage. On a donc un pilotage du réseau des Greta (nous comptons sur l'académie quatre Greta : Savoie/Haute-savoie, Nord-Isère, Grenoble et Ardèche-Drôme). Notre objectif au niveau de la DAFPIC est de piloter ce réseau des Greta, de donner les grandes orientations stratégiques, de piloter la formation des acteurs de Greta donc les formateurs, de façon à pouvoir répondre au mieux aux besoins des entreprises, aux besoins des adultes, aux besoins des jeunes qui choisissent l'apprentissage et qui, demain, choisiront peut-être de poursuivre une professionnalisation en formation continue auprès du Greta, puis plus tard une validation des acquis de l'expérience (V.A.E.).

Des missions nombreuses, variées, qui nous offrent la possibilité d'être en relation avec l'ensemble des services académiques et de région académique, d'être en relation avec des partenaires économiques, avec des enjeux forts sur le développement des formations, sur l'attractivité des métiers. On parle de réindustrialiser la France, modestement on y contribue, modestement mais avec beaucoup de cœur.

Il faut continuer, c'est une semaine de l'industrie mais tout au long de l'année il faut qu'on valorise les métiers de l'industrie, les métiers du bâtiment, de a Santé et du Social, je déborde un peu sur d'autres secteurs.

Alors là c'est difficile de dire un meilleur souvenir, il y en a de très nombreux. Je dirais quand même le jour de l'affichage des résultats du bac sur le fronton de l'établissement, ça reste quand même un grand moment, et puis des rencontres avec des enseignants, Robert Bocqueraz, mon instituteur, madame Bataillard ma prof d'anglais, Monsieur Fransceschini, prof de Méca, Monsieur Pradon, prof de dessin, ce sont des enseignants qui ont marqué mon parcours.

Mise à jour : novembre 2024