Questions - Réponses ! Christine CHEVALIER, cheffe du SIASEPP - SPS

Christine CHEVALIER nous parle de son métier : cheffe du SIASEPP - SPS, Service Interacadémique de la Statistique, de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance - Service Prospective et Statistique du Rectorat de l’Académie de Grenoble

Bonjour, tout d’abord c’est moi qui vous remercie pour cette sollicitation qui est l’occasion de présenter l’activité de mon service. Alors effectivement, SIASEPP ou SESPAG, c’était mieux avant ou pas ?  Ce n’était ni mieux, ni moins bien, c’était juste différent et c’est surtout plus enrichissant. Les missions du service sont restées les mêmes, elles se sont enrichies en revanche des compétences des deux services statistiques académiques des rectorats de Lyon et de Clermont-Ferrand, ce qui permet de partager nos données, nos compétences et nos connaissances.

Non, il y a bien autre chose. Vous avez raison, ce sont des chiffres en particulier, mais derrière il y a toutes les missions qui incombent à la bonne statistique :

  • La gestion des différentes bases de données. Cette gestion passe par la collecte de l’information qui nécessite parfois un accompagnement des acteurs qui sont sollicités pour l’alimentation des bases de données. Ça peut être par exemple des chefs d’établissements où nous proposons des missions de conseil et d’aide aux chefs d’établissements.
  • Qui dit collecte de données dit également fiabilisation de la donnée, opération essentielle pour parvenir à obtenir des indicateurs fiables et de valeur.
  • Une autre partie importante de nos missions concerne, comme je l’ai dit, le conseil, mais également l’aide à la politique de nos pilotes académiques, et ici on travaille avec différentes notes et des analyses.

Les chiffres ne peuvent pas mentir puisqu’ils ne pensent pas, ne parlent pas et surtout ils n’ont pas d’intention. En revanche, les hommes peuvent mentir en manipulant les chiffres ou en les interprétant mal. C’est pour éviter cela que nous accompagnons l’ensemble de nos usagents à la lecture et l’interprétation des données que nous publions.

Quelque part l’activité de mon service suit le déroulement d’une année scolaire ainsi que son actualité. Nous sommes là pour apporter des indicateurs de contexte mais également des suivis des politiques publiques. Le contexte consiste à faire un état des lieux et le suivi nous apporte des repères dans le temps afin de mesurer les évolutions entre plusieurs périodes. Pour synthétiser et comme je l’ai évoqué précédemment, nos missions sont très variées et sont essentiellement tournées vers deux domaines qui sont les suivis et analyses statistiques sur les ressources humaines et les suivis et analyses statistiques sur les données élèves allant du 1er degré à l’enseignement supérieur, en passant bien évidemment, par les résultats aux examens comme par exemple les résultats au DNB ou encore aux baccalauréats.

C'est cela, bien évidemment avec l'aide de la Direction de l'évaluation de la prospective et de la performance du ministère puisque nous publions nos chiffres au niveau de l'académie de Grenoble sur la base des chiffres qui sont consolidés par le national. Nous publions les chiffres mais également les notes et là effectivement nous faisons des documents et des analyses sur l'académie de Grenoble et ses départements.

Alors le processus de travail suit là aussi un calendrier bien précis qui est fixé par le National et comme tous les examens, il passe forcément par la Division des examens et concours du rectorat de l'académie de Grenoble qui nous donne le feu vert.La DEC est garante du process de collecte de la donnée et du bon suivi des calendriers qui, là, sont nationaux.

Bien évidemment. Cela nécessite une étroite collaboration avec

le service des examens et concours qui est le garant de la donnée et de la bonne exécution du calendrier national relatif aux examens, ici plus particulièrement aux baccalauréats, et qui est également notre interlocuteur privilégié nous permettant de nous assurer du bon calcul de nos indicateurs.

Nous avons également des liens avec la division du service informatique pour tout ce qui est extraction des données dont nous avons besoin.

Et bien évidemment la collaboration avec le service de la communication qui nous permet de publier tous les résultats de nos examens en ligne.

Alors il est primordial pour moi que toutes les données qui sortent de mon service soient fiables. Il faut que nos pilotes puissent se baser dessus en toute sérénité sans avoir à se demander si effectivement il y a une erreur ou pas. Pour cela, nous effectuons systématiquement de nombreux croisements à des fins de contrôles, soit avec des données des années antérieures pour vérifier l'évolution, soit en interne on prend une petite population et on vérifie que nos calculs ne sont pas erronés. Les membres de mon équipe ont également pour habitude de faire relire leur propre production. Quand on est dans un document d'analyse, parfois on est tellement dedans qu'on n'arrive plus à repérer la petite coquille, donc faire appel à un pair permet de repérer de façon plus facile ces quelques coquilles que nous pourrions encore laisser passer. Ce recul est nécessaire et permet parfois de détecter une petite incohérence qui aurait pu échapper à la vigilance de l’agent.

À l'heure actuelle nous travaillons beaucoup sur la mixité dans les établissements, vous savez que c'est une politique mise en œuvre par notre gouvernement, tant mixité sociale que mixité genrée. Nous avons donc beaucoup d'analyses et pour l'instant d'état des lieux dans ce domaine-là pour justement mesurer, dans les années à venir, les évolutions qui auront pu être amenées par les différentes actions mises en place sur le terrai

Ce serait plutôt le parcours de l’élève dans lequel bien évidemment on retrouve le baccalauréat. Cette thématique me permettrait d’aborder la quasi-totalité des sujets que mon service traite aujourd’hui. Le sujet sur le parcours de l’élève englobe tout un tas d’indicateurs passant certes par le suivi scolaire de l’élève, de la maternelle jusqu’à sa sortie du système éducatif, mais aussi par son accompagnement vers la réussite qui se mesure en évaluant les politiques publiques mises en œuvre, comme évoqué précédemment l’évolution de la mixité sociale et genrée par exemple, ou encore les inflexions vers la voie technologique et la voie professionnelle. Un autre exemple d’indicateur concerne le suivi du taux d’encadrement où dans ce cas on va traiter des données sur les ressources humaines, donc là aussi on est toujours sur le parcours de l’élève mais cette fois-ci plutôt côté ressources humaines, et bien sûr, si on reste sur le parcours de l'élève, on va jusqu’aux résultats aux examens et là, on aura bouclé le parcours de l’élève.

Oui c’est bien cela, le SIASEPP-SPS de Grenoble est un service de 14 personnes avec des parcours et profils très variés. Dans l'équipe, on a des personnels plutôt techniques qui font partie des ingénieurs techniciens recherche et formation et on a quasiment la moitié du personnel qui est administratif, comme dans beaucoup de services du rectorat. Et effectivement on est constitué en deux pôles, le pôle qui est plus orienté sur la scolarité des élèves, donc premier degré jusqu'à l'enseignement supérieur, et un autre pôle qui s'appelle statistiques RH et enquêtes qui là, comme vous l'aurez compris, à un volet ressources humaines avec le contrôle de gestion et tout ce qui est enquête. Des enquêtes qui redescendent, soit du National, soit diligentées au niveau académique par les différents services.

Pour moi c’est une journée où mes collaborateurs se sentent tous bien au travail, où la charge de travail est bien répartie entre chacun. Le plus important, c’est également une journée où le service sera parvenu à apporter toutes les réponses aux sollicitations diverses et variées dans les temps, voire même il sera arrivé à aller au-delà du besoin de l’usagent et lui aura apporté un petit plus par rapport à son besoin.

Sans aucun doute « la rigueur » mais ça pourrait être aussi en un peu plus d’un mot : un service au service des autres.

Je pense que ce serait sans doute la diversité des activités au sein de mon service. En trente ans de carrière, jamais je ne me suis ennuyée, jamais je n'ai eu l'impression de traiter le même sujet d'une année sur l'autre, donc je pense que c'est ce qui est important de retenir, c'est la diversité des missions qui sont liées au parcours de l’élève.

Je pense que mon parcours est assez atypique. À la suite de mes études statistiques j’ai effectué mon stage de fin d’année au rectorat, j’ai décidé d’y rester un peu, l’ambiance était bonne, c’était sympa. De fil en aiguille j’ai passé les concours, je suis partie quelques temps en région parisienne au service informatique du rectorat de Versailles pour finir par revenir dans notre belle région et à mes premières amours, les statistiques. J’ai occupé beaucoup de postes au sein du service statistiques, ce qui me permet aujourd’hui de bien maitriser les calendriers et la charge de travail qui incombe à chaque dossier. Mon passage au service informatique du rectorat de Versailles m’a permis d’acquérir une technicité qui aujourd’hui dans nos missions est indispensable, et l’avenir de notre métier se tourne de plus en plus vers des langages de programmation ou encore de la technicité, donc il est primordial aujourd'hui pour travailler aux statistiques, non seulement d’aimer les chiffres mais d'être un peu technique.

J’aurais adoré faire un métier qui n’a rien à voir avec celui que je fais aujourd’hui, j’aurais adoré travailler dans un métier qui me permet de donner une seconde vie aux objets. J'adore aujourd’hui fabriquer de nouveaux objets en partant de matériaux qui ont déjà été utilisés, qui ont déjà eu une vie antérieure, en détournant leur utilité.

C'est sans doute les relations avec, à l'époque puisque j’ai déjà un certain nombre d'années, nos instituteurs, les instituteurs qui m'ont suivi. Je trouvais qu’ils avaient une vocation dédiée aux élèves qui aujourd'hui, avec le recul, m'a beaucoup marquée. Le métier d'instituteur, c'est sans doute un métier que les petites filles de ma génération rêvaient toutes de faire, y compris moi, mais avec le recul je me rends compte que c'est une vraie vocation. Et heureusement pour les élèves d'aujourd'hui que je ne sois pas devenue institutrice, parce qu'il faut beaucoup de patience…et ce n'est pas mon fort la patience.

De temps en temps effectivement c’est le péché mignon mais ça permet à plusieurs collègues de venir et  du coup, de passer un petit instant avec eux, parler à la fois de travail mais aussi de parler d'autres choses, et c'est aujourd'hui primordial d'avoir ces petits instants dans la journée.

Mise à jour : juin 2023