Le Lycée Jacques Prévert met du cœur dans l’engagement !

Il dit non avec la tête mais il dit oui avec le cœur… Ce lundi 26 septembre, c’était surtout un grand oui avec la tête et le cœur pour les élèves du lycée professionnel Jacques Prévert à Fontaine (Isère). En effet, cette journée était consacrée exclusivement à l’engagement, sous toutes ces formes.

 

Pas moins de quatorze thématiques étaient proposées aux lycéens telles que l’égalité, la citoyenneté, la santé mentale ou sexuelle, la diététique, le tri des déchets, la lutte contre les violences et le harcèlement scolaire, le Conseil de vie lycéenne, le SNU… Sans oublier des rencontres riches et instructives avec des soldats de l’armée de terre, de l’air ou de la marine, des associations sportives ou culturelles, la maison des lycéens, la police municipale de Fontaine et les agents TAG (Transports agglomération grenobloise). Riche sur le fond mais également sur la forme avec une offre très variée : des stands à l’extérieur, des conférences dans des salles de classe, des jeux ici, des discussions là, des visio-conférences. De quoi ravir le plus grand nombre.  

Jacques Peloux, proviseur du lycée Jacques Prévert, laisse la parole à son adjointe Anne Kouklevsky, à l’initiative de ce beau projet : « Avant le Covid, nous avions quelques animations éparses lors des semaines de l’engagement.

Le Covid a rebattu les cartes. J’avais vraiment envie d’une action très forte pour que les lycéens découvrent les nombreuses associations présentes autour d’eux sur le territoire qui pourront les aider en cas de besoin. C’était aussi une façon de leur rappeler que la vie est pleine de richesse et qu’ils reprennent à nouveau plein pied dans la vie. Nous avons appelé tous nos partenaires, ils ont tous accepté sans hésitation de rencontrer nos élèves. » Jacques Peloux complète : « Ce projet ambitieux, c’est aussi une façon de découvrir le lycée différemment. »

Les élèves circulent, les discussions s’engagent, les questions fusent, des rires éclatent… La fin de matinée approche, le moment de tirer un bilan provisoire. Anne Kouklevsky est plutôt satisfaite : « C’est une journée un peu particulière pour nos élèves. En semi-autonomie et encadrés par nos professeurs, ils se sont déplacés dans tous les ateliers et semblaient très réceptifs. »

Une impression confirmée par l’ensemble des lycéens rencontrés, unanimes quant à la pertinence de cette journée qui fut l’occasion de « belles découvertes ». Comme Gabriel par exemple : « J’ai rencontré des agents de la police municipale et des contrôleurs TAG, et sincèrement cela m’a apporté un regard nouveau sur leur métier. Par exemple, quand je vois des contrôleurs dans le tram, c’est entre guillemet les méchants, mais quand tu discutes avec eux, tu comprends qu’ils font simplement leur boulot. » Djoumana est également ravie d’avoir pu échanger avec des policiers :

« J’ai découvert leur métier et j’ai appris ce qu’il fallait faire ou ne pas faire auprès d’eux. » Et du coup cela a changé ton regard sur la Police ? « Non je savais déjà que les policiers étaient des gens sympas (rires). » Sanâ, de son côté, a particulièrement apprécié les ateliers nutrition et lutte contre le harcèlement : « J’ai mieux compris le rôle des médiateurs et j’ai noté les aliments qui ne sont pas bons pour notre santé. » Idem pour Anna et Eloisha pour qui l’atelier lutte contre le harcèlement était instructif : « Nous avons aimé les échanges autour des droits humains. C’était sous forme de jeu et nous avons découvert beaucoup de chose, par exemple que la discrimination et le racisme, ce n’est pas pareil. »

Même son de cloche du côté des agents de la police municipale de Fontaine. Sébastien et Arnaud ont apprécié de rencontrer les jeunes dans des conditions différentes : « C’est plus agréable pour nous de les aborder dans leur lycée, ils se sentent sécurisés et sont plus avenants. Cela enlève également le côté répression, nous sommes dans l’information. Nous pouvons présenter notre métier et parler de l’engagement au quotidien, les sensibiliser sur les incivilités par exemple. On se régale. » Et Sébastien d’insister sur la nécessité de dialoguer : « Les jeunes ne sont pas tellement informés, ils ne considèrent pas certaines actions comme des incivilités. Nous leur rappelons certaines vérités, ils sont à l’écoute et ça fait plaisir. » De quoi envisager de recruter des futurs policiers ? « Effectivement, nous avons évoqué cette possibilité, le concours leur est accessible et les portes leur sont grandes ouvertes » argumente Arnaud.

Reste désormais à se projeter sur la semaine de démocratie scolaire et les élections lycéennes qui auront lieu du 3 au 8 octobre. Les élèves voteront -ils ? Madame la proviseure adjointe est lucide, elle connait bien la problématique de son lycée professionnel : « Nous avons beaucoup de jeunes qui sont ici et qui n’ont pas forcément choisi d’y être. Ils ont souvent été en situation d’échec scolaire, des oubliés du fond de la classe. Il est important qu’ils reprennent confiance en eux, restaurer leur estime personnelle, et pour ce faire, il faut qu’ils s’engagent, même si ce n’est pas joué d’avance. » Et s’il en est un pour qui le message est bien passé, c’est Gabriel : « Cette journée m’a donné envie de m’engager. Les CPE m’ont bien expliqué le principe, je viens juste de m’inscrire pour animer la MDL et je vais être candidat au conseil de vie Lycéenne. » Tandis que Djoumana prolonge la réflexion quant à une éventuelle candidature, pour Sanâ c’est clair, elle ne sera pas candidate mais elle ira quand même voter : « C’est important de voter car comme l’a dit Anna, nous sommes tous concernés ». Eloisha aussi ira élire ses représentants : « Il est important de donner son avis, il ne faut pas choisir n’importe qui. »

Deux anecdotes sympathiques pour ponctuer ce temps fort de l’engagement.

La première est l’œuvre de Monsieur le Proviseur. L’oeil malicieux, Jacques Peloux partage cette réflexion : « Nous n’avons pas encore le taux d’absentéisme de cette journée, mais je crois que ce sera l’un des plus faibles de l’année. »  Preuve du succès de cette journée.

La seconde, elle émane de Djoumana. Souriante et naturelle, elle argumente de la plus belle des façons pour inciter ses petits camarades à aller déposer un bulletin dans l’urne : « Il faut voter pour être libre. »

Mise à jour : septembre 2022