Instauré en 1961 par Lucien Paye, alors Ministre de l’Éducation Nationale, le CNRD a pour objectif de perpétuer chez les jeunes générations la mémoire de la Résistance et de la Déportation. Il doit leur permettre, dans le cadre d'un parcours citoyen engagé, de consolider leurs compétences et connaissances et d'acquérir ainsi un esprit critique, des valeurs morales et citoyennes.
Hélène Insel, rectrice de l’académie de Grenoble et Daniel Neves, proviseur du lycée Champollion, saluaient, lors de discours inauguraux « l’investissement et le devoir de mémoire de l’ensemble des élèves, évidemment d’autant plus important au fil du temps qui passe. » Madame la rectrice soulignait la pertinence de cette remise des prix au cœur même de la ville de Grenoble « une des cinq communes compagnon de la libération par décret du Général de Gaulle.* »
Annick Guichard, conseillère départementale insistait sur la portée pédagogique de l’évènement : « faire vivre la mémoire et la transmettre aux jeunes générations alors même que les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale disparaissent, c’est éviter de reproduire les erreurs du passé et permettre à notre société d’avancer. »
Avancer sans faire fi du passé…En témoigne l’émotion ressentie à l’heure d’écouter le Chant des Partisans, cet hymne de la libération, ou encore au moment d’entonner la Marseillaise.
*Avec Nantes, Paris, Vassieux en Vercors et Île de Sein
L’école et la résistance : Des jours sombres au lendemain de la libération (1940-1945) »
Tel était le thème de cette édition 2022-2023, cher à Madame la rectrice, susceptible d’être abordée par des champs interdisciplinaires et offrant de nouvelles opportunités pédagogiques partagées par les équipes. Hélène Insel prolongeait la réflexion en interrogeant l’ensemble de l’assemblée : « Comment l'école a-t-elle été frappée par la guerre ? Comment a-t-elle été le foyer d'une résistance singulière ? Comment la résistance a-t-elle pensé l'école des lendemains pour rebâtir une société libre ? »
Le CNRD s’inscrit dans la célébration, jusqu’en 2025, du 80ème anniversaire des combats de la Résistance, des débarquements et de la libération de la France.
Destiné aux élèves de 3ème des collèges, des lycées généraux, technologiques et professionnels, fort d’un nouvel élan depuis 2015, il s’adresse également aux jeunes issus des maisons familiales rurales, centres de formation des apprentis ou encore écoles de la deuxième chance.
Quatre prix ont été célébrés lors de cette cérémonie, deux par catégorie (collège et lycée), récompensant un travail individuel et collectif. Pour l’occasion, les lauréats se sont vus offrir le trophée académique réalisé par les élèves du Lycée Charles Poncet de Cluses (74).
Rendez-vous à Paris ?
Durant l’été, un jury national confrontera les travaux des lauréats académiques pour établir un palmarès à l’échelle nationale, dont les grands vainqueurs seront récompensés lors du premier trimestre de l’année scolaire 2023/2024 par le ministre de l’Éducation Nationale et le ministre chargé de la Défense et des anciens combattants.
Pour rappel, les éditions précédentes du CNRD avaient vu, à plusieurs reprises, des élèves des établissements de l'académie de Grenoble distingués sur le plan national, par des premiers prix et des mentions. Ce qui évidemment n’a pas échappé à l’œil avisé de Madame la rectrice : « Cette dynamique doit se poursuivre notamment au regard de la place des départements de l'académie de Grenoble dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale (Vercors, Glières…) ».
Puissent les lauréats académiques suivre à la lettre les propos de Madame Insel...
Retrouvez le palmarès détaillé des prix académiques ainsi que les réactions des lauréats
Pendant quatre heures j’ai réalisé l’interview imaginaire d’un journaliste, Michel Bretin, un personnage totalement fictif dans un cadre bien réel, celui d’une institution à St Malo. Je l’interrogeais et je répondais, en m’appuyant sur les éléments du cours -Notre professeur nous avait bien préparé-, afin qu’il détaille toutes les étapes de la guerre. J’ai romancé tout ça pour en faire une interview où toutes les réponses relatant les évènements sont bien réelles. Participer à ce concours me tenait à cœur car il est essentiel pour moi de faire perdurer ce devoir de mémoire, surtout à l’heure où les négationnismes et autres théories du complot fleurissent sur les réseaux sociaux. Je me dis qu’à mon échelle, mon modeste travail contribue en ce devoir de mémoire.
Notre projet s’inscrit parfaitement dans le thème de l’école et la résistance, puisque notre lycée, anciennement École nationale d’Horlogerie, a vécu un destin particulier entre 40 et 45. En effet, il a connu la résistance et l’occupation par les allemands et a donc accueilli des élèves, des soldats et des prisonniers. Nous avons construit une maquette à l’identique du bâtiment avec des toits amovibles. Chaque pièce comporte un document avec l’histoire du lieu. Le socle situé au-dessous de la maquette comporte des documents un peu plus volumineux comme des plans des maquis environnants et une carte de la ville. Le but était de retranscrire ce destin particulier au travers de cette maquette. Nous avons beaucoup apprécié l’étape de recherche historique et notamment la découverte de l’histoire de Cluses avec notamment cet incendie à l’origine de la construction de notre lycée, c’était très plaisant et très enrichissant. On a pu comprendre ce que d’anciens élèves du lycée ont pu vivre, une vie beaucoup plus compliquée que la nôtre. Cela permet aussi de ne pas oublier nos aînés qui ont combattu pour notre liberté, il faut penser à eux.
Dans le cadre d’une rédaction, j’ai raconté l’histoire d’un jeune qui devait témoigner de sa vie à l’école lors de la seconde guerre mondiale. J’ai essayé de placer des évènements qui avaient réellement exister et me suis basé sur des témoignages d’élèves, je me suis donc identifié à eux et j’ai forcément ressenti des émotions par rapport à ce personnage. Raconter l’Histoire à travers une histoire me semble beaucoup plus intéressant qu’à travers un livre, cela manque d’émotion. Le fait d’avoir visité la maison d’Izieu, la prison de Montluc où a été torturé et enfermé Jean moulin, ou encore le mémorial du Mont Valérien a impacté mon projet.
Cécile, maman fière de son fils : Les élèves ont été émus et marqués par les visites de lieux historiques solennels et ce concours est dans la continuité de ce long cheminement. Les élèves sont bien imprégnés, c’est une bonne chose pour la suite. Ce devoir de mémoire est très important, notamment à l’heure de l’information via les réseaux sociaux, c’est important d’avoir des sources fiables.
Notre projet consiste en une exposition déclinée en six parties destinées à remémorer et faire connaître les évènements dramatiques de notre passé. Il est composé d’un guide du visiteur, d’une maquette, d’un carnet de bord, d’un catalogue d’exposition, d’un site internet et des sacs et des manuels. Nous avons également voulu faire connaître l’action des résistants et rappelé combien leurs sacrifices étaient importants.
Mise à jour : juin 2023