« Jusqu’à ce que justice soit faite » : un court métrage pour dire non aux violences sexuelles !

Dans le cadre de l’édition 2022/2023 de Séquences femmes, les élèves de 1ère professionnelle Réalisation et suivi de Production du lycée professionnel Charles Poncet de Cluses (74) ont vu leur court métrage de 7 minutes, « Jusqu’à ce que justice soit faite », diffusé sur France Télévision

Dans le cadre de l’édition 2022/2023 de séquences femmes, un dispositif d’éducation à l’image proposé par l’association Femmes et Cinéma, les élèves de Première professionnel RSP (Réalisation et suivi de Production) du lycée professionnel Charles Poncet de Cluses (74) ont vu leur court métrage de 7 minutes, « Jusqu’à ce que justice soit faite », diffusé le 22 novembre 2023 sur France Télévision lors de l’émission « Libre court ».

Une diffusion qui vient récompenser un formidable travail de collaboration entre élèves, enseignants, équipe de direction, municipalité et gendarmerie.

Motivées, motivés…

« Nous vous proposons un scénario qui se déroule dans la ville de Cluses, en Haute-Savoie, et qui raconte l'histoire de Manon, une jeune fille de 16 ans qui s'est fait violer dans une cave à l'âge de 14 ans. Deux ans après le viol, la lycéenne décide de porter plainte mais, faute de preuves, l’affaire est classée sans suite. Elle part donc à la recherche de preuves, aidée par Samira, sa meilleure amie, et avec un coup de main du frère de Samira. Elle lance un mouvement sur les réseaux sociaux qui finit par prendre de l’ampleur et lui redonner espoir. Finalement, la police la contacte pour reprendre l’enquête. »

C’est par ces quelques lignes que débute la lettre de candidature des 22 élèves de la classe de première, postée le 6 janvier 2023, même si l’idée a germé début octobre 2022. Les lycéens haut-savoyards, 2 filles et 20 garçons, défendent leur candidature avec une détermination sans faille qui force le respect : « Il est important que notre scénario soit choisi, car notre travail de groupe a été impressionnant et toute la classe s'est impliquée à fond pour donner la meilleure histoire. Nous avons beaucoup aimé la créer et nous avons beaucoup débattu entre nous pour en tirer le meilleur. Ce travail nous a rapproché les uns des autres et nous en sommes très fiers.

Notre scénario permet de se rendre compte de la souffrance des victimes et de montrer aux femmes qui se sont fait violer qu'il ne faut pas avoir peur d'en parler à leurs proches. Nous avons voulu montrer qu'il faut des preuves pour ouvrir une enquête car ce ne sont pas des choses auxquelles on pense sur le coup. Notre motivation est aussi de faire passer un message aux personnes qui ont déjà commis un viol ou veulent commettre un acte de viol : il faut d'abord penser à la personne et à ses proches, car personne d'entre nous n'aimerait que cela arrive à une personne de notre famille. C'est pour cela que notre histoire joue sur les émotions tout en s'inspirant de faits réels qui malheureusement se produisent assez souvent dans notre pays. Elle nous touche tous car ce sont des choses qui arrivent réellement. »

Une lettre de motivation accompagnée d’une fiche scénario résumant les 14 séquences différentes qui composent ce court métrage, dont notamment les caractéristiques techniques, lieux de tournage, acteurs et principaux dialogues.

« Félicitations, votre court métrage est sélectionné »

Bingo, début février, l’association Femmes et Cinéma, emballée par le projet, répond positivement à la candidature des lycéens.

Isabelle Vossart, réalisatrice, participera au tournage programmé fin mai. Entre temps les élèves de première RSP ont trois mois pour être prêts le jour j : se renseigner à la gendarmerie sur les modalités d’un dépôt de plainte lors d’un viol (15 questions posées au commandant des forces de sécurité), affiner et réécrire le scénario en compagnie de la réalisatrice, découper des séquences, procéder au casting et au repérage, élaborer les costumes, s'initier à la technique.

Les élèves prennent conscience de l’ensemble des opérations à réaliser en amont du tournage.

Lundi 22 mai, les projecteurs sont allumés et les caméras en place. Le tournage peut débuter.

Reste encore l’étape du montage, de l’étalonnage des images, du son générique… jusqu’à ce fameux 22 novembre 2023, jour de gloire et de récompense des efforts consentis.

Un sujet délicat traité avec pudeur, des acteurs à la hauteur, le résultat est bluffant. Félicitations à l’ensemble des élèves et équipes du lycée professionnel Charles Poncet. Oui, nos élèves ont du talent…