Journée internationale des droits des femmes : La cité Europole voit la vie en Rosie

Ce vendredi 8 mars, la journée internationale des droits des femmes était fêtée dignement par l’ensemble des élèves et personnels de la Cité scolaire Europole de Grenoble. Et pour cause, dès 10h00, le dress code « Toutes et tous en Rosie » entrait en vigueur.

Rosie peut le faire, toi aussi !

Ils étaient nombreux à jouer le jeu les élèves et personnels de l’établissement grenoblois, répondant avec enthousiasme à l’invitation à s’habiller en Rosie the Riveter, Rosie la riveteuse dans la langue de Molière, et son affiche universelle « We can do it ! » Icône de la culture populaire américaine, Rosie symbolise « les six millions de femmes qui travaillèrent dans l'industrie de l'armement et produisirent le matériel de guerre durant la Seconde Guerre mondiale, alors que les hommes étaient partis au front. »

Alexandre : haut les chœurs …

Un dress code prolongé, le temps de la récréation, par « l’hymne des femmes » interprété en cœur par élèves et adultes volontaires, sous la direction de Alexandre Watel, professeur de musique de l’établissement, qui nous a gentiment glissé les paroles de la chanson (*lire plus bas).

Violaine brise les chaînes…

Violaine Dutrop, autrice engagée dans la lutte contre le sexisme, accueillait ensuite les élèves volontaires pour un échange autour de son parcours et sa volonté de s’engager dans le mouvement féministe.

Devant une assemblée attentive, composée aussi bien de garçons que de filles, la lauréate du palmarès « d’écrivaines et écrivains des industries électriques et gazières » (en référence à sa vie d’avant) avec son essai intitulé « Maternité, paternité, parité », revenait, avec sincérité et émotion, sur les raisons de son engagement. Liées à priori aux discriminations au travail, il s’avère, après réflexion, qu’elles remontent aux violences et distinctions subies dès l’enfance : « Nous les femmes sommes très abimées par le patriarcat. Outre les violences physiques, la charge mentale et les violences psychologiques sont aussi notre lot quotidien… »

D’où l’idée de s’affranchir de cette assignation inconsciente à souffrir !

8 mars mais bien plus encore : Yasmina et Claire en maîtresses de cérémonie.

Plusieurs temps fort en cette date symbolique du 8 mars, mais à la cité scolaire internationale Europole, la journée internationale du droit des femmes se décline, si ce n’est à l’infini, au moins sur plusieurs jours. Yasmina Tertar et Claire Salzmann sont référentes égalités de genre au sein de l’établissement grenoblois. Avec un enthousiasme contagieux, elles reviennent sur ce riche programme qui aura rythmé cette semaine : « Nous souhaitions proposer un réel temps fort en combinant des expositions sur la semaine et d’autres plus ponctuelles. Ainsi, plusieurs présentations étaient proposées aux élèves comme ce projet artistique photographique présenté dans le hall intitulé Pancartes et slogans pour le 8 mars. »

Ainsi, les « Avortement, on Veil Simone », « Femmes silencieuses, conséquences désastreuses », « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme, lui, tue tous les jours » ou encore « Liberté, Égalité, Sororité » plus originaux les uns que les autres ont décoré les murs du hall d’entrée de l’établissement.

Toujours dans le couloir principal de la CSI, une exposition du planning familial portant sur la thématique des menstruations était proposée aux élèves. Le CDI, pour sa part, était l’objet d’une exposition de ressources sur la thématique des droits des femmes.

Yasmina Tertar et Claire Salzmann poursuivent leur présentation : « Le Conseil de Vie Collégienne et le Conseil de Vie Lycéenne ont également profité de cette semaine pour lancer une collecte de protections périodiques afin de garnir les distributeurs de l’établissement. Des cailloux peints sur le thème du droit des femmes ont également été offerts aux élèves. » Les deux référentes égalité, accessoirement professeures d’Histoire/Géographie, proposaient également à leurs collègues du corps enseignant d’exploiter les heures libres pour co-animer des interventions en classe, toujours sur la thématique du droit des femmes.

Outre ces actions pérennes, d’autres plus ponctuelles rythmaient cette semaine, Claire et Yasmina développent : « Un stand du planning familial était présent au sein de l’établissement lundi 4 mars, dans le cadre du lancement de la campagne de collecte des protections périodiques organisée par le CVC. Mardi 5 mars, deux classes de sixième Club Cinéma assistaient, à la Cinémathèque, à une séance de projection et débat en présence de Laurent Metterie, réalisateur du film « Les Petits Mâles ». Jeudi 7 mars, les élèves du Club Cinéma proposaient une projection de deux courts-métrages réalisés par leurs soins, avant que Gaëlle, responsable de la Librairie Les Modernes à Grenoble ne fasse une présentation de livres sur le thème des droits des femmes et de l’égalité. »

« Femmes », tout simplement !

Entre deux heures de cours, Lucie et Camila, ont accepté de revenir sur le court métrage de plus de six minutes produit par l’ensemble des élèves de la classe cinéma du lycée : « ce film s’appelle Femmes, au pluriel. Il aborde toutes les violences qu’une femme peut subir tout au long de sa vie. Nous ne voulions pas les hiérarchiser avec un ordre de gravité croissant, alors nous avons essayé de mettre en avant des injonctions que les femmes subissent tous les jours et qui sont parfois normalisées. Nous avons tourné pendant une journée entière, il a fallu également une journée dédiée à l’enregistrement du son puis trois semaines de montage. Pour écrire le script on a réfléchi tous ensemble et nous nous sommes inspirés des témoignages de notre entourage, aussi bien des femmes que des hommes. C’était important d’avoir leur point de vue, comment les hommes appréhendent ces violences faites aux femmes … C’est pour cette raison que les injonctions dans notre film sont sous forme de voix dématérialisées, aussi bien des voix féminines que masculines. Côté organisation, elle était très pointue, car 20 actrices et un acteur ont joué dans ce film, cela faisait du monde à gérer mais c’était une super expérience. »

Un court métrage engagé avec un message à la clé : « on souhaite vraiment faire prendre conscience au plus grand nombre que ces violences existent, qu’elles sont omniprésentes, malheureusement, dans la vie de toutes les femmes, et que parfois on les subit sans s’en rendre compte. »

Un message délivré de façon originale et avec beaucoup de talent, que l’on vous fera découvrir prochainement.

Une semaine riche et intense ponctuée par cette journée rythmée, instructive et colorée pour fêter les victoires et les acquis des luttes féminines, faire entendre les vocations, améliorer encore et toujours la situation des femmes. Et ça, Rosie, Alexandre, Violaine, Claire, Yasmina, Gaëlle, Lucie, Camilla, et les élèves de la cité scolaire internationale Europole l’ont bien compris.

Aux suivants maintenant !

Nous qui sommes sans passé, les femmes,

Nous qui n’avons pas d’histoire,

Depuis la nuit des temps, les femmes,

Nous sommes le continent noir.

Refrain :

Levons-nous femmes esclaves

Et brisons nos entraves

Debout, debout, debout !

Asservies, humiliées, les femmes,

Achetées, vendues, violées,

Dans toutes les maisons, les femmes,