30 minutes d’APQ : l’école primaire de La Brunerie (Voiron) chausse les baskets !

L’opération 30’ d’Activité physique quotidienne, lancée en septembre 2020, change de braquet à 500 jours des JO de Paris 2024.

L’opération 30’ d’Activité physique quotidienne, lancée en septembre 2020, change de braquet à 500 jours des JO de Paris 2024. 

« L’équipe de France des 30 minutes »

En effet, début février, le ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye et la ministre des sports et des jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra ont annoncé conjointement « la constitution d’un pool de 154 sportifs de haut niveau » pour promouvoir les 30 minutes d’activité physique quotidienne dans l’ensemble des écoles primaires. Cette « Équipe de France des 30 minutes » s’engage à ce que chaque sportif de haut-niveau effectue au moins un déplacement dans une école pour animer une séance, échanger avec les élèves et évoquer les bénéfices d’une pratique sportive quotidienne pour le bien être physique et mental.

Au départ, un constat très simple : la France fait partie des mauvais élèves de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant l’activité physique de sa jeunesse. Rien est figé et la pratique régulière d’un sport, selon les experts, « permettrait d’inverser la tendance ». D’où les 30’ d’APQ. Avec à la clé des retours d’expérience positifs pour les enseignants déjà engagés, notamment au niveau du développement de l’aptitude physique, l’amélioration du climat de classe ainsi qu’une attention et concentration favorisées pour une meilleure disponibilité dans les apprentissages.

La fête des voisins !

Parmi les nombreuses écoles jouant le jeu du sport tous les jours, l’école primaire de La Brunerie à Voiron, labellisée Génération 2024 depuis 2019 a élaboré un projet différencié entre le cycle 2 et cycle 3 qui fait évidemment la part belle aux verbes d’actions. Sont ainsi programmés : lancer, sauter, viser et aller loin, attraper et courir vite ainsi que sauter longtemps. Des exercices variés sont imaginés pour atteindre les objectifs fixés ; des courses en marche arrière, des pas chassés, des montées d’escaliers, des flexions/extensions etc.

Une école « sportive » dixit la directrice Perrine Chatelain, qui a eu la chance de présenter à l’ensemble de ses élèves plusieurs athlètes de haut-niveau, tous membres de l’équipe de France d’escalade/bloc engagés dans la préparation des JO 2024.  

Proches voisins de l’école, ces sportifs s’entraînent au domaine de la Brunerie à Voiron (ex CREPS), récemment lauréat du label Grand Insep en prévision des JO de Paris 2024, un statut qui récompense la formation, la qualité de vie et les équipements. Comme par exemple ce mur d’escalade de vitesse unique en France, avec six voies parallèles et trois caméras qui se déclenchent automatiquement lors de chaque session, histoire d’analyser en direct sa performance.

Après Hélène Janicot, championne du monde cadette et championne de France séniors escalade, Paul Jenft, champion de France de Bloc, Mejdi Schalck, une coupe du monde junior et une Senior en bloc, présents à tour de rôle les mardi 28/02 et 7 mars, ce fût au tour de Guillaume Moro (parmi les trois meilleurs grimpeurs français) et Aurélia Sarisson, championne de France de vitesse, d’accueillir les élèves de CE2/CM1 de Gilles Ménard, afin de présenter leur discipline et répondre à leurs nombreuses questions.

Les yeux qui brillent

Pourquoi tu as des bandages au doigt ? Pourquoi tu n’en as pas à tous les doigts ? Pourquoi tu as un truc au genou ? Pourquoi tes mains sont toutes blanches ? Les filles aussi elles peuvent faire de l’escalade ?...

Non la curiosité n’est pas toujours un vilain défaut…

Aurélia Sarisson et Guillaume Moro n’ont peut-être pas la visibilité de Kilian Mbappé, mais pour l’Ora et la passion, c’est tout comme. Les potentiels sélectionnés pour les J.O. de Paris (ils passeront une première épreuve qualificative en aout) manient aussi bien le verbe que les prises. Ils répondent du tac au tac aux questions et font preuve de pédagogie pour mieux faire comprendre leur discipline : « La voie, partout au monde, est toujours la même. Elle mesure 15 mètres de hauteur et le dévers est de 5 degrés. Le record du monde de vitesse est de 5’’00 pour les garçons et environ 6’’ 40 pour les filles. » Guillaume Moro développe. Il détaille son parcours et sa vie d’athlète de haut niveau sous un silence admiratif des élèves : « J’ai débuté l’escalade au collège avant de m’inscrire en club puis j’ai été attiré par la vitesse, j’ai remporté des compétitions avant d’intégrer l’équipe de France. Je m’entraîne tous les jours, c’est un peu comme mon métier. Je monte 20 à 25 fois par jour, le reste du temps je fais beaucoup de musculation pour développer les muscles des jambes, des bras et du dos car c’est un sport très complet. »

L’eau à la bouche, les élèves attendent la démonstration des champions et pourquoi pas battre leurs records personnels ? Aurélia Sarisson remet son titre de championne de France en jeu ce week-end, le moment n’est pas forcément le bienvenu. Guillaume Moro relève le défi. Coach Clément Cailleux évoque les 5’49 de son poulain, remet les chronomètres à zéro, prodigue les derniers conseils…3-2-1 c’est parti, les enfants crient, encouragent, le chronomètre défile, un peu trop malheureusement. Pas de record battu. Peu importe, l’essentiel est ailleurs. En attestent les témoignages des élèves : « C’est impressionnant, cela donne envie de faire de l’escalade. Et puis c’est bien pour notre corps pour avoir un corps musclé et aussi bien pour notre tête, pour se défouler, et en plus on ne travaille pas. »

En voilà une bonne raison. Gilles Ménard veille au grain : « on travaille sans stylo mais on travaille quand même… » D’ailleurs l’enseignant, le sourire en coin, nous glisse la suite du programme : « Avec cette séance on va pouvoir enchaîner en production d’écrit et peut-être en géométrie. »

Le mot de la fin revient à Aurélia Sarisson et Guillaume Moro, les deux champions nous confient « leur bonheur d’être ici, de pouvoir échanger avec des enfants et transmettre notre passion, surtout heureux de voir tous ces sourires. »

En espérant que dans 500 jours, ces sourires soient sur le visage de ces sympathiques sportifs, humbles et accessibles, donnant une belle image de leur discipline.
Quant aux autographes des futurs champions, les élèves de l’école de la Brunerie ont pris une longueur d’avance, les yeux qui brillent et des souvenirs plein la tête…
Assurément une matinée réussie et une belle façon d’inciter à faire du sport.

Mise à jour : mars 2023