Aisne, Bouches-du-Rhône, Cher, Corse-du-Sud, Doubs, Finistère, Guadeloupe, Hérault, Val-d’Oise, Vienne, Vosges … et cocorico, l’Isère, ils sont douze TNE à offrir l’opportunité de bâtir un système éducatif visant l’élévation générale du niveau des élèves et une plus grande justice sociale.
« Comment accompagner tous ensemble nos enfants à l’ère du numérique éducatif ? » était la thématique de cette seconde édition, tenue au sein des locaux du world Trade Center à Grenoble, mercredi 13 mars.
Isère et au-delà…
Faire le choix de devenir TNE permet la mise à disposition d’équipements numériques et de leur accompagnement, de formations adaptées aux besoins locaux et de ressources pédagogiques.
L’idée est de former des formateurs qui pourront essaimer la bonne parole et les bonnes pratiques au-delà du département, à l’échelle académique. C’était peu ou prou la teneur du propos de MADAME Insel, rectrice de l’académie de Grenoble, qui ouvrait ce séminaire lors d’une table ronde visant à présenter les projets numériques isérois. Ont ainsi été évoqués l’usage du numérique au service de l’amélioration de la lecture orale en classe élémentaire, et le déploiement et usage pédagogique des équipements numériques en collège.
Madame la rectrice, mêlant humour et auto-dérision, retrouvait son sérieux au moment d’évoquer « le réel travail de partenariat depuis le début de cette expérience TNE » insistant sur « le partage et la réflexion collective des expériences engagées. » L’identification des territoires prioritaires pour définir une stratégie numérique éducative ou encore le lancement des appels à manifestation d’intérêt concernant les équipements, les ressources, les formations et la parentalité, sont l’illustration de cette collaboration. Hélène Insel soulignait également les bons chiffres du TNE, à l’image des 40 % des écoles du département équipés et presque 100 % des collèges. Des chiffres confortés par Monsieur Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental de l’Isère qui détaillait les 4 millions de budget affiliés à la première tranche du TNE, tout en insistant également sur « le travail de partenariat avec l’Éducation nationale et l’adaptation des dispositifs afin de faire respecter l’équité territoriale en Isère. »
Audran le Baron, directeur du numérique pour l’éducation, Mireille Brangé coordinatrice nationale de la stratégie enseignement et numérique en France 2030 et Claudie Martens, directrice de la Trousse à projets, prenaient également la parole lors de cette table ronde, délivrant un message de lutte contre l’exclusion numérique afin de faire de nos enfants « des citoyens éclairés».
Table ronde, ateliers et conférence !
L’entrée en matière terminée, les participants se dirigeaient vers les (nombreux) ateliers proposés, dont voici la liste :
- Penser numérique, éducation et protection des données : la CNIL vous informe
- Education aux médias et à l’information et parentalité
- Le numérique éducatif au service de l’école inclusive
- Lili, une solution numérique pour développer le bien-être à l’école
- Le numérique au service des constellations
- Lycée professionnel : la réalité virtuelle pour apprendre autrement
- IA génératives de textes et d’images pratiques enseignantes
- Quelles actions pour la sobriété numérique sur mon territoire ?
- Numérique et bien être à l’école
- Pilotages du numérique en établissement et en circonscription
- Quels usages de l’environnement numérique de travail à l’école ?
- Le volet parentalité du TNE : pour les collectivités et les cadres
Cette riche journée d’échanges se ponctuait par une conférence de Jocelyn Lachance, maître de conférences en sociologie, intitulée : « accompagner la vie numérique des jeunes ». Une intervention centrée sur l’entrée dans la vie numérique des adolescents et la posture des adultes éducateurs.
Coup de jeune au WTC !
Notons la présence lors de ce TNE d’élèves du lycée Mounier en charge de l’accueil et de la bonne organisation de la journée. Une mission parfaitement remplie. Tout comme cette belle initiative de trois élèves du collège Jean-Ferrat à Salaise-sur-Sanne et leur enseignant, Monsieur Gaunard. Casques sur la tête, micro en main (avec sa belle bonnette hirsute), Maëlys, Adel et Thomas interrogeaient, au gré des stands et animations, les acteurs de cette journée. De quoi nous interpeller. Les jeunes reporters nous ont confié le pourquoi de leur présence ici : « Nous sommes là pour l’émission de web radio de notre collège.
On a pas mal de monde à interviewer, on a interrogé la rectrice et le président de l’Isère. On leur a demandé qui ils étaient et ce qu’ils faisaient ici, qu’ils nous expliquent ce qu’est le TNE. Monsieur Gaunard va faire un montage de ces enregistrements et les mettra sur l’ENT, ensuite on les utilisera pour la web radio. On diffuse une émission tous les deux/trois mois, elles traitent des actualités avec différents thèmes, il y a aussi une chronique culture et encore plein de choses. » Les jeunes collégiens scolarisés en classe de cinquième regagneront le nord-Isère avec de nombreux souvenirs et peut-être une idée d’orientation potentielle : « nous retiendrons de cette journée la rencontre avec des personnalités haut gradées en France, la découverte de beaucoup de choses dont de nombreuses entreprises. Et puis ça nous donne une idée du métier de journaliste. »
Un séminaire Territoire Numérique Educatif riche déchanges et bouillonnant d’idées. De quoi trouver des pistes pour accompagner tous ensemble les enfants à l’ère du numérique éducatif. Assurément une journée réussie dans l’intérêt (numérique) de tous les élèves, enseignants et parents isérois.
Interview
Retour sur le séminaire TNE avec Laura Villaret et Cédric Sutera !
Laura Villaret est déléguée Territoriale au Numérique Éducatif 1er degré mais surtout co-cheffe de projet du TNE, tandis que Cédric Sutéra est conseiller de Madame la rectrice. Tous deux appartiennent à la DRANE (Délégation Régionale académique au Numérique Éducatif) de l’académie de Grenoble.
Laura Villaret, Cédric Sutéra, quel est l’objectif du TNE ?
L’objectif du TNE est d’accélérer la transformation de l’école par le numérique, avec un fort accent sur un volet qui, jusqu’à présent, était peu investi par l’Éducation nationale, le volet parentalité. L’idée est de s’interroger sur la façon de travailler aussi avec les familles, en déployant des ressources et des équipements numériques.
Un TNE dont le lancement remonte à l’an dernier ?
Le lancement officiel remonte à 2021 mais le travail de mise en œuvre du projet a débuté à la rentrée 2022.
Que s’est-il passe depuis la rentrée 2022 sur le TNE ?
Lors de l’année scolaire 2022/2023, on a informé les cadres de l’Éducation nationale et les collectivités de l’existence du TNE. Parallèlement, nous avons aussi formé des formateurs. C’est un moment que nous avons médiatisé pour expliquer ce qu’était le TNE. Nous avons également lancé un premier appel à manifestation d’intérêt auprès des communes et des collèges publics de l’Isère afin qu’ils puissent demander des subventions pour acquérir des équipements, des ressources, de la formation et des actions de parentalité. C’est ce que nous avons appelé PAC, programmes d’actions concertées, qui repose sur le principe de ne pas donner d’équipements sans les ressources et formations qui l’accompagnent, c’est un tout.
À la rentrée scolaire 2023, en année 2, les premiers équipements sont arrivés en septembre et les premières formations ont été mises en place dans les écoles et les collèges. Des ressources ont également été déployées et actuellement, nous planifions les interventions parentalités qui accompagneront ce déploiement. Nous avons également poursuivi notre formation à destination des enseignants, notamment sur les ressources numériques, en organisant plusieurs séminaires.
Le TNE est donc bien parti pour se développer ?
Effectivement, les appels à manifestation d’intérêt lancés auprès des communes et des collèges ont connu un très très vif succès, au-delà de nos espérances et les demandes d’équipements affluent.
Le TGV TNE est donc lancé ?
On peut dire ça comme ça (rires).
Plus sérieusement, Un TNE placé sous le signe du partenariat ?
Tout à fait. Le TNE correspond à un lien fort entre l’académie, le département, le réseau Canopé, les associations parentalité, la Trousse à projets et le CLEMI. Ce travail partenarial prend notamment corps au cours de réunions hebdomadaires liées au pilotage des projets.
Pour revenir sur le séminaire du 13 mars, quel bilan tirez-vous de celui-ci ? Des solutions ont été trouvées pour répondre à la thématique « comment accompagner tous ensemble nos enfants à l’ère du numérique éducatif ? »
L’objectif n’était pas nécessairement de trouver des solutions, il s’agissait surtout de conforter le dialogue amorcé et d’insister sur la nécessité de travailler tous ensemble. On essaye de faire vivre ce « tous ensemble » sur le terrain au niveau des formateurs en ayant crée des collectifs dans chaque réseau pédagogique, ce qui représente 10 équipes composées de formateurs premier et second degré qui travaillent ensemble avec des médiateurs Canopé, avec des formateurs de l’enseignement privé également, et puis progressivement des associations parentalité. Ce « tous ensemble » existe évidemment aussi au niveau national puisque beaucoup de parties sont impliquées, la Dgesco, la DNE, le SGPI, la Trousse à projets, le CLEMI, et le but de ce séminaire était de les faire rencontrer avec les acteurs locaux. C’est pour cette raison que nous avions à leurs côtés Madame la rectrice, le président du département et le directeur territorial de Canopé. Les participants venaient également de tous horizons, eux aussi ont pu échanger et se rencontrer avec notamment es éditeurs de solution numérique présents lors de ce séminaire. On peut donc dire que cette idée de mettre en lien le local et le national a plutôt bien fonctionné.
Que peut-on souhaiter au TNE désormais ?
De continuer à fonctionner, poursuivre sur sa lancée et lui souhaiter d’innover, encore et toujours. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des évaluations, que ce soit par des travaux de recherche ou par une évaluation nationale. Elles vont nous permettre de mesurer si tout ce travail et les actions menées ont un sens pour les élèves, pour la communauté éducative et pour les parents. Nous avions le projet de mieux répartir les équipements sur l’ensemble du territoire départemental, un objectif en passe d’être atteint à la fin de cette année scolaire, donc nous allons nous fixer des nouvelles ambitions pour continuer d’inventer, expérimenter, et faire perdurer cette dynamique de TNE.
Mise à jour : mars 2024