MathC2+ : quand la recherche convie des lycéens !

Du 27 au 29 juin, 46 élèves de seconde issus des cinq départements de l’académie de Grenoble se retrouvaient dans les locaux de l’INRIA à Montbonnot Saint-Martin (Isère) pour des activités ludiques autour des sciences et des mathématiques.

Du 27 au 29 juin, 46 élèves de seconde issus des cinq départements de l’académie de Grenoble se retrouvaient dans les locaux de l’INRIA à Montbonnot Saint-Martin (Isère) pour des activités ludiques autour des sciences et des mathématiques.

Intitulé ROR@Mat comme Recherche/Ouverture/Rencontre, ce séminaire vise à favoriser l'émergence d'une nouvelle culture scientifique, de repérer et encourager les jeunes talents en mathématiques, d'ouvrir à la perspective d'une culture scientifique des élèves qui n'y sont pas familiarisés et de favoriser la rencontre entre le monde éducatif et le monde de la recherche.

Responsables académiques porteurs du projet, Jérôme COUDERT et Delphine GUILLERMARD affinent les enjeux de MathC2+,: « Proposé dans l’académie depuis douze ans et entrant dans le cadre d’un projet national, ce stage est ouvert, sur la base du volontariat, à des élèves particulièrement motivés et non acculturés aux parcours scientifiques, que ce soit des filles ou des élèves issus de milieux sociaux où la science n'est pas traditionnellement un choix d'orientation. »

Madame Insel, rectrice de l’académie de Grenoble, venue échanger avec les élèves, enseignants et chercheurs, souligne surtout « l’opportunité offerte aux jeunes de découvrir les nombreux métiers qui gravitent autour des sciences. »  De quoi lutter contre les préjugés et « inciter les filles à franchir le pas ». Un des enjeux majeurs de ce séminaire !

Précision importante, ce stage de trois jours est totalement gratuit pour l’ensemble des participants. Jérôme Coudert, IA-IPR en mathématiques, est conscient de l’apport des partenaires : « Nous devons remercier nos nombreux collaborateurs financiers, logistiques et universitaires pour leur participation et leur implication auprès de nos élèves. » Citons par exemple l’IREM, l’Institut Joseph Fourrier, l’UGA ou encore le lycée des eaux Claires pour l’hébergement etc.

46÷2 = parité !

23 garçons et 23 filles, donc encore largement sous représentées dans les filières scientifiques. Ce stage a bien l’intention de contribuer à faire évoluer les mentalités. Et cela semble porter ses fruits, en atteste le témoignage de Maëlle, scolarisée au Lycée Ambroise Croizat à Moutiers : « J’hésite beaucoup et c’est un peu pour cela que je suis venue. Je partirais plus sur des métiers en relation avec le droit, mais j’ai toujours été passionné par les maths, c’est bête mais je pourrais en faire juste comme ça, pour le plaisir. J’aimerais voir si ingénieur pourrait me tenter et finalement changer de projet d’orientation, ça pourrait vraiment être mon nouveau choix de partir vers le scientifique (rires). Ce principe de stage est super intéressant pour confirmer ses choix ou aider les indécis. Et en plus l’organisation est parfaite et l’ambiance est super. »

Rectrice et élèves

Un plaisir contagieux partagé également par le souriant Maël, élève de seconde au lycée Marcel Gimond à Aubenas : « Quand j’ai su que ce stage existait, j’ai immédiatement demandé à pouvoir m’inscrire car j’adore les maths, c’est ma matière préférée. Ce stage me permet de rencontrer de nouvelles personnes et d’approfondir mes connaissances, le tout dans une ambiance détendue avec beaucoup d’entraide, c’est une super expérience. »

Ludiques, les mathématiques !

Visites de laboratoire de recherche et d’exposition, ateliers de résolution de problèmes, conférences… les activités proposées, conduites dans les locaux de INRIA de Grenoble et de l’UGA, sont animées à la fois par des chercheurs et des membres de l’IREM.  Elles se déroulent essentiellement sous forme de jeux, avec parfois une récompense « sucrée » à la clé, comme dans cet atelier où il s’agissait de découverte des techniques de cryptologie ou encore décrypter un message codé grâce au Thomas Jefferson's wheel cipher ou encore cylindre de Jefferson. Cédric Lauradoux est responsable de cet atelier. Chercheur en crypto dans l'équipe PRIVATICS (protection des données), il guide les élèves et se veut pédagogue à l’heure de dévoiler la solution : « Il s’agit d’un chiffrement poly alphabétique inventé par Thomas Jefferson vers 1793, désabusé de constater que tous les messages privés étaient lus par les ennemis anglais. C'est une méthode pour chiffrer et déchiffrer des messages grâce à vingt-six roues pouvant tourner autour d'un axe. Les vingt-six lettres de l'alphabet sont inscrites sur la tranche de chaque roue dans un ordre aléatoire et en tournant ces roues, on compose son message sur une ligne, reste à le déchiffrer. »

 

Citons encore ces autres ateliers tels que les nombres de Sophie Germain, les cartes noires et blanches, les carrés, la génération de liste aléatoire de nombres.

Sans oublier les visites des locaux comme la Halle robotique proposant une découverte des différentes expériences menées conjointement entre les ingénieurs et ingénieures du SED et les équipes de recherche du centre Inria de l'Université Grenoble Alpes. Ou encore cette visite de l’Espace LOGIN avec une expérimentation des démonstrateurs présents dans LOGIN, mais également la  présentation et découverte d'Inria, son histoire, le laboratoire et ses activités.

Des chercheurs engagés, des enseignants stimulés, des élèves motivés et un dénominateur commun, le plaisir. La recette magique des stages labellisés MathC2+, une action pérenne et reconnue de promotion des mathématiques au sein de l’académie de Grenoble.

 

Mise à jour : juin 2023