Ramener les maths à la raison !

Différentes stratégies sont développées pour encourager la pratique des mathématiques.
À l’école primaire, les professeurs des écoles verront la poursuite et le développement du plan de formation assurés par des conseillers pédagogiques de circonscription, éléments clé de la formation, qui seront revalorisés.
Au collège, le déploiement des laboratoires des mathématiques sera poursuivi pour les enseignants. Un club de maths ouvrira ses portes dans chaque établissement et au 1er semestre 2024, une certification nationale, sur le modèle du cadre européen en langues, verra le jour.
Au lycée, la rentrée 2023 sera synonyme de mise en place d’un module de réconciliation avec les mathématiques en classe de seconde. L'objectif est de garantir à chaque élève ne maîtrisant pas les acquis attendus en fin de collège de bénéficier de la remédiation indispensable à sa réussite au lycée. En classe de première générale, l’heure et demie de mathématiques pour tous les élèves n’ayant pas choisi cette spécialité sera rendue obligatoire, afin de solidifier la formation commune de tous les élèves en mathématiques.

Du 06 au 15 mars 2023 les mathématiques sont sous les feux de la rampe avec une (grosse) semaine qui lui est consacrée. Cette dernière, pour sa douzième édition, est intitulée : « Mathématiques à la carte ».

Bon appétit !

A la carte pour renforcer l’attractivité des mathématiques, et proposer un menu d’objectifs des plus digestes.

En effet cette semaine vise à proposer une image actuelle, vivante et attractive des mathématiques. Voilà pour la mise en bouche.

L’entrée insiste sur l'importance des mathématiques dans la formation des citoyens et dans leur vie quotidienne (nombres, formes, mesures, sciences du numérique).

Il s’agira, en guise de plat de résistance, de présenter la diversité des métiers dans lesquels les mathématiques jouent un rôle important ou essentiel ainsi que la richesse des liens existant entre les mathématiques et les autres disciplines (physique, chimie, sciences de la vie, environnement, informatique, sciences économiques et sociales, géographie, etc.).

Développer chez les élèves le goût de l'effort, la persévérance, la volonté de progresser, le respect des autres, de soi et des règles, ces valeurs communes au sport et aux mathématiques vaudront pour le dessert.

Et pour accompagner le tout, un somptueux spiritueux à consommer avec modération pour prouver que la pratique des mathématiques peut être source d'émotions de nature esthétique (élégance d'une théorie, d'une formule, d'un raisonnement) afin de dévoiler le lien entre mathématiques, plaisir et créativité.

A vos marques, prêt, jouez !

« Les maths c’est trop dur, je n’y arrive pas » ! « Moi ce n’est pas la peine, je suis nul en maths ». Finis le déterminisme et les préjugés, les mathématiques se travaillent. Ou se jouent pour être plus précis. Et si possible en groupe. Telles sont les recommandations nationales. De la maternelle au lycée, en passant par le collège ou l’école élémentaire, l’aspect ludique est primordial pour amener les élèves à aimer les mathématiques.

Voici une liste non exhaustive d’activités possibles recensées par ministère de l’éducation nationale :

• À l’école maternelle des situations de jeux libres peuvent servir de point de départ d’une situation problème en mathématiques.
• À l’école élémentaire, les Oiseaux compteurs (ressources pédagogiques à télécharger sur Éduscol) sont conçus par les services de la Direction générale de l’enseignement scolaire. Il s’agit de jeux de cartes qui s’inscrivent dans une démarche de pratique des mathématiques au cœur de la classe, en lien avec les familles.
• École élémentaire encore avec le concours Koala des mathématiques qui permet de faire jouer des élèves de CP et Ce1
• École élémentaire toujours, le dispositif numérique LEARN-O utilise du matériel de course d’orientation (cartes numériques et plans de représentation du parcours) pour faire travailler les élèves sur divers savoirs sélectionnés par le professeur. En extérieur, les élèves réinvestissent des connaissances tout en se déplaçant dans un espace dédié afin d’atteindre un objectif fixé. Les traces relevées grâce au numérique permettent de suivre le parcours de l’élève, ses erreurs, ses corrections ainsi que sa progression.
• Au collège, l’application Mathcitymap propose des rallyes mathématiques géolocalisés. Il s’agit de moments de travail collaboratif où les élèves résolvent des énigmes par groupe.
• Collège encore où le concours Kangourou des mathématiques propose une épreuve de 50 minutes qui consiste en un questionnaire à choix multiples de 24 questions de difficulté croissante. Pour chaque item, cinq réponses sont proposées : il n'existe qu'une seule bonne réponse. L'épreuve est individuelle et sans calculatrice
• Au lycée Le concours Alkindi, organisé par les associations Animath et France-ioi, porte sur l’utilisation des notions mathématiques liées à la cryptographie. Il permet, de manière ludique, de faire découvrir aux élèves les fondements logiques de la théorie des codes secrets, et de les sensibiliser à la question de la sécurité de l’information. Il peut ainsi être relié à l’éducation aux médias et à l’information.

Et aussi…

• Une énigme par jour : présentation quotidienne d’une énigme à résoudre sur une page web spécifique (nationale, académique, départementale ou circonscription pour le premier degré). Une « conférence des solutions » peut être organisée chaque fin de semaine, sous la forme d’une séance publique de résolution des énigmes/problèmes ou d’un bilan des enquêtes.
• La Grange des maths, association du domaine de la culture scientifique et technique dans l’agglomération grenobloise, qui propose une approche surprenante et concrète des mathématiques. À destination des écoliers et collégiens, il s’agit de « faire des maths » sans le savoir. La démarche est d’utiliser de simples objets bien réels, faciles à manipuler, à observer, à déplacer, permettant de sentir venir une solution et d’aboutir à un résultat.
• Les Olympiades nationales de mathématiques de première se dérouleront le 15 mars 2023. Elles viendront conclure cette Semaine des mathématiques (Voir site Éduscol)
• Le concours scolaire VideoDiMath, dont la cérémonie se tiendra le 20 mars 2023, viendra ensuite prolonger cette Semaine des mathématiques (voir site CNRS)
• Le concours Castor aborde les mathématiques via l’informatique : information et représentation, pensée algorithmique, utilisation des applications, structures de données, jeux de logique…
• Le projet Class’Échecs permet aux élèves d’école primaire, grâce à la Fédération Française d’Échecs, de jouer pendant le temps scolaire. Les échecs stimulent le raisonnement logique et contribue à créer ou restaurer le plaisir de faire des mathématiques. Ces jeux sont d’excellents outils pour décomposer-composer les nombres, et pratiquer le raisonnement. Le jeu d’échec peut développer l’intuition, l’imagination, la capacité à raisonner, à analyser, l’aptitude à la rigueur et à la concentration. Il utilise des raisonnements similaires à ceux des mathématiques, c’est pourquoi il est devenu un outil pédagogique au service de la discipline dans les établissements scolaires.

Les mathématiques pour encourager l’égalité filles-garçons et la mixité sociale

Un des objectifs de cette semaine est également de déconstruire les représentations sur les mathématiques. Non les filières scientifiques ne sont pas seulement réservées aux garçons et les cursus littéraires aux filles…  

Pour lutter contre les stéréotypes de genre, l’objectif est d’atteindre d’ici 2027 la parité filles-garçons dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes et tendre vers la parité pour les autres enseignements. La volonté affichée est d’ouvrir le champ des possibles, ne pas restreindre de manière trop précoce les souhaits d’orientation et, à plus long terme, favoriser les orientations vers les filières et les métiers scientifiques. Il s’agit également d’étoffer le vivier vers l’enseignement supérieur en incitant davantage de filles à intégrer des classes préparatoires scientifiques, à poursuivre des études scientifiques à l’université ou encore à s’orienter vers des écoles d’ingénieur.

Différents leviers existent pour déclencher des vocations :

• Lutter dès l’école maternelle contre les stéréotypes de genre qui découragent les filles, dédramatiser l’accès aux filières scientifiques et techniques et valoriser les rôles modèles féminins.
• Fixer des objectifs chiffrés d’orientation pour concentrer les efforts sur les secteurs scientifiques où les filles sont très minoritaires - sciences de l’ingénieur, numérique et sciences informatiques, option mathématiques expertes, CPGE MPSI - et, inversement, fixer des objectifs d’orientation dans les enseignements de spécialité où les garçons sont peu représentés.
• Décliner dans chaque académie, dès l'année scolaire 2022-2023, cette stratégie de promotion et de revalorisation des mathématiques.
• Associer les chefs d’établissement et les professeurs à cette mobilisation pour valoriser les orientations scientifiques auprès des jeunes filles.

Bref de sérieuses pistes pour amener à échanger, jouer, collaborer, faire égalité autour des maths.

Une année 2023 et une semaine dédiée pour rendre attractifs les mathématiques. Cette discipline, toute proportion gardée, si charismatique, dithyrambique, dynamique, énergétique, fantasmagorique, fantastique, féérique, logique, magique, magnifique … et bientôt, sans le moindre hic !