Synchrotron@School est née en 2013 d’une collaboration entre l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility) et le Rectorat de l’Académie de Grenoble. Dix ans plus tard, c’est tout naturellement que Madame Insel, rectrice de l’académie de Grenoble et Monsieur Francesco SETTE, Directeur Général de l’ESRF, ont souhaité renouveler la convention de partenariat autour de ce programme pédagogique et scientifique riche et intense, au cœur d’un outil unique en Europe.
Invités pour l’occasion, les élèves de première du Lycée Monge à Chambéry ont pu souffler les bougies et se glisser, le temps d’une journée, dans la peau de chercheurs scientifiques.
Pour rappel, l’école du synchrotron vise à sensibiliser les lycéens de l’Académie de Grenoble à la science, leur faire découvrir la diversité des métiers existants au sein d’un grand équipement de recherche international comme l’ESRF, mais aussi de montrer aux plus jeunes comment la science contribue à relever les grands défis sociétaux d’aujourd’hui.
J’ai 10 ans, je vais à l’école et j’entends... de belles paroles, doucement…
Et oui, vivre une journée à la Synchrotron@School, c’est la promesse de vivre une journée particulière, en immersion au sein de la source de lumière la plus intense au monde, à « écouter » ces nanoparticules s’entrechoquer et s’extasier devant cet anneau de béton qui s’anime, une journée à se glisser dans la peau de chercheurs de renoms.
Après une présentation de rigueur, une visite pour découvrir les lieux et la rencontre avec des scientifiques/ingénieurs/techniciens, les élèves se répartissent autour d’ateliers pour débuter des expériences scientifiques, avant de présenter les résultats de leurs recherches par groupe. L’encadrement est assuré par une personne ESRF dédié au programme et avec un professeur de physique de l’Académie.
Ainsi, depuis 10 ans, ce sont 9 100 élèves de 1ère et terminale qui ont bénéficié d’une journée d’immersion à l’ESRF. Initialement conçu pour les filières générales, le programme s’est progressivement élargi aux lycées technologiques (2015) et professionnels (2016), mais aussi aux collèges avec des sessions dans les établissements (2020), avec une attention toute particulière portée aux établissements en zones prioritaires. Le programme accueille également des lycées français étrangers ou des classes étrangères.
Le synchrotron européen de Grenoble, (presque) seul au monde
Inauguré en 1994, l’ESRF est une TGIR (Très grande infrastructure de recherche internationale) dédiée à la recherche fondamentale, appliquée et industrielle.
En 1994, l’ESRF était le premier synchrotron de 3e génération au monde, né de la volonté de 11 pays européens de mutualiser leurs moyens pour créer une référence mondiale pour la science des rayons X. Depuis, l’ESRF compte 21 pays partenaires et le 25 août 2020, l’ESRF a ouvert un synchrotron de nouvelle génération, ESRF-EBS, le premier synchrotron au monde de 4ème génération à haute énergie, la plus intense des sources de lumière synchrotron au monde.
Doté de 46 laboratoires spécialisés, appelés « lignes de lumière », l’ESRF offre aux scientifiques du monde entier des possibilités inégalées dans l’exploration des matériaux et de la matière vivante (source de rayons X 100 milliards de fois plus brillante que les rayons X utilisés à l’hôpital), avec des domaines d’applications très larges : physique, énergie, chimie, sciences de l’environnement, sciences de la Terre, géosciences, biologie, patrimoine culturel, paléontologie.
La force de l’ESRF est aussi de réunir des équipes pluridisciplinaires de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens au plus haut niveau mondial.
L’ESRF en chiffres
Chaque année, près de 10 000 chercheurs internationaux viennent à Grenoble réaliser des expériences sur les lignes de lumière de l’ESRF, en fonctionnement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Quatre prix Nobel ont été attribués parmi les utilisateurs de l’ESRF. Près de 2 000 publications voient le jour par an, soit environ 5 par jour. 30 % des recherches sont liées à des partenariats industriels. 700 salariés de 40 nationalités différentes cohabitent au synchrotron…
Bref, un bilan impressionnant pour cet outil à la pointe de la technologie qui participe à la naissance de vocations et à la formation des scientifiques et chercheurs de demain.
Et qui sait ? De futurs prix Nobel issus de l’académie de Grenoble …
Mise à jour : avril 2023