Karine, Valentine, Yassine composent la cellule de recrutement du rectorat.
Depuis leur arrivée au sein du rectorat, échelonnée entre janvier et décembre 2023, ces derniers ont développé de nombreuses actions à destination des étudiants, adultes en reconversion ou demandeurs d’emploi, pour les inciter à tenter l’aventure Éducation nationale.
Partenariat avec France Travail, rencontres de l’emploi, salons étudiants, quinzaines « portes ouvertes » … Communication sur les réseaux sociaux, live vidéo, podcast sont autant de supports utilisés pour faire passer leurs messages.
Vous l’avez compris, rigueur et bonne humeur rythment les journées (chargées) de nos recruteurs qui ont eu la gentillesse de nous consacrer un peu de leur temps précieux pour répondre à nos questions.
Entretien avec Valentine, Karine et Yassine, la vitamine des ressources humaines !
Trois chargés de recrutement, une seule mission, c’est l’idée ?
Deux missions plutôt. La première est de structurer et professionnaliser le recrutement, c'est la raison pour laquelle nous travaillons avec l'ensemble des services ressources humaines afin de mettre en place des procédures et gagner en efficacité sur les processus de recrutement. La deuxième mission est de promouvoir une marque employeur, pour cela nous collaborons avec des partenaires, notamment France Travail et les universités. Grâce à eux nous menons des actions ciblées auprès de divers publics : les étudiants, les demandeurs d'emploi ou les personnes en reconversion professionnelle.
Au rectorat de l’académie de Grenoble, on recrute pour quels métiers ? Enseignants, mais pas seulement ?
Effectivement, on recrute également pour des postes administratifs, que ce soit en établissement scolaire, mais aussi dans les services déconcentrés. En établissement scolaire, les administratifs seront les intendants mais également les secrétaires, et au sein des services déconcentrés on recrute des chefs de bureau mais également des gestionnaires ou des chargés de mission.
Quel est le message commun, indépendamment du poste, à l’ensemble des candidats ?
Peu importe les métiers, l'idée est que vous allez travailler pour l’intérêt général, vous contribuez à l'élévation du niveau général des élèves et à la réduction des inégalités. L’Éducation nationale est également un endroit pour développer ses compétences. Si vous cherchez un métier qui a du sens, il faut nous rejoindre parce que nous sommes vraiment au service des élèves et des enseignants.
Quels sont les postes les plus en tensions, ceux qui requièrent une surveillance particulière ?
On a des postes d'enseignant où là on a besoin de recruter, notamment sur des zones géographiques en tension, qui sont plutôt la Haute-Savoie et le Nord Isère. Nous avons également identifié des disciplines en tension comme les mathématiques, les lettres modernes, l'anglais, la physique-chimie et l'éco-gestion. Concernant les administratifs, on a notamment des carences sur les postes d’adjoints gestionnaires, appelés plus couramment secrétaires généraux en établissement scolaire. Ce sont des postes de catégorie A et le métier nécessite d’être très polyvalent.
Au sujet des lycées professionnels, les disciplines les plus touchées sont : l’artisanat, l’ingénierie, le bâtiment, l’électronique et la mécanique. Ces métiers manuels soumis sont à une forte concurrence de recrutement avec le secteur privé. Quels sont les profils visés ?
Concernant les enseignants, on est sur un niveau bac+3 pour les voies générales. Au sujet des voies technologiques et professionnelles, on demande souvent un niveau BTS et une expérience professionnelle significative. Nous recherchons des profils avec des savoir-faire spécifiques, à l'aise avec les technicités et aimant parler de leur métier.
Vous recrutez des contractuels ou des personnes destinées à avoir le concours ?
Nous recrutons des agents sur CDD. Ils sont destinés à des remplacements de courte, moyenne durée ou en guise de renfort, selon les nécessités des différents établissements. Les contrats peuvent être renouvelés en fonction des besoins. Nous essayons de fidéliser nos agents et pour celles et ceux qui souhaitent devenir fonctionnaire, ils doivent impérativement passer un concours.
Est-ce que les actions engagées varient selon les postes et le public visés ?
Lorsque l’on collabore avec France travail, on va cibler des demandeurs d'emploi en fonction des profils, expériences et diplômes. Les enseignants c'est le même principe, lorsque l’on intervient sur un évènement avec France Travail, l’organisme vise aussi des demandeurs d'emploi susceptibles de répondre à nos présentations et on arrive souvent avec des besoins bien identifiés pour proposer aussi, à la suite de l'événement, des offres de poste aux candidats présents. Concernant les postes administratifs, on recrute des catégorie C (où il n’est pas nécessaire d’avoir le bac), et des postes de catégorie B, pour lesquels le bac est demandé, avec une orientation RH ou comptabilité.
On vous entend beaucoup évoquer France Travail, comment se passe cette collaboration ?
La convention entre la région Auvergne-Rhône-Alpes et France Travail (ex. Pôle emploi) a été signée en 2023. Ses principaux objectifs sont de promouvoir nos postes auprès des demandeurs d'emploi et des personnes en reconversion professionnelle, valoriser la marque employeur "Éducation nationale" auprès de ce public et d'organiser des grands événements en lien avec le recrutement.
Nous avons deux interlocuteurs privilégiés : la directrice territoriale de l'Isère (qui nous accompagne dans le pilotage de notre stratégie de recrutement et dans l'organisation des événements) et un conseiller entreprise de l'agence Europole de Grenoble (qui est notre interlocuteur de proximité et qui est chargé du suivi de nos offres publiées sur le site de France Travail et de la présélection des candidats). Notre partenariat avec France Travail nous permet de fiabiliser nos opérations de recrutement. Nos offres d'emploi font ainsi l'objet d'un suivi régulier. France Travail promeut nos postes de l'enseignement et administratifs auprès des demandeurs d'emploi, en relayant nos besoins et nos actions de recrutement dans notre académie. Nous collaborons à organiser des événements en lien avec le recrutement. Ils prennent la forme d'informations collectives (comme les webinaires) ou de rencontres de l'emploi (comme les forums de l'emploi) et sont l'occasion de renforcer l'attractivité de nos emplois. Enfin le site de France Travail nous permet de mener des actions de sourcing et une CVthèque est ainsi mise à notre disposition.
Concrètement, comment se présente un webinaire France Travail ?
Un webinaire dure généralement une heure. Un chargé de recrutement est nécessairement présent pour piloter le webinaire et distribuer la parole. Nous sommes accompagnés d'experts métiers qui vont parler de leur travail et de leur expérience sur le terrain. ils peuvent être des agents administratifs, des enseignants et des inspecteurs.
Quels sont les retours ?
Ils sont plutôt positifs même s’il existe des axes d’amélioration, notamment d’essayer de cibler et d'affiner le plus possible nos besoins et donc les publics qui seront sollicités. C'est pour cela que l’on distingue le webinaire de l’information collective, où là, on est en présentiel et on va directement à la rencontre des demandeurs d’emploi dans une agence France travail ou au sein d'un établissement scolaire par exemple. Alors oui forcément, on a moins de demandeur d'emploi que lors d'un webinaire mais on établit en contact direct, et à la suite souvent de l'information collective on peut avoir aussi un temps d'échange avec les demandeurs d'emploi qui le souhaitent, soit pour affiner leur projet, soit pour répondre à leurs questions.
Vous êtes également présents sur les salons de l’étudiant. Pourquoi ?
Quand on est étudiant on est aussi dans la réflexion de son projet professionnel et l'idée c'est aussi de parler des métiers que l'on propose au sein de l'Éducation nationale. Ils ne sont pas toujours connus, puisque souvent on pense aux métiers d’enseignant mais il y a aussi des métiers administratifs. Cette présence permet vraiment de développer ces notions et d'expliquer comment y accéder, parce que souvent on pense à la voie concours mais il existe aussi la voie des contractuels. Concernant les salons, nous rencontrons deux profils d’étudiants, le premier est en fin d'étude et souhaite tout de suite être embauché, on peut donc lui proposer un CDD. Le second est un étudiant en poursuite d'études, et là, nous allons essayer déjà de planter la petite graine pour qu’il envisage son orientation professionnelle vers les métiers de l'Éducation nationale.
D’autres actions à souligner ?
Nous avons participé récemment à des quinzaines « portes ouvertes » des trois fonctions publiques organisées à Valence, Bourgoin-Jallieu et Albertville, avec des objectifs multiples, comme informer sur les métiers de l’Éducation nationale, échanger avec des lycéens et étudiants sur l’accès à la fonction publique et sur les métiers de la fonction publique, ou encore établir des entretiens avec des demandeurs d’emploi pour se constituer un vivier d’enseignants et d’administratifs.
On a compris la multitude de vos missions, il existe malgré tout une journée type, au bureau ?
Non, il n’y a pas de journée type car les sollicitations de recrutement sont diverses et variées, depuis la catégorie C en établissement scolaire jusqu'à la catégorie A, chef de service au sein du rectorat. Il y a malgré tout des activités qui reviennent toujours comme la publication des offres d'emploi, la sélection des candidatures, les échanges avec les services qui sont en demande de recrutement, les entretiens. On travaille aussi sur des actions de communication, on essaie de développer des partenariats, ce qui implique des rendez-vous en extérieurs, alors pas réellement de journée type, c’est un métier riche et varié.
A priori, il y a une grande annonce pour cette année 2024 en termes de recrutement ?
Oui, tout à fait. Depuis début avril la plateforme « Rejoindre l'éducation nationale » est ouverte. C’est un outil national avec une volonté de transformation RH. Cette plateforme est désormais la clé unique du recrutement hors concours, tant pour le candidat que pour les gestionnaires de recrutement.
Pour postuler, c’est très simple, il suffit de créer un espace « candidat » et de déposer les documents demandés, ensuite les candidats répondent aux offres publiées qui les intéressent, soit des offres génériques en précisant bien la ou les zones géographiques souhaitées ainsi que les disponibilités, soit des offres ciblées sur un établissement, une commune, si des besoins précis ont été identifiés. Tous les types de métiers sont représentés ; enseignant, administratif, infirmier, médecin et donc en fonction des diplômes et des expériences professionnelles, le candidat peut faire son choix. Toute sa candidature sera ensuite suivie par les différentes personnes habilitées à intervenir dans le processus du recrutement.
Donc beaucoup de points positifs par rapport à l’ancienne plateforme Acloé, ?
C’est une plateforme bien conçue, comme un site de recrutement, le candidat peut instaurer des filtres, choisir son académie, sa région, le type de contrat, le métier sur lequel il souhaite postuler, il se verra alors proposer des annonces plus ciblées. Il existe beaucoup d’autres bénéfices pour nous, recruteurs, et pour les candidats. Ce nouveau portail va vous permettre de suivre l’avancée du traitement de la candidature, de centraliser l’ensemble des candidatures et documents, d’échanger avec les gestionnaires recruteurs, de proposer des opportunités d’emploi dans le cas où la candidature serait retenue en vivier. Des notifications courriels sont également envoyées pour suivre l’évolution de la candidature tout au long du process de recrutement. De notre côté, le suivi est facilité, la traçabilité des échanges est aussi simplifiée puisqu’il existe une messagerie interne qui permet d’être plus réactif et plus rapide aussi dans le traitement des candidatures.
Vous avez évoqué pour la seconde fois le terme vivier, c’est-à-dire ?
Les candidatures sont étudiées, un avis est émis par le recruteur. Même si le candidat n'est pas retenu mais qu'il est favorable, il peut intégrer un pool, un vivier, et on pourra lui proposer d'autres offres par la suite, selon les besoins.
Une plateforme qui vous amène éventuellement à collaborer avec les autres académies ? Cela crée du lien ?
Oui, le ministère souhaite vraiment que les chargés de recrutement collaborent entre eux. En décembre 2023 le réseau des chargés de recrutement a été créé, et à ce titre, au mois de janvier 2024 nous étions tous réunis à Paris pour se rencontrer et être formés ensemble. Régulièrement nous participons à des webinaires de formation dispensés par le ministère. C’est intéressant car on peut échanger autour des bonnes pratiques. Nous sommes aussi une zone frontalière avec trois académies, c'est donc d’autant plus intéressant de partager et de s’entraider.
Une chose importante à ajouter sur vos missions ?
Nous sommes vraiment dans une stratégie globale de recrutement. On consolide nos liens de partenariats avec les universités et France Travail. Parallèlement, la mise en service de cette nouvelle plateforme permet aux étudiants, demandeurs d'emploi ou autres candidats rencontrés sur les salons et événements de postuler plus facilement. Nos actions visent vraiment à faire découvrir, avec une certaine touche de modernité, l’ensemble des métiers de l’Éducation nationale.
Et pour conclure, on a envie de dire aux candidats : « On vous attend nombreux sur notre nouvelle plateforme pour partager notre slogan : Des femmes et des hommes qui changent la vie pour toute la vie » !
Alors merci et bonne chance dans vos diverses missions !
Mise à jour : juin 2024