Jean Chourry (DAAC) : « La musique ouvre bien des portes » !

Jean Chourry est conseiller musique à la Délégation Académique aux Arts et à la Culture (DAAC). Conseiller académique mais pas seulement…

Jean Chourry est conseiller musique à la Délégation Académique aux Arts et à la Culture (DAAC). Conseiller académique mais pas seulement…

À 54 ans, le natif de Tarbes, tombé dans la marmite musicale quand il était petit, a plus d’une note à sa flute traversière -son instrument de prédilection- et notamment celle de compositeur ou d’auteur d’opéras pour enfants. Entretien avec Jean Chourry, professeur d’éducation musicale passionné et passionnant, un incroyable talent au service des élèves de l’académie de Grenoble, un joueur de piccolo qui ne joue pas du pipeau !

Bonjour Jean Chourry, comment vous définiriez-vous ?

Je pense être quelqu’un de passionné qui a envie de partager cette passion de la musique avec beaucoup de personnes, et notamment avec tous les élèves que je rencontre.

Quel est votre rapport à la musique ? Une très longue histoire d’amour, partie pour durer ?

La musique a été un choc émotionnel, c’est parti pour durer et pas prêt de s’arrêter. C’est l’école qui m’a offert cette chance et notamment mon instituteur en classe de CM1, Monsieur Carladous, qui un jour, nous a fait écouter la cassette de la vie de Jean Sébastien Bach. Dans l’instant, du haut de mes huit ans, j’ai su que je ferai de la musique, je l’ai dit à mes parents le soir en rentrant. On a ensuite essayé de me faire rentrer au conservatoire, j’ai essuyé un premier refus avec la déception et les gros pleurs qui vont avec… j’étais apparemment trop vieux ! Mais l’année d’après, j’y étais. Et quelques années plus tard, alors étudiant, j’ai eu la chance d’enseigner la formation musicale dans ce même établissement. Ce furent mes premières expériences d’enseignement.

Avec un faible pour la flûte traversière. Qu’est-ce qu’il a de spécial, cet instrument ?

Le choix de l’instrument s’est fait en fonction des places disponibles au conservatoire. J’étais ouvert à tous les instruments et on m’a proposé la flûte traversière, j’ai foncé. C’est un timbre qui me plaît énormément et désormais, j’ai un rapport particulier avec elle car je l’ai longuement travaillée.

Vous êtes natif de Tarbes, plus connu pour le rugby que pour la musique, quoique ?

C’est sûr, il se trouve néanmoins que le conservatoire où j’étudiais, le conservatoire Henri Duparc, était plutôt bien reconnu, notamment par le Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse. Il y avait un directeur très novateur à l’époque qui invitait des artistes très connus. Je pense au flûtiste Jean-Pierre Rampal ou encore au compositeur Henri Dutilleux, tous deux de renommée internationale.  On peut surtout dire que la musique et le rugby font la paire, j’en veux pour preuve ma Terminale où il y avait une classe avec les deux options et beaucoup de points communs entre les deux, dans la joie de vivre notamment, le partage des passions et l’envie de faire la fête (rires).   

Après des études de musicologie, vous débarquez dans le Nord-Isère en 1995. Le hasard fait bien les choses ?

La mutation surtout. Il se trouve que lorsque je suis arrivé dans le secteur, tout de suite je me suis intéressé à tout ce qui se faisait autour de la musique. Les activités étaient riches avec notamment beaucoup de spectacles scolaires de qualité. Ce lieu me convenait donc parfaitement. 

Quel a été votre parcours professionnel par la suite ?

Pendant 20 ans, je suis resté dans le Nord-Isère. Longtemps, je dépendais d’un établissement et je faisais du complément dans d’autres collèges et lycées du Nord-Isère, ce qui m’a permis de connaître beaucoup de monde et mener des projets inter-établissements. Au bout de trois ans, j’ai été nommé coordonnateur chorale, l’ancienne appellation du professeur relais de la DAAC. Nous avions créé une forte émulation entre collègues pour mutualiser les efforts et impliquer beaucoup de monde dans nos projets, y compris des gestionnaires et chefs d’établissements, ce qui générait de belles rencontres.  

Et de belles perspectives ?

On peut dire ça comme ça. J’ai notamment en mémoire un projet mené avec des élèves décrocheurs issus de diverses communautés et deux classes de première MEI (Maintenance des équipements industriels) au sein du lycée professionnel l’Odyssée à Pont-de-Chéruy. Nous avions travaillé avec le quatuor Debussy autour des attentats, un projet qui d’ailleurs, sans prétention aucune, avait été présenté à l'Élysée. Il me semble que l'anecdote est intéressante et mérite d’être racontée. J’étais parti dans l’idée de développer l'aspect musical dans ce lycée, en amenant des artistes de très haut niveau (un fil rouge dans ma carrière), afin que les élèves bénéficient directement des plus hautes compétences musicales. On venait de commencer notre travail avec des enregistrements de sons dans les ateliers du lycée pour faire une création musicale. Et puis, sont arrivés les attentats du Bataclan et des rues de Paris. Et là, je ne sais pas trop ce qu’il m’a pris, mais il se trouve que j'ai enregistré toutes les prises de sons des journalistes entendues sur les chaines de télévision. Par le plus pur des hasards, un gamin de cette classe vient me voir quatre jours après pour me montrer une photo avec des inscriptions racistes sur le mur de la mosquée de secteur. On a donc parlé en classe des attentats qui venaient de se produire et je leur ai demandé s’ils voulaient qu’on travaille autour de ces évènements. On a abandonné notre premier projet pour bifurquer sur cette idée, les élèves ont alors réalisé un travail avec le quatuor Debussy -victoire de la Musique 96 quand même- absolument phénoménal où ils ont vraiment apporté une sensibilité extraordinaire. Un concert partagé est venu ponctuer ce projet. Il exprimait leur vision des attentats en mélangeant leurs créations sonores à partir des enregistrements que j’avais réalisés et des pièces instrumentales choisies avec le quatuor Debussy, auxquelles s’ajoutaient également de magnifiques textes poétiques écrits en collaboration avec un artiste slameur. Un an après, ils assistaient à un concert avec le quatuor Debussy au Bataclan. Franchement le résultat était vraiment… superbe, j’en suis encore ému aujourd’hui.

Vous comptez plus de 80 projets pédagogiques à votre actif : certains vous ont forcément plus marqué que d’autres ?

Je me souviens de presque tout mais je vais évoquer un moment qui m'a particulièrement marqué. Pendant 10 ans, j’ai travaillé au collège de Crémieu avec un résistant, Jean Ferrara. Ce dernier avait toujours un discours humaniste auprès des élèves et une approche pour aborder la seconde guerre mondiale particulièrement intelligente. Nous avions créé un spectacle autour de lui et de sa femme, qui était résistante également. Lorsqu'il est décédé, les gamins de la chorale et ceux qui étaient en seconde, les anciens de 3e sont tous revenus déposer une fleur blanche sur le cercueil pendant l'office avant de chanter le chant des partisans. À partir d’une simple communication, tous les élèves se sont portés présents pour rendre hommage à cette personne. Ça, dans une vie de prof honnêtement (très ému)… elle est là la fierté. En fait je me dis : les gamins étaient là, il y avait un lien qui s’était établi avec cette personne fabuleuse et sa femme, malheureusement décédée auparavant. Quelque chose qui conduit les enfants à considérer que c'est important qu'ils soient là. Je veux citer aussi sa fille Françoise Ferrara et son conjoint Pierre Pagès avec qui j’ai collaboré plus tard sur la rafle des enfants d’Izieu et qui ont écrit le livret « Rien que des enfants ».

La transition est toute trouvée, Jean Chourry. À partir de ce livret, vous avez écrit un opéra musical pour des élèves sur le drame des enfants juifs d’Izieu. Pourquoi ce choix ?

J'ai toujours mené des projets avec le mémorial des enfants d’Izieu parce que le mémorial a cette volonté d'ouvrir vers l'artistique et, de manière laïque, le musée aux élèves en s'adaptant à des projets que l'on peut proposer et pour lesquels nous sommes conduits à coconstruire. Le mémorial d’Izieu évoque évidemment l'enfance fauchée avec ces 44 enfants raflés.  Izieu c’est aussi un lieu de vie, car il ne faut pas perdre de vue que 61 enfants ont été sauvés. Beaucoup ont évoqué cette maison après le procès Barbie et certains anciens enfants ont découvert, au moment du procès, qu'ils étaient passés par là. Ils n’ont alors jamais cessé de transmettre. Je suis très attaché à ce lieu. Quand nous avions souhaité enregistrer du son avec nos élèves, le mémorial nous avait laissé la maison de manière privative pour éviter d’être dérangés par des bruits externes. Ou lorsque nous avons fait une émission radio sur le lieu même, là encore il a été facilitateur. Bref, les liens sont étroits avec le mémorial et notamment avec son directeur, Alexandre Nugues-Bourchat. Et donc, à force de porter des projets en lien avec ce lieu, Françoise Ferrara (la fille du résistant), Pierre Pagès et moi-même avons été vers un cheminement logique, celui d’écrire un opéra pour enfants. L’idée était lancée. Françoise et Pierre ont écrit les textes, j’ai écrit la musique et le mémorial en a accepté le contenu. Au départ, ce projet était à destination des élèves du Lycée Hector Berlioz de la Côte Saint André, d’où un ouvrage proposant à la fois un chœur destiné à mes anciens troisièmes Prépa-métiers et un chœur destiné à mes élèves d’option musique. Sur ce, le confinement est arrivé, notre projet a été retardé. Nous avons réussi à réaliser quelques enregistrements éparses, histoire que les élèves aient quelques souvenirs. À l’occasion des 80 ans du mémorial, le projet a enfin abouti. Quatre collèges se sont impliqués, dont deux classes CHAM, et nous avons pu le présenter dans trois lieux différents. Nous légitimions ainsi auprès du mémorial la transmission de textes dans un contexte plus artistique qu’historique.

Un opéra qui a failli ne jamais voir le jour ?

Oui c’est vrai, je n’ai jamais eu l’intention de faire connaître particulièrement cette composition au-delà de mes deux groupes classe. Mais c’était sans penser à un de mes collègues et sans penser au directeur du Mémorial. Ils « ont vendu la mèche » auprès de monsieur Grojsman et de monsieur Forget lors de réunions de travail dans le cadre de nos missions à la DAAC. Didier Grojsman, fondateur du CREA, scène de création vocale et scénique d’Aulnay-sous-Bois et Philippe Forget, Directeur du festival de Labeaume en musiques se sont ainsi emparés de l’ouvrage.  

Ainsi, nous avons proposé une formation durant l’année scolaire 2023-2024 au Mémorial d’Izieu, à destination d’enseignants. C'était très symbolique, parce qu'on a fait travailler 30 professeurs issus d’enseignements très différents, dans la philosophie du CREA. Le travail mené par Didier Grojsman et Sélin Dündar (chorégraphe) a porté, comme d’habitude, des professeurs dans une excellence qui puisait sa ressource dans ce lieu où les enfants d’Izieu ont fait du théâtre et ont chanté. Les enseignants ont pu faire ressortir des émotions artistiques particulièrement uniques et touchantes. Suite à cette formation, quatre établissements (dont le mien) ont porté l’ouvrage.  

Le 15 juin 2025, Philippe Forget et Labeaume en musiques joueront cet ouvrage au théâtre de Vals-Les-Bains. Le projet implique professionnels musiciens, metteur en scène, chanteur et amateurs (Les collèges de Montpezat et de Jastres, la CEMA, école de musique d’Aubenas et la Maîtrise la Scola Cantharel).

Il existe une recette particulière pour écrire un opéra ?

Déjà cette histoire me passionne et il se trouve que lorsque les textes ont été écrits, ils m’ont tout de suite parlé. Dans la création, en tout cas je suis comme ça, soit il y a des pièces que je remets en question 1000 fois et ça ne passe pas, soit le feeling est bon et les choses se font naturellement. Je fonctionne beaucoup par l'harmonie. Pendant les études de musicologie, quand on étudie la composition, on apprend à entendre intérieurement des couleurs pour un chœur, un quatuor à cordes, ou autre. C'est un truc qui m'a toujours plu parce que pour faire 2 minutes de musique on est plongé pendant 6 heures dans son monde. On est là et on se rend compte de rien, le temps est suspendu, c'est quelque chose d'incroyable.

Un mot sur une action menée au sein du lycée Amblard à Valence où vous ouvriez les portes de la musique à des élèves en difficulté. De quoi s’agissait-il exactement ?

Dans le cadre de mes missions à la DAAC et d’une convention signée entre l’académie de Grenoble et l’opéra de Lyon, les professeurs du lycée Amblard, suite à une formation, ont souhaité élaborer un projet avec l’opéra de Lyon. Au niveau de la DAAC, on a accompagné ce projet (notamment grâce à un de nos professeurs relais) pour que les enfants bénéficient de la musique. Les professeurs, plutôt éloignés dans un premier temps du domaine du lyrique, ont été épaulés grâce à la grande expertise de notre professeur relais et d’une artiste issue du studio opéra de l’Opéra de Lyon. Au bout de huit ans d’existence de l’action Mission Opéra, les professeurs se sont formés en musique et sont par moment en mesure de diriger musicalement leurs classes. De même, les élèves ne cessent de progresser scolairement (ce sont les enseignants qui le disent).

Autre fait d’arme, l’ouverture d’une classe CHAM (Classe à horaires aménagés musique) Opéra en Isère, c’est une fierté ?

Oui oui, c'est une fierté. On souhaitait sensibiliser des élèves assez éloignés géographiquement des structures culturelles à l’opéra. On se disait : « Ce n’est pas possible, il faut créer une classe opéra, et pourquoi pas une CHAM ?». Notre choix s’est porté sur le secteur des Avenières et des Abrets-en-Dauphiné. Il a fallu se dépatouiller un peu car les classes CHAM sont régies par des règles strictes et sont toujours reliées à des structures de conservatoire. On a donc profité du fait que Madame la rectrice, que je remercie vivement au passage pour son vrai soutien et pour son accompagnement dans nos souhaits de projet, ait signé une convention avec le directeur de l'Opéra de Lyon pour accrocher les wagons. Tout le monde a soutenu cette action de par son originalité et son caractère unique en France. C’est la Maîtrise qui fait office de structure d’enseignement spécialisé et non un conservatoire.

Depuis sept ans, les élèves de 5e, 4e, et 3e des collèges précédemment cités assistent à trois opéras chaque année, rencontrent des metteurs en scène, découvrent les métiers liés à l’opéra, travaillent selon les années avec la Maîtrise de l’opéra et parfois il y a même des chefs de chœurs de la Maîtrise qui viennent faire travailler les collégiens. Je vois une différence incroyable entre le tout début et maintenant. Je me souviens qu’après le confinement, une chanteuse lyrique et enseignante à la Maîtrise de l’Opéra de Lyon, Madame Catherine Séon, est venue rencontrer les classes du collège des Avenières. Suite à un concert proposé aux élèves, était prévu une phase d’échange. C’était flagrant ! Alors même que les élèves étaient mélangés, on remarquait tout de suite ceux qui étaient issus de la classe Opéra de ceux qui ne l’étaient pas, simplement au regard de la qualité de leurs interventions sur la forme et sur le fond. Ces élèves sont plus ouverts, acquièrent une finesse d’analyse, parviennent à se positionner et portent une certaine sensibilité. Je me dis que ces deux classes CHAM portent énormément. Les élèves sont en contact permanent avec la musique qui rayonne au-delà de ces deux classes parce que ce dispositif est lié à l'éducation artistique et culturelle.

Vous êtes désormais délégué académique adjoint au sein de la DAAC, délégué académique c’est porter plus haut la voix de la musique ?

Oui, l'intérêt de la DAAC est de faire rayonner la musique et tous les autres domaines artistiques au niveau académique. C’est un terrain de jeu encore plus grand que celui d’un établissement pour développer l'éducation artistique culturelle. Cette action est facilitée grâce à la confiance d’une DAAC et d’un IA-IPR. Ce qui me plaît dans la DAAC, c'est qu’on peut accompagner énormément de projets. Il y a un tel besoin dans les établissements de développer cela... La politique portée par Madame la rectrice dresse des priorités telles qu’aller vers les lycées pros, les élèves à besoins spécifiques, les élèves décrocheurs, les Ulis, etc. La DAAC permet aussi de créer un réseau sur lequel s'appuyer pour développer les ambitions les plus folles. Quand je suis arrivé dans le service en 2013, je suis parti du principe que les élèves méritaient le meilleur. J'ai donc pris la carte de l’académie et j’ai regardé l’ensemble des structures musicales de qualité qui la composaient, ou celles qui pouvaient se mettre en lien. L’étape suivante était de voir si nos futurs collaborateurs potentiels partageaient le même objectif, c'est-à-dire l’élève en priorité. S’il est primordial de former les professeurs, notre ambition est de servir l’enfant en lui proposant de l’EAC de qualité, ce qui lui permet de se construire dans de meilleures conditions.

Pour conclure Jean Chourry, en cette période propice aux vœux, auriez-vous un message à faire passer aux élèves et enseignants de l’académie de Grenoble ?

J’aimerais que l'éducation artistique et culturelle soit considérée comme partie intégrante des enseignements. Elle donne du sens à tout enseignement et à toutes les matières confondues. Malheureusement, on la considère encore trop comme une « cerise sur le gâteau », le petit truc en plus. Non, l’éducation artistique fait partie des cours et c'est bien la politique qu'on essaie de mener. Quand on est sur du spectacle vivant et qu'on amène des enfants sur une scène, face à des artistes de qualité, ils ne veulent pas avoir honte, alors ils se donnent à fond. Beaucoup de collègues se font la réflexion : « Je n’aurais jamais pensé qu'untel aurait pu faire ça ». Cela interroge quand les élèves décrocheurs font aussi bien que des élèves d'option musique, ou quand des élèves chantent très bien en anglais alors même qu’ils sont en échec par ailleurs. Ça pose question lorsque, les élèves, dans le cadre du projet Izieu, effacent totalement les 80 ans qui les séparent de ces enfants parce qu'ils les incarnent dans une dimension artistique, en transmettant des intentions et des émotions « d’artiste », ça change tout. Je ne dis pas que ça répond à l'enseignement mais c'est une sacrée porte d'entrée pour donner du sens et accepter après tout ce qui est plus théorique. Nous sommes arrivés avec des primaires et des sixièmes de Crémieu à créer, avec sept profs, tout un spectacle autour du cirque. Textes, musiques et mélodies… on a répondu à tout le programme et on savait exactement comment évaluer les élèves parce qu'on les avait vu évoluer dans toutes les disciplines via le projet artistique. Alors oui, c’est un boulot monstrueux mais les gamins s'étaient éclatés pendant un an et on avait évidemment remarqué une amélioration du climat scolaire. Combien de chefs d'établissement nous disent : «Cet enfant là il est en rupture, c'est la chorale qui l'a maintenu »... comme ça pourrait être le théâtre, la danse etc. Je me souviens aussi de cette petite fille qui avait connu la guerre et qui boîtait parce qu’elle avait encore des débris de balle dans son corps, elle a sorti un texte dans sa langue maternelle, avec le quatuor Debussy qui l’accompagnait, d’une pure beauté. Elle en pleurait, la petite, et c'est la musique qui a permis de faire ça, car la musique, elle ouvre bien des portes…

Mise à jour : janvier 2025