Questions - Réponses ! Virginie Kolytcheff et Vanessa Kratzien, psychologues du travail au rectorat

Virginie Kolytcheff et Vanessa Kratzien sont psychologues du travail au sein de la Direction des ressources humaines du rectorat de l’académie de Grenoble. Pour ce premier podcast de l’année 2025, les VK2 nous font découvrir le merveilleux monde de la psychologie au travail.
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Virginie Kolytcheff et Vanessa Kratzien sont psychologues du travail au sein de la Direction des ressources humaines du rectorat de l’académie de Grenoble. Pour ce premier podcast de l’année 2025, les VK2 nous font découvrir le merveilleux monde de la psychologie au travail.
Oui, on peut dire ça comme ça.
Le psychologue du travail participe à la prévention des risques professionnels et plus particulièrement les risques psychosociaux. Nous sommes rattachées à la Direction des Ressources humaines au Rectorat de Grenoble.
Nous nous intéressons à la santé mentale mais aussi aux conditions de travail des agents. Notre mission est de repérer et d’évaluer les risques psychosociaux, en s’intéressant à l’individu, à son activité, au collectif de travail dans lequel il intervient et son organisation du travail en tenant compte des objectifs de travail et les résultats attendus de l’employeur.
C’est une approche systémique qui prend en compte la situation dans sa globalité.
Nous pouvons être l’interface entre la santé, le soin et l’organisation du travail.
Nous travaillons de manière étroite avec le service médico-social de l’académie, le pôle prévention de l’académie, le chargé d’égalité femme homme, la chargée mission QVCT et prévention RPS, ainsi que tous les acteurs RH de l’académie.
D’un point de vue pratique, Vanessa Kratzien est l’interlocutrice principale pour les départements de la Savoie et de la Haute Savoie.
Je suis l’interlocutrice pour les départements de la Drôme et de l’Ardèche
Nous nous répartissons, selon les situations, le département de l’Isère et le rectorat.
Non, nous n'avons pas exactement le même profil qu’un psychologue clinicien en cabinet, bien qu’on partage une formation de base similaire, qui est la licence en psychologie. Cependant, dès le master, nos parcours se spécialisent. Le psychologue clinicien en cabinet se concentre principalement sur l’accompagnement thérapeutique des individus, en abordant des problématiques personnelles dans un cadre privé, bien que certains sujets liés au travail puissent parfois émerger dans ce cadre- là.
Le psychologue du travail, comme dans notre cas, intervient dans un contexte professionnel. En effet, notre approche est orientée vers le travail et ses impacts psychologiques, ce qui nous permet de nous concentrer sur des aspects comme l’organisation du travail, les relations de travail, la prévention des risques psychosociaux et l’amélioration des conditions de travail. Notre objectif est de préserver et d'améliorer la santé mentale des individus dans leur environnement professionnel, en utilisant des outils et des méthodes adaptés pour accompagner les équipes ou l’individu.
Il est important de souligner que la frontière entre la vie privée et la vie professionnelle peut parfois être floue. Une personne qui traverse des difficultés dans son environnement de travail peut aussi être affectée par des enjeux personnels. En effet, les causes d’un mal-être peuvent être entremêlées, avec des facteurs personnels pouvant influencer la situation professionnelle, et des préoccupations liées au travail ayant un impact sur la vie privée. Ainsi, même si notre approche est ancrée dans le cadre professionnel, nous accueillons la parole et la personne de manière globale, en étant attentives à l'ensemble des facteurs qui peuvent influencer son bien-être. Si nécessaire, nous orientons la personne vers un accompagnement plus adapté, en fonction de la nature et de la problématique.
Pour essayer d’avoir un impact sur la prévention des risques professionnels pour l’ensemble des agents administratifs ou appartenant à l’enseignement, et participer à des conditions de travail les plus adaptées aux agents.
Pourquoi au rectorat ? Pour contribuer au service public, important à mes yeux, où l’on essaie de favoriser l’accès à l’éducation et l’émancipation des futurs jeunes citoyens, et au vivre ensemble.
Principalement, ce sont les encadrants comme la direction des ressources humaines, la secrétaire générale, les DASEN, les secrétaires généraux des DSDEN, les proviseurs vie scolaire et les inspecteurs. Ils nous sollicitent pour intervenir auprès d’un agent ou d’une équipe, lorsqu'il y a par exemple des situations d’expression de mal-être, des conflits ou des tensions relationnelles dans un collectif de travail, que ce soit dans un établissement scolaire ou un service déconcentré.
Le service médico-social peut également nous solliciter pour une prise en charge conjointe et complémentaire.
Nous travaillons vraiment en étroite collaboration avec tous ces acteurs, ce qui permet de proposer une prise en charge globale, cohérente et coordonnée des situations signalées.
Nous travaillons sur la prévention des risques professionnels et psychosociaux. Souvent le mot qui revient est le bien-être au travail.
Nous intervenons dans des situations où un traumatisme est possible, nous pouvons proposer un espace d’écoute psychologique confidentiel pour accompagner la personne dans sa difficulté immédiate.
Nous avons aussi une mission d’aide et de soutien auprès des managers dans l’analyse de situations qui semblent complexes.
Nous sommes sollicitées en cas de conflits ou mal être dans des collectifs de travail.
Nous participons également à la préparation au retour à l’emploi des agents dans un collectif de travail.
Nous avons aussi un rôle de sensibilisation aux risques psychosociaux et pouvons proposer des interventions dans ce sens pour le mieux-être au travail.
Nous participons aussi aux différents projets animés ou portés par l’académie :
Lutte contre la sédentarité, le dispositif VDHA (lutte contre les discriminations et harcèlement au travail) et la mise en place d’un plan de prévention académique sur les risques psychosociaux et organisationnels au travail.
Oui, nous pouvons recevoir les agents dans un bureau au rectorat qui est équipé de salles confidentielles pour garantir la discrétion et le respect de chaque personne. Selon les besoins, nous pouvons également nous déplacer dans les établissements ou les DSDEN en fonction de la situation, le nombre de personnes à recevoir, leur localisation parce que notre intervention couvre l'ensemble de l'académie, soit cinq départements.
Par exemple :
- Si la situation concerne un collectif dans un établissement, nous privilégions un déplacement sur place, au plus proche du lieu de travail.
- Si la situation est individuelle et que l’agent se situe non loin du rectorat et qu’il peut se déplacer, nous l’accueillons dans une salle confidentielle dédiée.
- Si la personne se trouve dans un établissement situé dans autre département, et qu’un lieu neutre est nécessaire, nous organisons l’entretien dans une salle confidentielle au sein de la DSDEN correspondante ou dans un établissement voisin.
- Il est aussi possible de réaliser nos entretiens en visioconférence ou par téléphone.
Je tiens à ajouter qu’en tant que professionnelles soumises au secret professionnel, nous réalisons toujours les entretiens dans des espaces dédiés et confidentiels. Nous respectons rigoureusement le code de déontologie des psychologues pour garantir une prise en charge bienveillante, éthique et en toute confidentialité.
Nous passons la majorité de notre temps de vie au travail, il est donc important que cela soit le plus possible un lieu d’épanouissement. Encourageons donc le partage et le créer ensemble, si c’est possible. Pour être efficient et productif au travail, nous devons lutter contre une forme d’immobilisme psychique et physique au travail. Individuellement, il faut savoir s’arrêter, faire des pauses, bouger et changer de posture physique et psychique selon les besoins ressentis.
Collectivement, il est important aussi de créer des espaces de discussions et prendre du temps pour échanger sur l’activité menée. C’est une démarche qui n’est pas innée et qui implique de l’envie et de la méthodologie pour que cela fonctionne. Seul on peut aller plus vite, ensemble on va encore plus loin !
Il est un peu compliqué de résumer nos missions en un seul mot donc je vais en choisir un peu plus : écouter, évaluer, prendre soin, prévenir et collaborer.
Écouter, c'est accueillir la parole, et être disponible et attentif pour permettre à l’individu d’exprimer ses difficultés, ses émotions, ses besoins sans jugements. Évaluer, c’est analyser les situations de manière systémique, en prenant en compte l’ensemble de l’organisation, des équipes et des individus afin d’identifier les enjeux et les leviers d’amélioration. Pendre soin, c’est intervenir pour préserver la santé mentale et favoriser un environnement de travail épanouissant. Prévenir, parce que nous participons aussi activement à la prévention des risques psychosociaux. Et collaborer, car nous travaillons avec les différents acteurs de l'organisation, que ce soit les encadrants ou les services médico-sociaux pour offrir un soutien global et cohérent. Notre travail, c’est vraiment un travail d’équipe où chaque acteur a un rôle à jouer pour préserver le bien-être au travail.
Je pense qu’il est important de rappeler que chaque être humain est unique, façonné par son parcours de vie, tout comme chaque collectif de travail a sa propre dynamique. Ce qui signifie que chaque situation que nous accompagnons est différente, et nous veillons à adapter notre approche à ces spécificités. Bien sûr, nous restons ancrées dans un cadre méthodologique rigoureux, mais nous tenons à garder cette dimension humaine au cœur de notre démarche.
Virginie Kolytcheff : Pour moi ce sont les voyages organisés au collège où on a pu partir à l’étranger et découvrir d’autres façons de vivre ! C’était super chouette, merci à l’Éducation nationale pour cette ouverture vers l’extérieur.
Vanessa Kratzien : Je rejoins Virginie car un de mes meilleurs souvenirs était un voyage en Autriche avec ma classe de Terminale, c’était riche. Je me rappelle surtout des 15 heures de trajet en bus, c’était un peu long mais en soi cela faisait partie de l’aventure, c’était quand même bien marrant.

"Questions-Réponses", une série de podcasts de l'académie de Grenoble qui mettent en lumière les métiers des Hommes et Femmes de l'académie à travers des interviews courtes et inspirantes.
Retrouvez les dans leur intégralité !
Mise à jour : janvier 2025