Questions - Réponses ! Gwenola Saraïs et Heidy Berthet, IA-IPR d’anglais et d'italien

Gwenola Saraïs et Heidy Berthet, respectivement IA-IPR d’anglais et d'italien au sein de l’académie de Grenoble, nous ouvrent les portes de la semaine nationale des langues vivantes programmée du 17 au 22 mars 2025. Un bel évènement qui souffle ses dix bougies.

Gwenola Saraïs et Heidy Berthet, respectivement IA-IPR d’anglais et d'italien au sein de l’académie de Grenoble, nous ouvrent les portes de la semaine nationale des langues vivantes programmée du 17 au 22 mars 2025. Un bel évènement qui souffle ses dix bougies, alors happy Birthday ou Buon compleanno...

GS : Oui, bien sûr, nous avons toutes les deux fait nos débuts dans la classe, en tant que professeures de langues, en lycée, dans l’académie et ailleurs.

GS : L’enseignement d’une langue vivante exige une solide connaissance universitaire de la langue, de la littérature et de la civilisation des pays appartenant à l’aire géographique concernée. Une connaissance approfondie, une curiosité, et bien entendu, un goût pour les pays de l’aire géographique concernée sont donc tout à fait indispensables.

HB : Vous avez raison d’évoquer ce point car être natif du pays permet d’avoir une maîtrise naturelle de la langue mais ce n'est pas un facteur déterminant. Il faut savoir qu’enseigner une langue implique d’une part la compréhension du point de vue de l’apprenant pour pouvoir anticiper ses difficultés et gérer les inférences possibles entre les deux langues. Et d’autre part, il faut avoir une maîtrise pédagogique solide pour créer des situations d'apprentissage motivantes et efficaces. Il faut bien insister sur le fait que l'enseignement des langues est un véritable métier qui s'apprend et se perfectionne.

GS : Les profils sont très variés. On compte parmi nos professeurs de langues des parcours classiques comprenant une formation universitaire dans la langue enseignée, assortie d’un concours de recrutement, qu’il s’agisse du Capes ou de l’agrégation. Mais l’on compte aussi parmi les professeurs des personnels en reconversion et des professeurs contractuels, tous profondément animés par une passion pour la langue enseignée.

HB : Il s’agit d’un rendez-vous annuel, bien connu désormais des enseignants et des élèves, qui vise à renforcer et valoriser la pratique des langues vivantes. Il permet plus particulièrement de mettre en lumière le travail réalisé en interlangues, le plurilinguisme, la diversité culturelle et l’ouverture sur le monde. Cet événement a vocation à célébrer toutes les langues de manière ludique (y compris celles qui sont parlées à la maison), à mobiliser les équipes pédagogiques et à renforcer la maîtrise des langues vivantes par les élèves au travers de projets variés. C’est un événement qui nous donne l’opportunité de rassembler, de fédérer et de coopérer autour des langues vivantes. 2025 est d’ailleurs une édition anniversaire puisqu’il s’agit de la dixième édition de la Semaine des Langues.

GS : La thématique retenue cette année permet de dynamiser l’enseignement des langues vivantes par la collaboration et l’interdisciplinarité. Elle offre un terrain fertile pour développer des projets riches et motivants. Elle peut être investie de multiples façons en articulant les trois dimensions de la thématique que sont la création, l’innovation et l’engagement.

La dimension créative invite à explorer les langues comme vecteur d'expression artistique et culturelle. Les élèves peuvent par exemple s'engager dans des projets artistiques multilingues, qu'il s'agisse de théâtre, de poésie ou de création numérique. Les productions peuvent prendre la forme de podcasts, de vidéos, de blogs ou encore de récits collaboratifs impliquant des partenaires internationaux.

Le versant de l’innovation encourage à repenser les approches traditionnelles de l'apprentissage des langues. Cela peut se traduire par l'utilisation créative des outils numériques, le développement de projets interdisciplinaires associant les langues aux sciences et aux technologies, ou encore la mise en place de dispositifs pédagogiques innovants. L'innovation peut également se manifester dans l'organisation d'événements hybrides mêlant présentiel et distanciel, permettant ainsi d'élargir les horizons et les possibilités d'échange.

Enfin, la dernière partie de cette thématique, la dimension de l'engagement donne du sens à l'apprentissage des langues en les ancrant dans des problématiques contemporaines. Les élèves peuvent participer à des projets écologiques internationaux, s'impliquer dans des actions solidaires multilingues ou encore contribuer à des débats sur des enjeux mondiaux. Cette approche permet de développer non seulement des compétences linguistiques, mais aussi une conscience citoyenne internationale.

En d’autres termes, l'investissement de cette thématique permet ainsi de dépasser le simple cadre de l'apprentissage linguistique pour développer des compétences transversales essentielles : la créativité, l’esprit d'innovation, l’engagement citoyen, l’ouverture culturelle ainsi que le développement de compétences psycho-sociales.

GS : La Semaine des Langues se déploie à travers une série d’actions et d’activités qui ont pour but de faire vivre les langues en établissement. Elle mobilise l’ensemble des acteurs de la communauté éducative et elle peut bien sûr associer, au-delà des professeurs de langues vivantes, les professeurs de disciplines non linguistiques ainsi que les assistants de langues, bien souvent présents dans les établissements. Cette semaine peut aussi être une opportunité pour travailler la liaison école-collège ainsi que la liaison collège-lycée à travers la collaboration, les échanges et les projets entre les classes.

HB : Il faut souligner que parallèlement à des actions spécifiques qui seront mises en place au sein de chaque établissement, les élèves seront amenés à créer des productions écrites et orales qui reflètent leur travail et leur engagement, eux et les enseignants qui les accompagnent.

Encore cette année, l’un des moments clés sera la reconnaissance du travail accompli par l’institution, nous souhaitons donc attribuer un prix à chaque classe participante.

Ces prix sont créés par les élèves du lycée professionnel du Nivolet en Savoie, et de leurs enseignants, ils soulignent la collaboration et l'implication de différents niveaux d'enseignement.

Enfin, cet événement se veut une véritable plateforme pour mettre en avant les talents des élèves et les faire rayonner à tous les niveaux, offrant une occasion unique de valoriser leur créativité et leurs compétences.

HB : La mise en œuvre de la semaine des langues vivantes dans les établissements se décline en diverses propositions académiques. Nous les avons transmises aux équipes pédagogiques en annexe du courrier transmis dans lequel nous avons fourni une liste d’exemples. Tous ces projets sont adaptables selon l'expertise des enseignants et les spécificités de chaque établissement.

GS : Nous souhaitons avant toute chose rassurer les enseignants sur les attendus de cet événement et leur rappeler que la pédagogie de projet, étant pleinement inscrite dans les pratiques pédagogiques, la Semaine des Langues doit être vue comme une occasion de donner de la visibilité à leur action au quotidien. Nous les encourageons à partager leurs meilleures pratiques, à ouvrir leurs classes pour des démonstrations, à collaborer avec leurs collègues d'autres disciplines afin de rendre visible tout ce travail, leur expertise, leur créativité et l’engagement des élèves.

GS : La Semaine des Langues offre une occasion unique de pratiquer intensivement les langues de manière ludique et interactive, en dehors du cadre traditionnel des cours, à travers, par exemple, des ateliers immersifs qui renforcent les compétences en lecture, écriture et expression orale. En encourageant l'ouverture culturelle et en initiant des projets d'échange, la Semaine des Langues élargit les horizons des élèves et renforce leur motivation à apprendre. Elle valorise ainsi leur engagement et leurs productions.  

GS : S’il ne fallait vraiment ne retenir qu’un terme, qui s’appliquerait aussi bien à l’enseignement des langues vivantes qu’à la Semaine des langues, nous choisirions peut-être la notion d’échange, échange dans toutes ses dimensions – échange et interaction, échange et communication, et derrière tout cela, l’idée d’échange et de réciprocité, d’enrichissement mutuel.

HB : Si cette notion d'échange n’est pas facile, nous insistons encore plus car elle revêt une importance capitale en termes sociétaux, allant bien au-delà du simple cadre scolaire. En effet, l'échange linguistique et culturel favorise l'ouverture d'esprit et la compréhension mutuelle entre les peuples. Il permet de développer des compétences interculturelles qui sont essentielles dans notre monde globalisé. Ces échanges contribuent également à la formation de citoyens du monde capables de communiquer, de collaborer au-delà des frontières linguistiques et culturelles.

GS : Vous pouvez retrouver toutes les informations relatives à la Semaines des Langues :
suggestions de projets et modalités pédagogiques et organisationnelles, affiche, vidéo de promotion sur le portail interlangues de l’académie de Grenoble.

HB : Un des souvenirs qui restent de l’école, c’est la création d'une pièce de théâtre en langue étrangère (le français pour moi), son jeu d’écriture, la représentation et le moment de partage collectif. J’accentue bien le fait que la langue a permis ce partage.

GS : Il s’agit plus d’une opportunité que d’un souvenir puisque c’est au lycée que j’ai eu l’opportunité d’entamer une correspondance avec une lycéenne allemande, qui depuis est devenue une amie et avec laquelle je corresponds toujours. Cela montre aussi combien l’école peut favoriser les rencontres et l’ouverture au monde et aux autres.

Mise à jour : mars 2025