Questions - Réponses ! Sophie ROMETTINO : la VLC, Vie lycéenne et collégienne

Le thème de ce podcast tient en 3 lettres, VLC, comme Vie lycéenne et collégienne. Un sujet abordé avec Sophie Romettino, déléguée académique à la vie lycéenne et collégienne (DAVLC) au sein de l’académie de Grenoble.
J’en ai de nombreuses, mais je vais parler de ma mission principale qui pourrait se résumer ainsi : accompagner le déploiement de la politique académique en matière de démocratie scolaire.
Plus concrètement, je cherche à outiller les élèves engagés dans leur établissement ainsi que les adultes qui les accompagnent, afin de permettre le développement de la vie lycéenne et de la vie collégienne au sein de l’académie.
Nous allons commencer par expliquer ces acronymes barbares, CVC pour Conseils de vie collégienne, ils sont obligatoires dans les collèges depuis 2016. Les CVL, Conseils de vie lycéenne, sont un peu les parents des CVC.
Il y a quelques différences concernant la désignation et les modalités de fonctionnement de ces deux instances, mais leurs attributions sont assez proches. CVC et CVL sont des instances qui donnent la parole aux élèves et qui ont pour but d’impulser une nouvelle dynamique dans les établissements afin de favoriser un meilleur fonctionnement et le mieux vivre. Les CVC et CVL sont des instances, toutes les deux présidées par le chef d’établissement, dans lesquelles des adultes siègent également aux côtés des élèves. Ce sont donc des lieux d’expression de la démocratie scolaire.
Les actions les plus fréquentes visent le sentiment d’appartenance et le vivre ensemble. CVC et CVL sont souvent à l’origine d’organisation d’évènements fédérateurs comme le carnaval, par exemple. Les élèves des CVL travaillent d’ailleurs souvent main dans la main avec les camarades engagés dans les Maisons des lycéens, les MDL. Mais ces instances ont également un rôle à jouer en termes de politique éducative, comme en témoignent leurs attributions. Les élèves qui y sont engagés sont souvent porteurs de réflexions et de questionnements sur les conditions d’étude, ce qui peut porter par exemple sur la répartition des heures de cours sur la semaine mais également sur des questions d’égalité dans les établissements.
Effectivement, on a vu une forte amélioration du taux de participation cette année, mais il faut relativiser car malgré ce bond, nous restons en dessous des 50% de participation en moyenne, on ne peut pas se satisfaire de ce chiffre. D’autant plus qu’il faut souligner que le taux de participation est très hétérogène d’un établissement à l’autre.
La question se pose souvent d’ailleurs au sein de ces derniers pour savoir si on oblige les élèves à voter ou pas, comment est-ce qu’on les accompagne ? Parfois, le choix est fait d’ailleurs d’accompagner les classes au bureau de vote sans les obliger, mais ce ne sont pas forcément ces établissements là qui affichent les meilleurs taux de participation : j’ai en tête un établissement qui a « explosé » les scores en laissant les élèves totalement autonomes sur leur choix de voter ou pas.
C’est bien ça le problème. Ils adorent prendre part à ces instances mais en même temps, ils interrogent très souvent la place de leur parole, ils ont souvent le sentiment qu’elle n’est pas prise aux sérieux, voire pas écoutée. Ils craignent d’être là pour faire « joli dans la vitrine », et de ne n’être, par conséquent, ni visibles, ni bien connus des autres élèves, ni légitimes aux yeux des adultes.
Pourtant, ils ont beaucoup de choses à exprimer.
Oui, tout à fait. Repartons du CVL qui est une instance au niveau des établissements. Elle réunit 10 élèves et 10 adultes, elle est présidée par le chef d’établissement qui est épaulé par un élève, vice-président. C’est une instance consultative sur tous les sujets qui concernent la vie lycéenne et qui doit être réunie normalement avant chaque conseil d’administration.
Ces élèves du CVL élisent ensuite leurs représentants au CAVL, Conseil académique de la vie lycéenne, pour deux années. Ces élèves sont issus de tous types de lycées et des 5 départements de l’académie. Je vais exprimer un regret pour cette nouvelle mandature, les 2 postes destinés aux élèves EREA ne sont pas pourvus, faute de candidats.
Cette articulation d’instances va ensuite jusqu’au ministère, puisque chaque académie a deux élus qui siègent deux fois par an en CNVL, Conseil national de la vie lycéenne. Accompagner le travail des élus au sein de ces deux instances est une part importante des missions qui me sont confiées.
Le CAVL est présidé par Monsieur le Recteur qui le réunit 3 fois par an. Au CAVL de Grenoble siègent 24 élèves (élus pour deux ans), auprès de 16 adultes.
En dehors de ces temps d’échange, les élus travaillent à divers projets à destination des lycéens et lycéennes afin de les aider dans leurs mandats, ou plus simplement afin de favoriser le bien être dans les établissements de l’académie.
Le CNVL, lui, est réuni deux fois par an. Il est donc présidé par Madame la ministre de l’éducation nationale et donne l’occasion aux élus de lui faire remonter questions et préoccupations des élèves des différentes académies. Des travaux sont également en cours entre élus, au niveau national, sur des thématiques qui leur semblent importantes.
Je tiens à souligner que la question du bien être à l’école est une préoccupation que l’on retrouve aujourd’hui à tous les niveaux.
Nous allons évidemment tout d’abord parler des semaines de l’engagement et de la semaine de la démocratie, elles démarrent généralement mi-septembre et se terminent début octobre, soit trois semaines de l’engagement suivies d’une semaine de la démocratie, durant laquelle ont lieu les élections des différents CVL. Ces temps ont pour objectif de mobiliser les établissements autour de l’engagement au sens large du terme, aussi bien dans les collèges que dans les lycées, même si les CVC, quant à eux, doivent être composés avant les vacances de Noël, c’est un peu plus souple.
Dans le cadre de mes missions, je vais également donner l’occasion aux élus des CVL d’être réunis en inter CVL et ce deux fois par an, pour se rencontrer, partager leurs pratiques et leurs interrogations, mais également pour se mettre en lien avec les élus du CAVL.
Ensuite, les dates clés seront différentes d’un établissement à l’autre : il s’agit tout d’abord de la réunion des instances (CVL, CA) mais aussi de temps forts autour d’évènements portés par les élèves.
Oui, ce sont généralement les CPE et effectivement ce sont des ressources très précieuses pour moi dans les établissements. Mais le texte qui gère la vie lycéenne et collégienne n’indique jamais que cette fonction est uniquement dévolue aux CPE et elle ne précise pas non plus qu’elle ne soit réservée qu’à une seule personne. Je vois d’ailleurs de plus en plus d’enseignants qui s’intéressent à cette fonction et je constate qu’ils apportent un regard différent et qu’ils découvrent aussi un autre volet de la vie des établissements en occupant cette fonction.
La collaboration est essentielle en effet. Seule je ne peux pas faire grand-chose, j’ai besoin de relais sur le terrain pour comprendre ce qui se passe dans les établissements mais aussi pour que les élèves élus puissent s’approprier les travaux de leurs camarades du CAVL.
L’accompagnement des ces personnels est également une importante part de mes missions. Les outiller, répondre à leurs sollicitations mais aussi valoriser les actions remarquables portées par certains CVL ou CVC sont au cœur de mes missions.
Facilitatrice
J’en aurais évidemment plusieurs, mais je vais essayer de me limiter. Déjà je voudrais insister sur le besoin que j’ai d’être informée des actions qui ont lieu dans les lycées pour leur donner de la visibilité et de la légitimité. Je vais même aller plus loin, pas que dans les lycées, dont nous avons beaucoup parlé dans ce podcast. Les collégiens ont également envie d’être entendus et je réfléchis actuellement à des propositions en vue de donner plus de poids aux CVC sur l’académie. En réalité je suis convaincue, et c’est confirmé par la recherche, que la place de la parole des élèves est un élément essentiel d’un climat scolaire serein. Il faut continuer à y croire !
Il s’agit d’une photo de classe qui avait été organisée par ma professeure principale lorsque j’étais en troisième. Alors déléguée de classe, nous nous étions vu refuser le fait de faire cette photo. Notre enseignante avait pris le parti de nous photographier. Au lieu de prendre 5 minutes, nous y avons passé une heure et avions beaucoup ri.

"Questions-Réponses", une série de podcasts de l'académie de Grenoble qui mettent en lumière les métiers des Hommes et Femmes de l'académie à travers des interviews courtes et inspirantes.
Retrouvez les dans leur intégralité !
Mise à jour : juin 2025