Les #ErasmusDays,

Faire valoir du programme Erasmus+, 35 ans et toujours aussi fringant, les Erasmusdays célèbrent leur sixième édition.

Faire valoir du programme Erasmus+, 35 ans et toujours aussi fringant, les Erasmusdays célèbrent leur sixième édition. Lors de l’opus 2021 par exemple, 5 670 événements ont été organisés dans 67 pays et plus de 62 millions de personnes ont vécu les #ErasmusDays grâce aux médias et réseaux sociaux. C’est dire la portée mondiale de ce programme plébiscité par l’ensemble des français, premier symbole des progrès apportés par la construction européenne.

Mathilde et Gladys, chargées de mission mobilité individuelle et programme Erasmus+ au rectorat de l’académie de Grenoble, nous ouvrent les portes de cet univers fabuleux, un univers magique fait d’échanges, de rencontres et de voyages. Welcome in a wonderful world…

A les écouter parler Gladys et Mathilde, on a qu’une seule envie, boucler sa valise et partir en voyage. Il faut dire qu’elles ont les arguments pour convaincre les jeunes d’aller découvrir le monde : « Le premier bénéfice est bien évidemment de parler une langue étrangère, mais on ne se déplace pas seulement en Italie, Espagne… Les jeunes découvrent la richesse d’autres langues, peut-être jamais apprises mais avec lesquelles ils vont se familiariser. Sans compter les rencontres avec des jeunes de leur âge, une société différente. C’est une ouverture et un enrichissement interculturels. »

Mais ce n’est pas tout, il y a les avantages un peu moins quantifiables, mais tout aussi importants, « la compétence internationale ».  Gladys développe : « Les bénéfices sont nombreux en termes d’acquis transversaux ou comportementaux (soft skills) ; la confiance en soi, l’autonomie… C’est aussi une façon de découvrir l’union européenne, des pays avec une histoire, un patrimoine et des valeurs en commun. Cette comparaison avec d’autres nations est une façon de se positionner en tant que futur citoyen, de se repenser en tant que français et de s’approprier sa propre citoyenneté. »

Et puis un autre argument de poids, les jeunes n’ont plus les parents sur le dos. De quoi faire sourire nos deux chargées de mission. La réciproque est vraie aussi…

Mathilde retrouve son sérieux à l’heure d’un bilan : « Depuis six ans que j’occupe ces fonctions les retours sont toujours positifs et des portes s’ouvrent pour l’avenir… »

Erasmus, que es?

Avant de parler d’avenir, petit retour en arrière sur ces Erasmusdays, évènement organisé depuis 2017 par la commission européenne « pour célébrer le programme Erasmus et mettre à l’honneur tous les projets portés dans le 1er, 2nd degré voire le supérieur. »

Dans Erasmusdays, il y a Erasmus et le raccourci est facile avec le film « L’auberge espagnole ». C’est cela Erasmus ?

Les deux chargées de mission s’en amusent mais se veulent plus pédagogiques quand il s’agit de rappeler les grandes lignes du projet : « Le programme Erasmus a évolué depuis 35 ans et continue de se diversifier avec notamment des nouvelles moutures tous les sept ans. Au départ, Erasmus est connu à travers le film l’auberge espagnole, il était effectivement réservé aux étudiants. Progressivement d’autres programmes sont apparus à destination des écoliers, collégiens et lycéens. La dernière version date de 2021. Elle vise toujours des projets de mobilité des élèves ainsi que des projets de partenariat et coopération, deux actions différentes mais qui permettent dans tous les cas de se déplacer dans un pays partenaire, le tout grâce à des subventions conséquentes aux établissements. »

Gladys et Mathilde ont malgré tout noté un changement d’orientation dans cette mouture 2021-2028 du programme Erasmus : « Désormais, même si la qualité du projet pédagogique est encore très importante, elle n’est plus primordiale, l’objectif est de faire partir le plus grand nombre d’élèves. On garde à l’esprit que la mobilité est déjà une plus-value en soi. »

Quali azioni ?

« Des actions en présentielles dans les écoles, collèges, lycées et faculté avec parfois des organisations conjointes de manifestations, ou en distancielles notamment sur les réseaux sociaux. » Mais encore la possibilité de se voir délivrer un diplôme, comme nous l’expliquent Mathilde et Gladys : « Les Erasmus Days sont l’occasion d’effectuer des remises d’Europass mobilité, un certificat valable dans les pays de l’union européenne qui atteste d’un stage à l’étranger par exemple, afin de promouvoir la mobilité, les projets d’établissement et le programme Erasmus+ »

Voilà pour l’idée générale, mais place aux actions concrètes menées sur le terrain. Les deux chargées de missions réfléchissent, « il y en a tellement » puis les yeux s’illuminent et les voilà inarrêtables au moment d’évoquer les initiatives chères à leur cœur : « Je me rappelle d’un très beau projet Erasmus en primaire, avec un doudou qui voyageait par voie postale dans tous les pays d’Europe, accompagné de lettres et de productions plastiques, c’était très intéressant.

Il y avait aussi ce très joli projet pédagogique de deux ans sur le développement durable, avec un focus sur l’eau au collège de Plan menu à Coublevie, dans l’Isère. C’était un travail collaboratif avec la République Tchèque, l’Espagne et les Pays-Bas. Tous les élèves s’étaient déplacés dans chacun des pays engagés avec en tête des problématiques différentes ; à savoir le problème de la montée des eaux aux Pays-Bas, la fonte des glaciers en France, la pollution des eaux par les usines en République Tchèque et enfin la sècheresse en Espagne.

Un autre très beau projet, celui menait par le lycée professionnel le Nivolet à la Ravoire en Savoie, le projet Environnement-valide pour tous-Handival, lauréat du grand prix Hippocrène. C’était un travail de collaboration avec un lycée espagnol pour construire du mobilier adaptable aux personnes handicapées. Les élèves français en section bois étaient responsables de la production des meubles tandis que les lycéens espagnols géraient leur motorisation. »

Mathilde renchérit avec le projet du collège Simone de Beauvoir de Crolles. : « Celui-là a reçu le grand prix du concours Hippocrène d’un montant de 10 000 euros, c’était un super projet autour de la citoyenneté, via le thème de la danse, entre six pays européens. »

Il y aurait aussi Sport et culture conclut Gladys, « projet de découverte du patrimoine culturel et historiques à travers des activités sportives » etc. 

The world is not enough !

Au-delà d’Erasmus, d’autres programmes existent au sein de l’académie pour favoriser la mobilité des jeunes, la spécialité de Mathilde : « Ce sont des programmes basés sur la réciprocité d’accueil pour des périodes de quatre à six semaines, tels que Picasso mob avec l’Espagne (environ 100 élèves par an), Transalp avec l’Italie (230 élèves par an), ou encore avec les pays de l’Est, les Etats-Unis, le Canada, la Norvège… » En attendant de viser le monde entier ? « C’est l’objectif car le monde ne s’arrête pas aux frontières de l’union européenne » conclut Gladys tout sourire, non sans préciser : « Ce qu’il faut comprendre à travers tous ces projets c’est qu’il n’y a pas de limite, on peut tout inventer, on s’empare du dispositif pour faire ce que l’on imagine. »

My teacher is rich

Et les enseignants, sont-ils concernés également par des séjours à l’étranger ?

« Assurément » répondent les deux chargées de mission mais ce n’est pas tout : « C’était déjà possible avant, mais disons que c’est encore plus encouragé désormais avec des mobilités à des fins d’apprentissage, dans la majeure partie des cas. Les séjours durent le plus souvent une semaine. Il faut savoir qu’il n’y a pas que les enseignants qui partent, c’est tout le personnel de l’éducation nationale qui a cette possibilité, afin de se frotter à d’autres pratiques et vivre une expérience dynamisante. En ce sens, nous effectuons un grand nombre de démarches à leur place pour les accompagner dans leur projet de mobilité. Actuellement, nous travaillons beaucoup avec les Etats-Unis, on a une vingtaine d’enseignants qui partent chaque année enseigner le français dans des écoles. »

L’entretien touche à sa fin, l’occasion de saluer cette initiative sympathique pour cette sixième version des Erasmusdays, le lancement du challenge TikTok/Instagram/Facebook #GuessWherasmus destiné aux personnes qui vivent/ont vécu/vivront une expérience Erasmus+. Ils devront sélectionner quelques photos d'un monument célèbre ou d'un site naturel qui peut permettre d'identifier un pays ou une ville en Europe ou encore se filmer en réalisant une petite danse.

Une façon, selon Gladys, « de faire un petit tour de l’union européenne via les réseaux sociaux. »

En attendant de faire ses valises. Pour de bon !

Erasmus days dans l'académie, quelques exemples

Mise à jour : octobre 2022