« Tous résilients face aux risques », tel est l’intitulé exact de cette journée programmée le 13 octobre. Une journée, ou plutôt des journées…
En effet, le 13 octobre est la date nationale inscrite au calendrier, en cohérence avec la journée internationale pour la réduction des risques de catastrophes de l’Organisation des Nations Unies, mais en réalité, « toutes les actions sont possibles du 1er octobre au 31 décembre ». Cette précision, qui a son importance, est apportée par Luc François, CARM de l’académie de Grenoble (Coordonnateur académique des risques majeurs).
Ce dernier nous parle des objectifs de cet évènement : « la JNR vise à sensibiliser, informer et à acculturer tous les citoyens aux risques naturels et technologiques qui les environnent. Il s’agit de témoigner des expériences vécues, développer la culture sur les risques, se préparer à leur survenance, développer notre résilience collective face aux catastrophes, faire connaître les autorités chargées de la vigilance, de l’alerte et de l’organisation des secours, organiser des exercices… »
Autant d’éléments clés qui pourraient compter, sans tomber dans le catastrophisme, à l’heure d’un terrible évènement.
Lancée en 2022, cette journée a totalisé près de 2 000 actions sur l’ensemble du territoire national, à destination de tous les publics, dont près de 700 dans les établissements scolaires. L’académie est elle aussi sur le bon chemin, Luc François l’atteste : « La participation a encore progressé par rapport à l’année dernière. 16 actions ont été labellisées lors de la première édition et là, nous en sommes à 23, soit environ 3500 élèves, du cm1 à la terminale, participants aux JNR 2023. »
Quels risques ?
Naturels (séismes, inondations, éruptions volcaniques, mouvements de terrain, cyclones, tempêtes, feux de forêt, avalanches) ou technologiques (nucléaire, industriel, transport de matières dangereuses et rupture de barrage) … les risques sont bel et bien présents au sein du territoire académique. De quoi faire réagir le CARM de l’académie : « Tous ces facteurs nous obligent à une information sur les menaces et les bons comportements à adopter en cas de catastrophe, afin que chacun, élève comme adulte de l’académie de Grenoble, devienne ainsi acteur de sa propre sécurité. »
Mobilisation générale !
Toutes les parties prenantes ; citoyens, entreprises, employeurs publics, élus et collectivités territoriales, établissements d’enseignement, opérateurs publics, associations, experts et spécialistes chargés de la prévention et de la gestion des catastrophes, médias sont invitées à se mobiliser !
Pilotée par les préfectures, cette journée voit la collaboration tripartite des ministères de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et de la transition Écologique autour de nombreuses actions, de formes variées, qui traitent des risques majeurs. Un vaste panel décliné en animations, interventions en milieu scolaire, conférences, portes ouvertes, exercices de gestion de crise. La ville de Pont de Claix par exemple, dans la banlieue grenobloise, accueillait un village forum des associations jeudi 5 et vendredi 6 octobre. Tandis que du côté de Valence, du 9 au 12 octobre, des élèves de CM1-CM2 ont pu s’informer autour de maquettes inondations, avant de voir la journée du 13 octobre déboucher sur un escape game.
Focus sur l’escape game à Grenoble !
Une activité dans l’air du temps puisque ce même vendredi 13 octobre, la ville de Grenoble, en collaboration avec l’académie de Grenoble, avait-elle aussi choisi de communiquer sous cette forme au sein du parc Paul Mistral. Norbert Carriou, responsable des risques de la ville de Grenoble, a piloté cet évènement pour la cité alpine, en collaboration avec Lydiane, représentante d’une société d’escape game. Elle nous explique ce projet : « Nous avons ciblé des collégiens en classe de troisième avec l’idée qu’ils prennent conscience des risques majeurs qui nous entourent, et ce, de façon ludique. »
« Central Park, Koh Lanta, 20 000 lieux sous l’Isère, Où sont les étoiles ? La fleur rouge, Troooop chaud, Tectonique Party, Boum », autant de stand où les élèves, par équipe de 4, avaient pour mission de sauver le plus de vies possibles pour pouvoir l’emporter, avant d’enchaîner sur une seconde partie dont la mission portait sur la faune et la flore.
Vaste parc Paul Mistral…. Lydiane nous guide dans ce dédale d’ateliers : « "Boom", par exemple, il s’agit de simuler, dans une salle de la mairie, un protocole d’accident industriel via un jeu de rôles en inculquant les bons réflexes, comme calfeutrer les fenêtres ou suivre les informations à la radio. Concernant "Où sont les étoiles", nous simulons la pollution de l’air en proposant un exercice physique suivi d’un exercice d’adresse. L’essoufflement symbolise les effets de cet air pollué. Dans "20 000 lieues sous les mers", on imagine une inondation, l’objectif est de récupérer des produits alimentaires de première nécessité et de sauver une personne à mobilité réduite. "Tectonique Party", il s’agit d’un mélange de « qui est-ce ?» et de « Collin-maillard » pour répondre à une situation sismique. "Troop chaud" consiste à traiter des épisodes de canicules et lutter contre la chaleur... en utilisant des climatiseurs ou en végétalisant ? Il s’agit de s’interroger sur les bonnes attitudes à adopter, afin de construire les bonnes habitudes et préparer les élèves à devenir les supers héros du quotidien de demain, avec une conscience écologique… »
Mission réussie semble-t-il si on en croit les dires des collégiens interrogés, notamment Nathanaël, Éva, Lana, Nora du collège Aimé Césaire : « Nous avons appris qu’il y avait beaucoup de risques à Grenoble, comme des séismes ou des inondations. On a pu voir les actes qui étaient plus ou moins impactant concernant la sécheresse. Lors d’un séisme, il est préférable de se mettre en boule pour se protéger la tête, et si possible se mettre sous une table. C’est une journée sympa, c’est mieux que d’être en classe. »
Même son de cloche du côté Akin, Wacim, Dany, Jessim, scolarisés au collège Vercors : « On apprend des choses en s’amusant. On a bien aimé l’atelier "Tectonik "et "20 000 lieues sous les mers" où on a porté une personne dans un fauteuil roulant. On a le plus de points, ça nous motive. On se rend compte qu’à Grenoble nous ne sommes pas à l’abri des risques, on peut être inondés à cause des barrages, on peut même subir des séismes, donc oui c’est une journée importante et en plus on joue, c’est sympa. »
Des projets labélisés récompensés !
Afin que la culture du risque soit de plus en plus présente dans le quotidien des élèves, un appel à projets a été lancé en amont de cette journée. Luc François détaille : « Il permet de labelliser des actions qui visent à susciter le plus grand nombre possible d’initiatives locales pour développer la culture sur les risques naturels et technologiques, se préparer à la survenance d'une catastrophe et développer la résilience collective face aux catastrophes. »
Les projets labellisés pourront bénéficier d’un accompagnement financier et concourir à un prix au titre de l’édition 2023 de la journée "Tous résilients face aux risques". Les prix seront attribués aux actions les plus emblématiques afin de saluer les initiatives les plus innovantes et les plus efficaces en termes d’impact. Parmi les lauréats primés, certains auront des prix thématiques qui seront répartis selon six catégories telles que le prix " public scolaire", le prix "entreprises", le prix « collectivités », le prix " inclusivité" (prise en compte des personnes vulnérables et des publics les plus éloignés de l’action publique notamment par des démarches "d’aller-vers"), le prix "risques technologiques" et le prix "risques naturels".
Quelques outils pédagogiques
Outre les actions engagées, des outils pédagogiques sont proposés aux professeurs, parents, entreprises, dont la Boîte à risque. Cet atelier ludique proposé aux élèves de 12 ans et plus est mis à disposition de tous par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il s’agit de découvrir, en jouant, les bons réflexes pour se protéger des risques pluies-inondations et feux de forêt et végétation.
En savoir plus sur La boîte à risques.
Le site internet georisques.gouv.fr, au-delà de la mise en évidence des risques selon votre lieu de résidence, propose également des ressources pour se préparer et connaître les bons réflexes à adopter en cas de catastrophe.
"Mieux vaut prévenir que guérir" … Cette journée nationale de la résilience, inscrite dans une politique de prévention, contribue à faire évoluer l’adage : "Mieux prévenir pour mieux agir". Les élèves présents sur les différentes manifestations pourront en attester. Reste désormais à pérenniser et développer ce genre d’actions, car face aux risques, nous sommes tous concernés !
Mise à jour : octobre 2023